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Spécial maritime 2017 : les projets stratégiques de Dunkerque

Pour le Grand port maritime (GPM) de Dunkerque, à mi-parcours de son plan stratégique, la priorité est à la consolidation de ses points forts et au développement de ses capacités dans le domaine du conteneur, tout en étant au rendez-vous du projet d’axe Seine-Nord Europe.

 

« On est à mi-parcours du projet stratégique 2014-2018 » note Daniel Deschodt, directeur commercial et membre du directoire. « Le bilan est satisfaisant. Les investissements du projet stratégique ont été atteints à mi-parcours, et ceci est associé une volonté de développement de l’activité des marchandises diverses » estime Daniel Deschodt.
Les grands axes de développement que l’on peut découvrir à travers le projet stratégique du port de Dunkerque 2014-2018 sont :

• Le maintien de l’activité des grands vracs : le port de Dunkerque est un port industriel, et polyvalent, avec une forte activité dans les grands vracs, que ce soit le minerai de fer, le charbon, ou les céréales… La priorité est, selon Daniel Deschodt, « de maintenir notre position de leader sur le marché hexagonal (cas du minerai de fer et de charbon) pour l’activité sidérurgique, et conforter la position de Grand-Place céréalière pour l’exportation de céréales ».

• Renforcer les marchandises diverses avec le développement du conteneur. En 2016, ce secteur a connu une progression importante, associé à la reconquête de l’hinterland, c’est-à-dire de la zone de chalandise, le développement du transport massifié, à savoir le fluvial et le ferroviaire.
Le lancement dès septembre 2017 d’un débat public sur le creusement de nouveaux bassins.

 

Un programme d’investissement soutenu, notamment au Port Ouest
L’année 2016 a été marquée par la mise en service du réaménagement des accès et contrôles sur le Terminal Transmanche, renforçant fortement la qualité de service du lien vers l’Angleterre, ainsi que par l’amélioration des accès nautiques au Port Ouest, permettant d’y accueillir les plus grands navires de la flotte mondiale dans des conditions optimales de sécurité. Le programme d’investissements s’est élevé à un peu plus de 42 millions d’euros en 2016, en progression de près de 20 % par rapport à 2015.

En 2017, Dunkerque-Port poursuivra la mise en œuvre de son projet stratégique avec un programme d’investissements de 62,20 millions d’euros, en hausse de plus de 45 % par rapport à 2016. Après la mise en service en 2016 d’infrastructures essentielles pour le développement du Port Ouest, 2017 verra le lancement des travaux d’extension du quai de Flandre. Cette opération, d’un montant total de plus de 60 millions d’euros, s’étalera sur deux années, et constituera une étape supplémentaire et importante pour la poursuite du développement de la filière « conteneur ».

Enfin, l’année 2017 sera marquée par le lancement du débat public du projet de développement majeur du Port de Dunkerque pour la décennie à venir, « CAP 2020 ».

En ce printemps 2017, l’actualité brûlante du moment, c’est justement la préparation de ce débat public prévu à partir de septembre. « Une commission nationale du débat public s’est saisie de notre dossier, confirme Daniel Deschodt… Le projet Cap 2020 consiste en le creusement de nouveaux bassins en vue du développement du conteneur ». Cette Commission va communiquer au fur et à mesure de l’avancement de ses travaux.

 

Le projet Norlink Port pour accompagner le projet Seine-Nord Europe
On pourrait ajouter à tout ceci la création en fin d’année 2016 d’une association des ports des Hauts-de-France : Norlink Ports. Les années 2017-2018 vont être celles de la déclinaison de l’action de cette association, à savoir une activité très régionale de reconquête des trafics et d’accompagnement du projet Seine-Nord Europe. Un sujet d’une actualité brûlante pour le GPM de Dunkerque.

Le 5 avril 2017, le président de la République, alors François Hollande, s’est rendu à Venette et à Noyon pour annoncer le lancement de la Société du Canal Seine-Nord Europe. « Nous sommes dans l’irréversibilité et dans le lancement des travaux » avait annoncé François Hollande à Noyon : « c’est bien plus que la région des Hauts-de-France, c’est tout le Nord de la France qui est concernée. Car il s’agit de relier les réseaux du nord de l’Europe et de la Seine, et par là même faire que la France et notamment le nord de la France puisse être directement relié aux grands centres de communication et aux grands moyens de transport de l’ensemble de l’Europe ».

