Prix Agroalimentaire export : Maître Prunille

Maître Prunille et son célèbre pruneau d’Agen moelleux et savoureux, peu de Français ne connaissent pas. Ce que l’on sait moins en revanche, c’est que c’est sa maison mère, l’Union des coopératives France prune, dont la création remonte à 1963 mais dont la marque n’a été lancée qu’en 1988, qui a mis au point le procédé de réhydratation de ce fruit charnu, une fois séché. Un procédé qui en a fait le succès.

Le groupe coopératif qui possède trois sites de production dans le sud de la France, a pu ainsi développer cette filière de la prune, mais aussi l’ancrer dans les habitudes de consommation. Et, de là, se diversifier : « Nous avons aujourd’hui cinq produits forts : le pruneau, mais aussi l’abricot, la figue, la datte et le raisin, souligne Xavier Picard, le directeur général de Maître Prunille (notre photo). On les décline, on fait des mélanges, y compris avec des graines et des noix ». Mais le pruneau d’Agen reste un produit « très qualitatif qui nous démarque des autres acteurs », souligne le dirigeant.

Aujourd’hui, les fruits à coque pèsent 60 % de son activité. Sa gamme de produits « snacking » – un segment en plein essor –, propose toute sorte de mélanges selon les envies du consommateur : « bien être », « plaisir », « forme », « festif », « bio »… À l’export, ces produits s’appellent « Eat Me », une marque acquise avec le rachat en 2002 d’une petite société spécialisée dans les dattes au Royaume Uni, transformée en marque internationale du groupe dans les zones non francophones.

Déjà leader français et leader européen du fruit sec avec un tiers des volumes, à 77 % pour la grande distribution, le groupe coopératif s’attaque à présent au grand export en intensifiant ses prospections et en développant son réseau commercial : deux bureaux ont notamment été ouverts, dont l’un en Allemagne et l’autre en Chine l’an dernier. « Nous avons réellement mis l’accent sur l’export il y a trois ans, souligne le dirigeant, car nous étions déjà leader français et leader européen ».

Maître Prunille enregistre, depuis, des percées en Amérique du nord, au Maghreb, en Chine, dans le Golfe Persique. Les réglementations draconiennes qui pèsent sur les produits alimentaires ne sont pas un obstacle. « Maîtriser ces réglementations fait partie intégrante de notre savoir faire » souligne le dirigeant dont le groupe possède les certifications qualité aux standards internationaux, IFS et BRC Food. C’est plutôt la ressource qui peut freiner son expansion.

Actuellement, Maître Prunille source aux quatre coins du monde toutes sortes de fruits, par exemple au Chili (raisin, noix), en Afrique du sud (raisin), aux États-Unis (pistaches…), en Algérie (dattes), en Turquie (figues). Pour peu que les récoltes, liées aux aléas climatiques, soient « courtes », c’est-à-dire peu abondantes, il devra puiser dans ses stocks. C’est ce qui freine ses projets de développement en Inde actuellement, ou encore l’oblige à contingenter ses livraisons au Maghreb.

Et c’est pour sécuriser ses approvisionnements qu’il ouvre à présent un nouveau volet de son internationalisation : pour la première fois, l’an dernier, il a racheté une usine à l’étranger, en l’occurrence une unité de production de cerneaux de noix en Moldavie. Et fin octobre, il a acquis le leader français de la transformation des fruits à coque, Bargues, qui devrait lui ouvrir plus grand les portes de l’agro-industrie et lui faire franchir le cap des 200 millions d’euros de chiffre d’affaires…

Christine Gilguy

• Rang au classement : 519e
• CA 2013 : 153,88 millions EUR
• CAI 2013 : 53,97 millions EUR
• Variation du CAI 2013/2012 : + 23,73 %
• Effectif : 542
• Part de l’international dans le CA : 35,07 %

Autres nominés pour ce trophée
• Darégal
• Distillerie Tessendier

Critères de sélection
Sociétés indépendantes du secteur agroalimentaire, présentes au classement général, et affichant une forte croissance de leur CA à l’international.