Dans les nouveaux bus qui sillonnent la mégalopole chinoise polluée de Shanghai – 15 000 y sont en circulation, contre 4 000 à Paris –, de plus en plus des engins équipés de moteurs hybrides (mi-thermiques, mi-électriques), les chauffeurs peuvent vérifier à tout moment leur consommation, mais aussi le confort de leur conduite pour les passagers tandis que ces derniers passent le temps en visionnant des vidéos. Les systèmes électroniques embarqués qui permettent ces prouesses sont le fait d’une ETI toulousaine, Actia Automotive, filiale du groupe familial Actia (environ 300 millions de CA consolidé, dont 65 % à l’international) dont elle génère 90 % de l’activité. Actia Automotive est avant tout une société de matière grise : elle conçoit et développe des systèmes électroniques embarqués pour le secteur automobile, principalement les « véhicules de moyenne série » – voitures de luxe, autobus, tracteurs, camions – ainsi que des plateformes de diagnostic électroniques pour les concessionnaires.
Elle fabrique aussi les cartes qui sont les cerveaux de ses systèmes et leurs interfaces à partir de composants venus de diverses sources. Une société qui consacre chaque année près de 15 % de son chiffre d’affaires à la R&D. « Il n’y a pas de marché innovant sans l’international, souligne Christian Desmoulin, président du conseil d’administration d’Actia Automotive (notre photo), également à la tête des conseillers du commerce extérieur de la France (CCEF) de Midi-Pyrénées. « Mais l’international et l’innovation sont indissociables » ajoute-t-il, rappelant que la France ne constitue plus que 4 % du marché mondial, toutes catégories confondues.
Et pour Actia, ce binôme, bien maîtrisé, donne de remarquables réussites. Si l’heureux propriétaire des nouvelles Jaguar Land Rover peut, grâce à son smartphone, ordonner à distance à son véhicule de faire tourner le moteur et d’enclencher la climatisation ou le chauffage – selon les saisons – pendant qu’il prend son petit-déjeuner, c’est aussi grâce à l’ETI toulousaine… Mais « pour convaincre un constructeur suédois, inutile de venir de Toulouse » prévient Christian Desmoulin, il faut être Suédois en Suède. Même chose pour les Allemands, (grands acteurs du marché du camion), les Américains (encore leaders sur les tracteurs) ou encore les Chinois (leaders pour les bus).
« Notre cerveau est en France mais la plupart de nos clients, les grands constructeurs, sont dans des pays très nationalistes, ce qui nous oblige à être aussi très local », résume le dirigeant. Actia compte actuellement 15 filiales dans les grands centres de production de ses industries cibles, toutes dotées de bureaux d’études : États-Unis, Mexique, Brésil, Inde, Chine, Suède, Pays-Bas, Royaume Uni, Espagne, Allemagne, Italie, Pologne, République Tchèque. Ses perspectives sont des plus positives : le respect de l’environnement, la sécurité, la connectivité des véhicules sont les trois préoccupations qui portent la demande des constructeurs actuellement, pressés eux-mêmes par leurs clients. Et elles ne sont pas près de se tarir !
Christine Gilguy
• Rang au classement : 352e
• CA 2013 : 128,69 M EUR
• CAI 2013 : 69,97 M EUR
• Variation du CAI 2013/2012 : + 43,32 %
• Effectif : 536
• Part de l’international dans le CA : 54,37
Autre nominé pour ce trophée
• Store Electronic System (SES)
• Mayoli-Spindler
Critères de sélection
Sociétés françaises indépendantes et innovantes affichant une croissance de leur activité à l’international grâce à leur stratégie d’innovation.