Ce canal, long de 107 km, nécessitera un budget de 4,5 milliards d’euros, avec un financement européen à hauteur de 40 %. « Quand on sait que nos voisins ont accès à de grands réseaux, nous devons être au moins aussi compétitifs qu’eux, voire davantage, avait encore affirmé le président français. Nous avons aussi des ports que nous devons développer, que nous devons moderniser… Le port du Havre… Le port de Lille… Le port de Dunkerque… La France a une ambition d’être le premier port d’Europe en 2030 ! Et le Canal va nous permettre d’arriver à ce résultat, et de multiplier les échanges vers l’Europe du Nord ».

L’objectif, c’est donc de contribuer à l’attractivité de la région Hauts-de-France associant la Picardie, le Nord et le Pas de Calais. Le Canal va considérablement renforcer le rayonnement de la région Hauts-de-France. Et pour ce faire, il faut adapter les structures logistiques, permettre à toutes les entreprises qui le souhaitent d’utiliser et de faire transiter leurs marchandises par ce nouvel axe, et c’est pourquoi le gouvernement a engagé un plan d’action pour le fret fluvial. « Il va falloir saisir les opportunités des nouveaux marchés que le canal va produire à travers des schémas logistiques et la mise en place du report modal, c’est-à-dire des changements de mode de transport pour les marchandises. Le canal Seine Nord-Europe viendra accroître l’attractivité de cette région et de ces territoires ».

Le canal aura des retombées directes sur l’emploi : 13 000 au plus fort du chantier, 50 000 emplois pérennes après le chantier grâce aux activités qui seront liées au canal et aux plates-formes multimodales selon les autorités. Les travaux préparatoires à la construction vont démarrer dès les prochains mois avec l’aménagement d’une dizaine d’hectares, les premiers coups de pioche à Bienville dans l’Oise. Les travaux se poursuivront jusqu’en 2025.
Pour Dunkerque, c’est là un nouveau vecteur qui permettra de faire du report modal vers la voie d’eau et qui donne la possibilité d’élargir l’hinterland… À savoir ramener des marchandises depuis le port vers les débouchés du canal Seine-Nord Europe et avoir la capacité de servir, au départ du GPM de Dunkerque, les futures plateformes multi-techniques ou logistiques qui verront le jour le long de ce canal…

Jean-Claude Festinger

Bonne progression du trafic de conteneurs

En dépassant les 46,7 Mt, le trafic annuel 2016 du GPM de Dunkerque se situe en hausse par rapport à 2015 (+0,3 %), malgré une conjoncture peu clémente : arrêts techniques pour maintenance du haut-fourneau n° 4 de l’usine sidérurgique d’ArcelorMittal et du site pétrochimique Versalis, fermeture définitive de SRD (Société de la Raffinerie de Dunkerque) et décalage de l’ouverture de l’exploitation du terminal méthanier. De plus, une mauvaise récolte céréalière a pénalisé les exportations depuis l’été 2016.

Les marchandises diverses ont bien résisté avec une légère baisse de 1 % pour un tonnage de 20,3 Mt. Grâce à l’appui des grands chargeurs régionaux, et à la compagnie maritime CMA CGM, le trafic conteneurs progresse largement avec un nouveau record de 341 041 EVP (+7 %), pour 3,15 Mt (+4 %). Les seuls conteneurs pleins augmentent de 7 % pour 221 196 EVP, confirmant l’intérêt de Dunkerque comme première escale d’import Europe.
En 2016, la part des modes alternatifs (fluvial et ferroviaire) atteint 11 %, en augmentation de 4 points par rapport à 2015. Le fluvial affiche un peu plus de 20 000 EVP avec une part modale passant de 4 à 7 %. Le ferroviaire représente quant à lui approche les 10 000 EVP avec une part modale qui gagne un point à 4 %.

Les vracs solides, ont progressé en 2016 de +1 % et 22,1 Mt malgré une conjoncture peu propice. Les vracs liquides réalisent une année moyenne, en hausse de 2 % à 4,3 Mt, grâce à l’arrivée des premières tonnes de GNL.

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