Jean-Michel Thillier (à gauche), sous-directeur du commerce international à la Direction générale des douanes et droits indirects (DGDDI), remet à Laurent Amand, directeur des services logistiques JF Hillebrand France, le prix Performance et Qualité douanière du Moci.
« Une bouteille française sur deux débouchées par les gens qui ont fêté la victoire d’Obama aux Etats-Unis a été livrée par Hillebrand France ». Philippe Bruneau, directeur général de JF Hillebrand France, une société commissionnaire de transport, spécialisée dans la logistique et le transport des vins et spiritueux, ne cache pas sa fierté. L’entreprise qu’il dirige depuis 25 ans est la plus grosse filiale du groupe allemand Hillebrand, qui, en raison de sa spécialisation, s’est implanté dans les principaux pays producteurs de vins et spiritueux dans le monde. La filiale française, la plus grosse du groupe, gère quelque 120 000 commandes à l’export chaque année en provenance d’importateurs de 120 pays. Les destinations arrivant en tête sont les Etats-Unis, le Japon, la Chine, et le Canada. Ce qui représente 520 000 déclarations douanières export par an ! Sa connaissance des marchés est impressionnante : pratiquement à la bouteille près, elle sait combien d’unités sont livrées sur chaque destination au départ de la France. « A votre avis, entre le cognac et la vodka, quel est le spiritueux le plus livré aux Etats-Unis ? », s’amuse Philippe Bruneau. La réponse désarçonne son interlocuteur : « la vodka ! ».
La première spécificité du métier d’Hillebrand est de traiter une marchandise fragile et souvent de grande valeur. Installés à Beaune, en plein cœur de la Bourgogne, ses entrepôts climatisés et sécurisés permettent ainsi de stocker, en attente d’expédition, toutes les gammes de vins et spiritueux, jusqu’aux plus grands crus de la région. « Quand on nous confie du Romanée Conti, on a intérêt à en prendre soin », souligne Philippe Bruneau.
La deuxième spécificité est que les vins et spiritueux sont, partout dans le monde, soumis à des droits d’accise, des taxes spécifiques. Pour cette raison, les activités d’Hillebrand sont « ultra-surveillées » par tous les services douaniers du monde et ses équipes ont intérêt à être au « top » en matière de gestion des procédures douanières.
Dans ces conditions, on comprend mieux pourquoi Hillebrand France a été la première filiale du groupe allemand, la première entreprise de Bourgogne, et le premier commissionnaire de transport français à obtenir, en mars 2009, le statut douanier européen d’Opérateur économique agréé (OEA) tant en matière de simplification des procédures que de sécurité. Le nec plus ultra des agréments douaniers. Il permet de bénéficier de procédures de contrôle allégées. « Nous avons joué la transparence totale avec la Douane durant le processus » se souvient Laurent Amand, directeur de la logistique d’Hillebrand France. « Nous avons beaucoup appris de part et d’autres. Mais au final, nous avons réglé un certain nombre de problèmes pendant l’audit ».
Pour Hillebrand France, l’expérience est positive : « Au départ, nous nous y sommes lancés plus par un souci d’image de qualité. Mais ça a été une opportunité de nous mettre à jour, d’autant plus que nous avions des clients aux Etats-Unis qui avaient besoin d’obtenir leur agrément C-TPTA ». Le pari a été gagnant. Le C-TPTA est l’équivalent américain de l’OEA. Et l’accord de reconnaissance mutuelle entre l’Union européenne et les Etats-Unis a été validé l’été dernier après plusieurs années de négociation. Hillebrand France peut donc continuer à livrer les vins et spiritueux français aux quatre coins du monde en toute sérénité !
Christine Gilguy
Chiffres clés
• Rang au classement Top 1000 : 137ème
• CA 2011 : 114,2 millions d’euros
• CAI 2011 : 111,4 millions d’euros
• Variation CAI 2011 : + 9,08 %
• Effectif : 293