Les entreprises ou groupes à capitaux étrangers sont des éléments phares de l’économie régionale. Elles dynamisent le commerce extérieur.
C’est une belle prise : la société belge Unilin a choisi d’implanter une usine de production de plaques isolantes en polyuréthane dans la communauté d’agglomération Loire-Forez, pour un montant d’investissement de 20 millions d’euros. À la clé : la création de 50 emplois (voir texte sur Loire-Forez plus loin).
Cet exemple est emblématique de la capacité de la Région à séduire les investisseurs étrangers. De fait, les entreprises ou groupes à capitaux étrangers sont des éléments phares de l’économie régionale. Ils totalisent 4 600 établissements et 215 000 emplois.
Ces capitaux étrangers en Rhône-Alpes sont d’abord présents dans l’industrie. Celle-ci concentre 57 % des effectifs salariés de ces entreprises. Et plus de 30 % des effectifs salariés industriels de la région sont le fait des entreprises à capitaux étrangers. Dans le peloton de tête des secteurs figurent le matériel de transport, les machines et équipements, les produits informatiques et électroniques. Chimie et pharmacie arrivent non loin derrière. Les sociétés étrangères se révèlent également des acteurs essentiels dans les performances à l’international de Rhône-Alpes : parmi les 100 premiers exportateurs de la Région, plus de 60 sont venus de l’étranger.
« Pour une région comme Rhône-Alpes, dont le dynamisme économique est fortement lié à la capacité d’exportation, les entreprises à capitaux étrangers apparaissent comme un atout majeur », fait remarquer Jean-Paul Mauduy, président de la CCIR. La Région a de nombreux arguments pour séduire ces entreprises. Un des plus importants est la diversité des activités, notamment industrielles « et l’existence de secteurs d’excellence avec des acteurs reconnus à l’échelon mondial », précise Aymeric de Mollerat, directeur d’Erai Invest.
La « métropolisation » de la Région, avec l’existence de villes actives –Lyon, Grenoble, St-Etienne, Bourg-en-Bresse, Oyonnax, Chambéry, Roanne, Annecy, Valence – fait partie de ses points forts. Chaque ville déploie un marketing puissant, souvent lié à un secteur d’activité phare et, mieux encore, porté par un pôle de compétitivité ou des clusters. Pour sept pôles de compétitivité de Rhône-Alpes, les groupes étrangers représentent plus de 25 % des effectifs…
L. J.
Comment Loire-Forez a surmonté la concurrence
La concurrence a été féroce pour attirer en Rhône-Alpes Unilin, cette société belge qui pèse 900 millions d’euros et appartient au groupe américain Mahawk Industries (5,4 milliards de dollars de CA). Trente sites français étaient en lice, plus d’autres en Espagne, en Italie puisque cette nouvelle usine a pour vocation de desservir l’Europe du Sud. « Nous avons reçu sept fois l’équipe du “board” belge pour visiter les lieux. Elle a rencontré des industriels déjà présents et travaillant dans des secteurs proches. Leurs témoignages ont été précieux, souligne Aymeric de Mollerat. Il faut être au top à chaque visite, le contact humain compte beaucoup. » Erai Invest, qui est intégré à Erai, agence de soutien à l’investissement issue de la Région, a pour rôle de « chasser » les entreprises à capitaux étrangers. Sa mission est d’identifier les candidats et de déclencher les premières visites. Sur le terrain, le relais est pris par les agences de développement local, le plus souvent émanations des conseils généraux. C’est donc un « pool » formé par Erai Invest et les 8 agences de Rhône-Alpes qui piste les entreprises à capitaux étrangers à la recherche d’implantations.
En l’occurrence, l’agence de la Loire, Adel 42, a facilité l’implantation de cette usine à Loire-Forez. Cette usine mettra sur le marché, fin 2013, ses premières plaques et pourrait bien s’agrandir. En effet, l’entreprise, déjà leader en Europe sur le marché des éléments de toiture isolants, ambitionne de devenir un acteur incontournable de l’isolation.
L. J.