Pharmacie, cosmétiques, caoutchouc technique…

Région à l’industrie diversifiée, le Centre affiche une spécialisation dans quelques grands secteurs, notamment pharmaceutique et cosmétique.

Le Centre produit ainsi 40 % des médicaments français avec plus de 110 établissements et 10 000 emplois. Toute la filière est présente avec 45 grands groupes (Servier, Sanofi, Pfizer, Pierre Fabre, Merck Santé, etc.), des façonniers, des centres de recherche et même un centre de formation. Les médicaments sont ainsi les premiers produits exportés avec plus de 5,2 milliards vendus en 2012. Cette industrie est d’abord concentrée en Eure-et-Loir qui veut apparaître comme la “Silicon Valley” du médicament et où s‘est constitué le cluster Pôlepharma avec 150 membres. Ces dernières années, d’autres secteurs se sont renforcés.

Dans le caoutchouc technique, le Centre occupe la première place française et pour l’ensemble de la transformation du caoutchouc le 2e rang. Ce tissu de 67 établissements regroupés au sein du pôle de compétitivité Elastopole est porté par des grands groupes comme Michelin, Paulstra, Maflow ou Hutchinson mais aussi par des PME fortement orientées à l’international (Sacred ou EFJM).

Troisième poste d’exportation (11 % du total et 2 milliards d’euros), les machines et équipements d’usage général avec quelques belles réussites indépendantes : Redex (50 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2012, 320 salariés) qui exporte 90 % de ses machines-outils (photo 1) ; CBE, leader mondial des moules techniques (photo 2) ; ou Ecofit, qui vend 75 % de ses ventilateurs à l’international (photo 3). Cette entreprise (23,5 millions d’euros, 150 salariés) intégrée dans un groupe allemand a fait de l’export son cœur de métier. Son directeur général Jean Baptiste Anginot, par ailleurs conseiller du commerce extérieur, explique que « l’export est dans les gènes de l’entreprise qui se bat contre la concurrence partout dans le monde ».

D’autres secteurs tirent leurs épingles du jeu comme l’électronique (153 établissements et 13 700 emplois) avec STMicroelectronics, Thalès et de grands exportateurs comme Hitachi, FCI Automotive, Vorwerk, Maquet, MSL Circuits. La force industrielle de la région s’exprime aussi avec la plasturgie (207 établissements, 9 449 salariés), qui est portée par Plastivaloire (photo 4), Lorenove, Tupperware, Isobox Daher, B.Braun Medical… ou encore avec la logistique et le transport. Avec 100 établissements et 26 000 salariés, la logistique est à l’origine depuis 2009 d’une trentaine de projets d’investissement et de la création de plus de 1 000 emplois.

Jean-Jacques Talpin

Cosmetic Valley : l’image internationale de la région

En dehors des médicaments, l’image internationale de la région est associée aux cosmétiques qui assurent une bonne part de l’excédent commercial régional. Ce secteur, qui fait du Centre la 1re région française de la filière, regroupe près de 160 établissements avec 10 800 emplois concentrés à 80 % dans l’Eure-et-Loir et le Loiret et un chiffre d’affaires à l’export de 2,4 milliards l’an passé. Pôle de compétitivité depuis 2005 la Cosmetic Valley regroupe 300 entreprises et réunit l’ensemble des compétences : culture des plantes, conditionnement, expédition, composition de jus, injection plastique, habillage de flacons, contrôle des produits, PLV, logistique…

À côté des groupes mondiaux (Christian Dior, Shiseido, Procter & Gamble, Gemey, Pierre Fabre, Reckitt Benckiser, Lancaster, Guerlain, LVMH…) plusieurs dizaines de PME occupent ce terrain à l’image d’Alban Muller ou de Spin Control. Cette entreprise (5 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2012, 120 personnes) créée en 1991 par Patrick Beau – aujourd’hui vice-président du pôle – s’est spécialisée dans l’évaluation des performances des cosmétiques sur la peau. Dès le départ Patrick Beau a souhaité s’orienter à l’international en ouvrant des filiales en Thaïlande, Canada, Inde, prochainement en Indonésie en attendant l’Amérique Latine. « La Cosmetic Valley nous a aidés explique-t-il à acquérir de la visibilité et une reconnaissance internationale.

C’est le plus gros cluster mondial de la cosmétique avec des entreprises non délocalisables et qui portent le « Made in France » partout dans le monde ! ». L’attractivité de la filière va encore se mesurer avec deux projets : la construction d’une nouvelle unité de production Guerlain à Chartres et d’un centre de recherche pour LVMH à Orléans.

J-J. T.