Spécial Régions 2018 : des spécialités sectorielles fortes à l’export

En matière d’exportation, toutes les régions ne sont pas égales. Force est de constater qu’en 2017 elles étaient cinq sur 13 à réaliser les deux tiers des livraisons tricolores hors de l’Hexagone : Ile-de-France (19 %), Grand Est (13,6 %), Auvergne Rhône-Alpes (12,8 %), Occitanie (12,4 %) et Hauts-de-France (10,3 %).

D’après le rapport 2017 de Business France sur la performance à l’export, toutes les régions ont enregistré une progression de leurs exportations, à l’exception de l’Occitanie (- 4,9 %). En dehors de la Corse, dont les exportations ont explosé (+ 118 %), c’est la Normandie qui a affiché la plus belle hausse (+ 8 %), juste devant la Bourgogne-Franche-Comté (+ 7,6 %) et les Hauts-de-France (+ 7 %).

Dans les départements et territoires d’outre-mer (DOM-TOM), le panorama était plus contrasté. S’agissant des cinq DOM-TOM présentés ici, deux ont gagné et trois ont perdu. La plus forte augmentation était pour la Guadeloupe (+ 26,5 %) et la baisse la plus sensible pour la Guyane (- 23,7 %).

Ce beau tir groupé des régions et DOM-TOM est sans doute encore insuffisant pour combler le déficit commercial de la France (62,3 milliards d’euros en 2017), mais la poursuite de la montée des exportations générales (+ 4,5 %) est une bonne nouvelle pour l’Équipe de France à l’export. C’était même la plus forte hausse depuis 2011. Au final, les exportations françaises se sont élevées à 473 milliards d’euros l’an dernier.

Dans certaines régions, la spécialisation sectorielle, souvent dans des domaines d’excellence de la France à l’international, est fondamentale. « La construction aéronautique et spatiale constitue près des trois quarts des exportations d’Occitanie », note Business France, et « Provence-Alpes-Côte d’Azur, Auvergne-Rhône-Alpes, Centre-Val de Loire et Normandie sont largement spécialisées dans la production de produits pharmaceutiques et chimiques ».

Enfin, «  plus du tiers de la valeur des exportations de la Bretagne est issu des industries alimentaires ». La spécialisation territoriale est un autre trait dominant. En ajoutant l’industrie alimentaire l’agriculture et les boissons on peut tracer au départ de la Bretagne une ligne droite jusqu’à la Corse en longeant au départ l’Arc Atlantique pour englober tout le Sud-ouest et le Sud.

De même, selon Business France, « 71 % des exportations de l’industrie automobile sont réalisées par quatre territoires du nord-est de la France : Bourgogne-Franche-Comté, Grand Est, Hauts-de-France et Ile-de-France ». Et si l’on y ajoute la Bretagne, il s’agit clairement d’une spécialité de la partie nord de l’Hexagone. Quant aux parfums et cosmétiques, les exportations seraient à 80 % l’apanage de quatre régions seulement, cette fois-ci réparties du Sud-est au nord de la France : Auvergne Rhône-Alpes, Centre-Val de Loire, Hauts-de-France et Ile-de-France.

Dans les DOM-TOM, la spécialisation est encore plus poussée. En Martinique, le poste Produits pétroliers raffinés et coke représentait 44 % des exportations de l’île. Sans surprise au pays du nickel, la Nouvelle-Calédonie, la part de l’industrie métallurgique et des mines dépasse les 90 %. 

François Pargny

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