Dominique Brunin (à gauche), délégué général de l’Uccife/ CCI International, remet à Antoine Beaussant (au centre), président de Buffet Crampon, en présence de Jean-Claude Karpelès, délégué du président de la CCIP, chargé de l’international, le prix Meilleure Performance Grand Export du Moci.
Célèbre dans le monde entier pour ses clarinettes qui accompagnent 80 % des instrumentistes professionnels, Buffet Crampon exporte ses instruments à vent (clarinettes, mais également saxophones, hautbois, bassons) dans le monde entier. Fondée en 1825 à Paris, et aujourd’hui installée à Mantes-la-Ville, dans les Yvelines, l’entreprise s’internationalise très tôt. Elle prend pied aux Etats-Unis au début du siècle, affiche 45 ans de présence au Japon et 22 en Chine.
Le fruit d’une stratégie précoce de développement à l’international ? Plutôt une spécificité du métier, répond Antoine Beaussant, président du directoire du groupe Buffet Crampon et hautboïste amateur : « La tradition européenne, à forte valeur ajoutée, est ancienne. Les musiciens du monde entier venaient à Paris pour leurs instruments et les luthiers ont voyagé très tôt ». Reste que le rachat de l’entreprise en 1981 par le groupe d’éditions musicales anglais Boosey & Hawkes, qui dispose d’un solide réseau de distribution dans le monde entier, va donner un coup d’accélérateur à l’internationalisation de l’entreprise.
En 2003, l’éditeur anglais cède ce fleuron à The Music Group et c’est en 2005 que Buffet Crampon retrouve une certaine indépendance avec l’arrivée du fonds d’investissement Argos Sogitic. En 2006 et 2007, elle acquiert deux célèbres marques de cuivres : Antoine Courtois Paris et Besson. L’année suivante, elle met la main sur l’usine de clarinettes Leblanc dans l’Eure, une filiale de l’américain Steinway. Cerise sur le gâteau, Buffet Crampon rachète en 2010 Schreiber & Keilwerth, fabricant allemand d’instruments à vent.
L’entreprise devient le groupe Buffet Crampon avec ses deux filiales, aux Etats-Unis et au Japon. En 2012, le fonds indépendant Fondations Capital fait également son entrée au capital. Au terme de ses acquisitions successives, le groupe dispose d’un catalogue quasi complet d’instruments (il ne lui manque que les flûtes) et d’une excellente réputation internationale, véhiculée par des musiciens de renom. Désormais, le groupe met le cap sur l’Amérique latine, où il est peu présent, confie Antoine Beaussant : « Fin 2011, nous avons ouvert un bureau de représentation au Brésil avec un commercial qui sillonne toute l’Amérique latine pour passer des accords de distribution et repérer des appels d’offres. Ce sont des marchés en devenir, mais les barrières douanières sont très élevées, comme en Chine ».
A Pékin justement, Buffet Crampon a ouvert en septembre dernier un showroom de 200 m², juste en face du conservatoire central de Pékin. Car, malgré des taxes à l’importation oscillant entre 35 % et 45 %, le groupe compte bien s’y développer, notamment grâce aux ateliers d’assemblage qu’il vient d’ouvrir sur place. Les Chinois se mettraient à la clarinette ? « Il n’y a pas de statistiques précises, mais on estime qu’il y a plus de clarinettistes en Chine que dans le reste du monde, explique Antoine Beaussant. Les Chinois sont très actifs dans la musique occidentale. Ils ont de très grands pianistes classiques et d’excellents compositeurs de musique contemporaine ». Puissance économique, la Chine est également en train de devenir une puissance culturelle.
Sophie Creusillet
Les chiffres clés
• Rang au top 1000 : 565ème
• CA 2011 : 53,9 millions d’euros
• CAI 2011 : 49,2 millions d’euros
• Variation du CAI 2011/2010 : + 22,17 %
• Part du CAI dans le CA 2011 : 91,3 %