Philippe Johann (à droite), responsable commerce international du réseau France de la Société Générale, remet à Evelyne Wiejowski (au centre), directrice commerciale de Uranie International, en présence de Jean-Paul Brosolo, responsable administratif et financier de Uranie International, le prix Croissance Export du Moci.
Une entreprise qui produit 100 % en France, dont l’international représente plus de 80 % de son chiffre d’affaires et qui a pratiquement multiplié par deux son chiffre d’affaires à l’international ? C’est Uranie International qui affiche cette belle progression, une PMI de 20 personnes établie à Le Meux, dans l’Oise. Numéro un mondial de la production de barres chromées et de tubes alésés galetés, destinés à la fabrication de vérins hydrauliques. Elle a réalisé en 2011 un chiffre d’affaires de 75,7 millions d’euros dont 62,7 à l’international !
Uranie, explique Alain Liénard, PDG à l’origine de la société créée en 1986, « a entamé son ouverture à l’international en suivant tout simplement ses clients de la vieille Europe, essentiellement des constructeurs d’engins de travaux publics, de chariots élévateurs et de machines agricoles, lorsqu’ils ont installé des filiales dans les pays émergents ».
Cette évolution a induit celle des produits : « Nous avons fortement travaillé sur la qualité de nos produits pour les adapter aux conditions météorologiques. La tige ne doit pas s’oxyder, même sous les climats humides, ni être trop sèche. C’est ce savoir-faire qui a fait notre renommée ». Uranie International fournit directement les clients finaux. Pour les autres, qui achètent des volumes moindres, l’industriel passe par des réseaux de distribution, comme les grou-pes Van Leeuwen et Benteler Distribution qui couvrent le monde entier.
« Nos plus gros concurrents viennent de Suède et d’Italie. Nous souffrons également d’une concurrence déloyale de la part de la Roumanie. En effet, ce pays reçoit des subventions de Bruxelles qui peuvent aller jusqu’à 50 % du prix de la machine, sans parler des coûts horaires très bas de la main-d’œuvre. On ne peut pas combattre des concurrents qui ont des coûts salariaux sept fois moindres que les nôtres. C’est par l’innovation qu’on peut s’en sortir car, pour surmonter ces obstacles, nous devons offrir un produit de qualité ».
En conséquence, la PMI a fortement investi dans l’outil de production qui est entièrement automatisé. C’est ainsi qu’Uranie International, dont la totalité de la production est issue de l’usine de Le Meux, peut traiter annuellement 45 000 tonnes d’acier avec un effectif de 20 personnes (usine et administratif) en France, 180 personnes si on compte la sous-traitance locale chargée de la maintenance ou de la logistique.
Pour favoriser l’innovation, Alain Liénard mise également sur la recherche, en particulier sur la tribologie (la science du frottement et de ses effets) pour produire des tiges d’acier qui peuvent se déplacer dans un vérin sans user les joints. « Certes, dans une conjoncture difficile, les clients peuvent être tentés de privilégier le prix plutôt que la qualité. Mais, au final, cela leur coûte plus cher et c’est une bonne publicité pour nous ! »
Pour réduire ses prix, Alain Liénard réfléchit au moyen de s’affranchir du coût du transport car « c’est essentiellement cela notre problème ». La solution passe certainement par « une implantation locale dans les pays qui offrent un potentiel important en termes de volume ».
Sylvette Figari
Chiffres clés
• Rang au Top 1000 : 385 ème
• CA 2011 : 75,7 millions d’euros
• CAI 2011 : 62,7 millions euros
• Variation du CAI 2011/2010 : + 97 %
• Part de l’international dans le CA : 82,81 %