Prix audace export
• Rang au classement : 941e
• CA 2015 : 113,19 M euros
• CAI 2015 : 30,18 M euros
• Variation du CAI 2014/2015 : + 26,28 %
• Effectif (France) : 520
• Part de l’international dans le CA : 26,66 %
Le groupe Delta Dore est en train de faire une véritable percée en Asie du Sud-Est dans le secteur du bâtiment tertiaire. Il a en effet été sollicité pour le pilotage et le contrôle du système d’énergie du « Singapore Sports Hub », le plus important complexe sportif de Singapour construit par Bouygues Construction. Un projet de 450 000 m2 achevé en 2015 après quatre ans de travaux.
« C’est notre plus gros chantier export, c’est extrêmement audacieux », se félicite Marcel Torrents, président du directoire et gendre du fondateur du groupe Delta Dore. « Car, il y avait de grosses difficultés sur ce projet d’envergure que nous avons réussi à surmonter ». Delta Dore va livrer jusqu’à 6 000 thermostats pour maintenir une température fraîche dans le complexe. Et ce n’est pas fini. Aux Philippines, le groupe a signé l’été dernier un contrat pour la supervision des climatiseurs du futur Widus Hotel & Casino de 200 000 m2 en cours de réalisation à Manille. Qui aurait pensé à un tel parcours international pour cette ETI bretonne ? Certainement ceux qui la connaissent depuis ses débuts, imprégnée de l’esprit audacieux de ses fondateurs.
À l’origine des premiers thermostats électroniques et systèmes pour la gestion d’énergie, l’entreprise Delta Dore installée à Bonnemain, dans le canton de Combourg, en Ille-et-Vilaine, a fait du pilotage du confort thermique dans l’habitat son cœur de métier.
Fondée en 1970 par un couple d’ingénieurs, Joël et Monique Renault, l’entreprise va prospérer grâce à leur invention : le premier délesteur pour chauffage électrique. À l’époque, le chauffage électrique investit les foyers bretons, engendrant de fréquentes coupures de courant liées à cette surconsommation. Le délesteur arrive à point nommé. « 65 % des délesteurs intégrés dans les chauffages électriques en France par les électriciens sont de marque Delta Dore », révèle Marcel Torrents.
Malgré son essor, l’entreprise reste résolument familiale : la relève est aujourd’hui assurée par la fille des fondateurs, Valérie Renault, directrice générale, aux côtés de son époux Marcel Torrents. Thermostats, régulateurs, programmateurs… L’industriel breton se spécialise progressivement dans la conception de produits domotiques pour la gestion thermique. Précurseur dans ce métier, Delta Dore revendique même à la fin des années soixante-dix l’invention du mot « domotique ».
Très innovante, la société surfe sur la vague du marché naissant de l’Internet des objets. Son boîtier domotique « Tydom », lancé en 2015, permet ainsi de piloter, depuis l’extérieur, grâce à un smartphone ou une tablette, tous les équipements de l’habitat.
Tout récemment encore, en septembre 2016, Delta Dore s’est dotée d’un pôle « Maison connectée ». Objectif : répondre aux enjeux du « smart home » et renforcer sa position sur ce marché, en France et à l’international.
« Notre chiffre d’affaires (136 millions d’euros en consolidé dont 35,3 millions à l’international) est fortement tiré par l’international », indique Marcel Torrents. L’ETI de 820 salariés dans le monde, dont 520 à Bonnemain, réalise 27 % de ses ventes à l’export dans quarante pays en Europe, Asie, Afrique, Moyen-Orient et Océanie. Elle serait aussi outre-Atlantique si certaines barrières réglementaires ne freinaient son essor. « Nous ne sommes pas présents en Amérique du Nord car les standards (fréquences mégahertz) sont différents », explique ainsi le gendre de Joël Renault.
Le groupe possède huit filiales commerciales en Espagne, Allemagne, Pologne, Chine, Italie, Royaume-Uni, Singapour et aux Philippines. Nul doute que son parcours va se poursuivre.
Venice Affre