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La région Centre veut accélérer à l’international

Chef de file des opérateurs du commerce extérieur, la Région adoptera le 26 septembre le plan régional d’internationalisation des entreprises (PRIE). Les objectifs sont ambitieux, les missions sont ainsi réparties et des filières sont identifiées. Revue de détails.

Le 26 septembre, le Conseil régional du Centre votera le Plan régional d’internationalisation des entreprises (PRIE). Fruit d’une réflexion commune, entamée en février par les opérateurs du commerce extérieur, ce programme consacre la Région comme chef de file. Un rôle qu’il jouait déjà dans les faits, dans le cadre de la Charte régionale de l’Export que l’ensemble des partenaires (État, Région, Centréco, Ubifrance, CCIR, CCEF, Oséo, Coface) avait signé en mars 2012, sous l’ancien gouvernement.

« La Charte régionale avait permis de clarifier les missions de chacun, mais il restait quand même des doublons. Cette fois, avec le PRIE, nous aurons une feuille de route très précise, ce qui ne peut que satisfaire les entreprises », commente François Girardin, qui préside le Comité Centre des Conseillers du commerce extérieur de la France (CCEF).

L’échelle des responsabilités est ainsi répartie. L’accompagnement individuel des entreprises est confié au service des Chambres de Commerce et d’Industrie CCI International. L’accompagnement personnalisé revient à CCI International et, pour les sociétés à fort potentiel, à la nouvelle banque publique d’investissement et de financement Bpifrance (intégrant notamment Coface et Oseo). Pour l’accompagnement collectif, l’agence régionale de développement et de promotion économique Centréco est compétente.

Quant au financement, la Région et Bpifrance sont leaders. Enfin, en matière de ressources humaines, la responsabilité en est attribuée à CCI International et, pour les Volontaires à l’international en entreprises (VIE), à Ubifrance. En adoptant le PRIE, les partenaires du commerce extérieur se fixent comme objectifs généraux d’augmenter le nombre de sociétés exportatrices de 300 et de faciliter l’émergence de « pépites », à savoir 30 entreprises de taille intermédiaire (ETI) et petites et moyennes entreprises (PME). Ces ETI et PME vont bénéficier d’un accompagnement personnalisé. Ce suivi sera exercé par le tout nouveau chargé d’affaires à l’international (CAI) d’Ubifrance en région, Jean-Dominique François que Bpifrance vient d’accueillir il y a seulement quelques jours. Pour atteindre son objectif, celui-ci dispose de trois ans. « Le PRIE, c’est formidable ! Ce qu’il faut maintenant, c’est la culture des objectifs », délivre François Girardin, qui ajoute qu’il « ne suffit pas de se satisfaire d’amener des sociétés sur des marchés, il faut aussi exercer un suivi sur les chiffres d’affaires réalisés ». Et de préciser encore que le Comité des CCEF, composé de 30 membres, a développé les formations dans l’enseignement supérieur et que chaque conseiller parraine au moins une société. « Avec le PRIE, je vais pouvoir enfoncer le message, donner une visibilité nouvelle et rapide à l’idée de performance », se réjouit le président du Comité.

De fait, parmi les autres objectifs du PRIE, figure la hausse du « chiffre d’affaires à l’export des entreprises ciblées » de « 10 % », du « nombre de VIE en poste de 20 % » et « de 20 % » du « nombre de salariés dédiés à l’export au sein des PME régionales accompagnées par les dispositifs financiers ». Ubifrance, qui gère au niveau national la procédure des VIE, connaît bien aussi les opérateurs régionaux. C’est le cas d’Oseo, établissement qui finance l’innovation et les entreprises, aujourd’hui dans Bpifrance. « Depuis deux ans, les deux organismes ont tissé des liens solides, ce qui m’a permis de développer encore mon portefeuille de prospects », se félicite ainsi le délégué régional d’Ubifrance, Johann Remaud.

C’est grâce à Oseo, par exemple, qu’en 2011 Ubifrance a pu nouer avec la société de verrerie et de vaisselle Duralex une relation qui s’est avérée fructueuse, puisque l’entreprise a bénéficié de plusieurs missions individuelles et de l’implantation d’un VIE au Mexique. « L’export au service de l’innovation ou le contraire, c’est l’assurance de l’efficacité », affirme Hervé Duval, délégué régional en innovation à Bpifrance Centre.
Ubifrance coopère aussi régulièrement avec CCI International et Centréco. CCI International proposant aux entreprises Pack Objectifs, une méthode d’accompagnement interactive sur une plateforme Internet dédiée, Ubifrance intervient lors de la première étape, Objectif Marché, dévolue à l’identification, l’analyse et la sélection des marchés cibles (voir ci-dessus). « Nous apportons un premier niveau d’information, quand les conseillers de CCI International nous sollicitent pour le compte des entreprises », explique Johann Remaud.

En 2000, l’Agence de développement et de promotion économique Centréco s’est dotée d’un service export, Centrexport, dont le comité de pilotage associe la Région, les compagnies consulaires et Ubifrance. « Ce mode d’organisation est unique en France », pointe ainsi son directeur, Rémi Ferez. « Avec Centréco, depuis plus de deux ans, nous avons beaucoup travaillé sur le programme de manifestations collectives, afin qu’il corresponde au mieux aux besoins des entreprises », souligne encore Johann Remaud. C’est ainsi que dans un secteur qui n’était jusqu’alors pas traité, le ferroviaire, le grand salon Innotrans à Berlin a été retenu.

Dans cette région industrielle, la sixième en France, l’aéronautique n’est pas un secteur fort. Reste que confrontés à la crise mondiale automobile, les sous-traitants se diversifient dans l’aéronautique. Selon Rémi Ferez, « la profession a commencé à se fédérer sur le salon Aircraft Interior Hambourg. Avec la collaboration du cluster Aerocentre, des entreprises ont ensuite pu répondre à des appels d’offres dans l’aménagement intérieur des cabines d’avions. Et dernièrement, Centréco a pu monter pour la filière un espace collectif Centre au Salon de l’aéronautique du Bourget ».

Ce grand secteur moderne émerge juste dans la région Centre. C’est pourquoi l’aéronautique figure parmi les secteurs à développer dans le cadre du PRIE, aux côtés des vins et spiritueux, des produits gourmets, des dispositifs médicaux, des produits de décoration, de l’art de la table, de l’aménagement des magasins, des équipements hôteliers et de l’environnement. Une première évaluation du plan régional est prévue fin 2015.

François Pargny

CCI International invente Pack Objectifs

Avant de lancer le programme Pack Objectifs, le conseiller de CCI International a réalisé un diagnostic de la société pour s’assurer de la maturité de la PME ciblée pour aborder l’international. La première étape Objectif Marché lancée, il organise des rendez-vous – en moyenne trois – avec le chef d’entreprise pour identifier les pays, déterminer les critères pertinents (par exemple, le bon réseau de distribution), trouver de l’information et enfin valider les cibles géographiques.

Deuxième phase de Pack Objectifs, Objectif Actions, un plan d’actions export. « Souvent, les entrepreneurs pensent aux salons, mais ce n’est pas suffisant. Il faut aussi s’interroger sur la qualité du personnel disponible ou sur la nécessité de déposer les brevets. Et, enfin, établir un rétroplanning », expose Béatrice Guérin-Coutansais, directrice de CCI International Centre. Troisième et dernière étape, Objectif Financement : apporter des ajustements au rétroplanning, établir un budget prévisionnel, monter un dossier d’aide publique.

F. P.

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