La célèbre PME de Chambéry (1) impose chaque année à ses prestataires de nouveaux devis, pour obtenir le meilleur service au prix le plus compétitif.
« Nous proposons autant que possible à nos clients des livraisons qui privilégient deux Incoterms, le DAP » ou le FCA, c’est-à-dire le rendu chez le client en intégrant le coût du transitaire. » Jérôme Le Caïnec, responsable export d’Opinel, résume ainsi la stratégie de la célèbre marque de couteaux fermants, en insistant sur l’important travail en amont que cela implique. Son rôle ? Sélectionner le panel de fournisseurs et le valider en accord avec la responsable administrative des ventes. « Nous collaborons également étroitement avec le responsable des flux et de l’ordonnancement », poursuit-il.
L’usine de Chambéry travaille en effet en flux tendu. Selon lui, « il est primordial d’être performant au niveau de la prévision des ventes, ce qui permet d’avoir la meilleure visibilité possible sur les besoins en matière de logistique et de transport ». L’enjeu est important. Opinel réalise 45 % de son chiffre d’affaires estimé à 12 millions
d’euros hors de France.
« Nous sommes présents dans 80 pays avec des ventes importantes et régulières dans les pays de l’Union européenne, aux États-Unis et en Russie, et de plus en plus en Chine et au Japon » indique le cadre de cette PME. Ces ventes s’effectuent essentiellement auprès d’importateurs-distributeurs, mais Opinel développe son réseau de magasins et de détaillants dans les pays européens, ce qui a des incidences sur le choix de ses prestataires de transport. En Europe, l’entreprise a constitué un panel de cinq prestataires spécialisés dans la gestion et l’organisation du transport, chacun d’entre eux étant en principe responsable d’une zone géographique. « Deux assistantes commerciales export trilingues sont en relation permanente avec eux. Elles leur demandent chaque année de nouveaux devis de façon à ce que nous sachions s’ils sont toujours compétitifs », précise le responsable des exportations.
Un panel qui fait la part belle à des acteurs majeurs du transport routier européen (Gefco, Heppner, Exapaq…). Jérôme Le Caïnec tient à souligner que « ce panel a évolué ces dernières années, car Opinel a connu une croissance importante. Et il peut être remis en cause en permanence ». L’entreprise a par exemple lancé un nouvel appel d’offres pour sélectionner le prestataire le plus compétitif sur les petits colis en Italie. « C’est notre principal marché hors de France. La progression de nos ventes directes en magasin implique des livraisons plus nombreuses et en plus petites quantités. Il nous faut donc être encore plus attentif au coût du transport », observe-t-il.
Les opérations douanières dévolues au transporteur
Chez Opinel, les prestations douanières sont dans tous les cas assurées par les transporteurs qui ont un rôle de commissionnaire de transport. « Nous suivons de près l’évolution des réglementations, grâce notamment à l’appui de la chambre de commerce de Savoie, qui nous assiste sur toutes ces questions. C’est d’ailleurs elle qui nous a informés sur les nouveaux Incoterms. Mais ni l’importance de notre structure (90 personnes), ni celle de notre chiffre d’affaires hors de l’Union européenne ne justifient que nous prenions en charge la douane ! », insiste Jérôme Le Caïnec, le responsable export.
Vers les États-Unis ou l’Australie, les flux sont suffisants pour qu’Opinel prenne en charge le transport. « Nous avons mis pour cela en compétition les grands expressistes internationaux et travaillons actuellement beaucoup avec UPS qui nous a fait une offre très intéressante », dévoile le responsable export. La Chine et le Japon sont également desservis par transport aérien. Mais sur ces destinations, les clients d’Opinel prennent habituellement à leur charge le coût du transport. « En regroupant les commandes de leurs différents fournisseurs, ils bénéficient d’un effet « volume » qui leur permet d’avoir de meilleurs tarifs », explique Jérôme Le Caïnec. Mesuré par des enquêtes régulières, le taux de satisfaction des clients atteste de l’efficacité du service. « Nous sommes particulièrement vigilants sur les coûts, mais nous faisons confiance aux professionnels, qui assurent en général un niveau de prestation très correct », conclut Jérôme Le Caïnec.
Ph. D.
(1) Voir aussi « PME à l’international : Opinel, leader mondial du couteau fermant » Le Moci n° 1850 du 1er octobre 2009.