Provence-Alpes-Côte d’Azur (Paca) est l’exemple type de la Région qui doit encore se mettre en ordre de bataille. Paca n’a adopté son Schéma régional de développement économique, d’innovation et d’internationalisation (SRDEII) que le 17 mars dernier. Plus encore, Bernard Flesselles, réélu député des Bouches-du-Rhône et touché par le cumul des mandats, a dû abandonner son mandat de vice-présent du Conseil régional chargé des Relations internationales et à la coopération. Le mandat de l’international est ainsi passé entre les mains de sa collègue Caroline Pozmentier, il y a à peine trois mois, en juillet. Dans ces conditions, la Région a préféré ne pas donner suite aux demandes d’entretien du Moci.
Pour autant, Renaud Muselier, le président de Paca, a participé à la réunion du 5 septembre, organisée au Quai d’Orsay, à l’issue de laquelle le président de l’association des Régions de France et du Grand Est, Philippe Richert, a signé avec le ministre et le secrétaire d’État à l’Europe et aux affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian et Jean-Baptiste Lemoyne, « une déclaration commune de mobilisation en faveur de l’export et du tourisme ». De façon concrète, il est demandé aux Régions, dans le cadre des SRDEII, de se charger « du déploiement d’un guichet unique » sur leur territoire.
À la suite de cette réunion, Renaud Muselier a établi un communiqué. S’il s’y félicite de l’initiative, il rappelle aussi que Paca a créé « en 2016 un Guichet unique ». Celui-ci, a-t-il précisé, possède « un volet dédié à l’export ». Un outil, estime-t-il, « qui pourra servir d’exemple aux autres Régions » et que « nous renforcerons pour répondre aux enjeux du commerce extérieur », a encore indiqué le patron de l’exécutif. Ce guichet export est animé par CCI International, qui opère sous la supervision de l’Agence régionale pour l’innovation et l’internationalisation des entreprises (Arii), fondée en 2014 par la Région, l’État, la Chambre de commerce et d’industrie régionale (CCIR), la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC) et Bpifrance.
« L’agence est en charge du développement économique, de l’attractivité et de l’innovation », rappelait son directeur général Jean-Yves Longère, ancien directeur et fondateur en 2007 du pôle de compétitivité Pégase (aéronautique et spatial), lors d’un séminaire organisé le 30 mai par le Cner (Fédération des agences de développement et des comités d’expansion économique). Elle doit également être « un outil de marketing territorial », selon Bernard Deflesselles. L’Arri organise ainsi des synergies entre économie au sens large, export et attractivité, ce qui l’amène ainsi à coordonner des missions ou à construire des partenariats.
François Pargny
Porte d’entrée de la Méditerranée
Si le SRDEII évoque « la hiérarchisation des destinations » (États-Unis, Europe, Chine, Japon, Russie), la position stratégique de la région PACA et de ses métropoles comme porte d’entrée de la Méditerranée vers l’Europe n’est pas oubliée. D’où l’importance de la stratégie régionale proposée pour fédérer l’ensemble des acteurs autour d’un « guichet export renouvelé, piloté par la Région et intégré au guichet unique des entreprises ». C’est pourquoi un travail devra être effectué avec les métropoles pour travailler autant sur l’information que l’offre d’accompagnement, le suivi et une offre complémentaire d’outils à décliner en fonction du type d’entreprises. Dans les annexes du SRDEII, l’Agence régionale pour l’innovation et l’internationalisation des entreprises (Arii) est citée comme l’outil indispensable.
Un véritable parcours de l’export devra être mis en place pour apporter à chaque entreprise un outil correspondant à son besoin, sa taille et son niveau de développement à l’international (primo-exportateur, exportateur confirmé). Ce parcours de l’export s’appuiera à la fois sur le renforcement de dispositifs déjà mis en œuvre par la Région (tels que le V.I.E. à mobiliser notamment sur les destinations cibles) ou par ses partenaires (Bpifrance, Business France, ARII, CCI International, etc.) et sur la création d’outils complémentaires (appui à la structuration de services export, appui à la mutualisation de fonctions « export » entre les entreprises, etc.).
Deux ambitions sont annoncées :
• Intégrer les entreprises dans la stratégie régionale de promotion internationale et de diplomatie économique, en les invitant à des missions avec les collectivités, en leur proposant un programme de missions professionnelles et en les intégrant dans un réseau d’« ambassadeurs » économiques.
• Multiplier la présence des entreprises sur les grands salons et évènements internationaux.
La Région, les Métropoles et les partenaires économiques (ARII, agences de développement, CCIR, CRTs, French-Tech régionales, pôles de compétitivité, etc.) proposeront chaque année aux entreprises du territoire un programme annuel de grands salons et événements à forte visibilité internationale ciblés sur les filières stratégiques.
Les coopérations transfrontalières en Italie et avec Monaco sont aussi un axe de développement dans les transports notamment. Enfin, le SRDEII met en valeur les deux grandes métropoles régionales : Aix Marseille Provence, dont l’attractivité est très forte comme carrefour routier et hub provençal, et Nice Côte d’Azur, pionnière en matière d’innovation.
Dans les annexes, la Région fait un distinguo entre les destinations prioritaires et à fort potentiel. Les premières sont les États-Unis, l’Allemagne, l’Italie, la Chine, la Russie, le Maroc, les secondes, les pays nordiques, le Japon, le bassin méditerranéen et le Canada.