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Où exporter en 2017 : l’Europe sous la menace d’un choc politique majeur

Les entreprises n’aiment pas l’incertitude politique. Et elles seront servies cette année en Europe avec des élections en France et en Allemagne. En même temps, elles commencent à être habituées aux chocs politiques. Le pire n’est pas à attendre, alors que l’économie de la zone euro reprend des couleurs.

 

Parmi les pays avancés, le viseur de Coface, qui vient de publier son panorama annuel des risques pays, s’est porté tout particulièrement sur l’Europe où les économistes de l’assureur crédit ont pu constater, à l’instar de bon nombre de leurs confrères, un double mouvement, négatif et positif : d’une part, une montée réelle de l’incertitude politique et, d’autre part, une baisse des défaillances d’entreprises.

Brexit, scrutins en France et en Allemagne…

Le facteur négatif est donc l’incertitude qui plane sur l’issue des élections au sommet de l’État en France et en Allemagne, qui n’a jamais été aussi élevée. Coface a imaginé plusieurs scénarios dont le plus négatif, si les consommateurs et les entreprises retiennent leurs investissements, cela aura un coût élevé en terme de croissance : « une réduction d’un demi-point en Allemagne, alors qu’elle serait de 0,2 point en Italie où les ménages et les entreprises sont habitués à des changements fréquents, ou encore de 0,7 point en France, soit une division par deux de la croissance économique que l’on a estimé, sans choc majeur, à 1,3 % en 2017 », a indiqué Julien Marcilly (notre photo), le chef économiste de Coface, durant le traditionnel colloque Risque pays, le 24 janvier dernier.
En fait, ce dernier ne semble pas croire au scénario catastrophe, qui nécessiterait « une connexion automatique entre incertitudes politiques et volatilité financière », ce qui n’est pas le cas. « Les marchés sont anesthésiés par l’importance des flux injectés par les banques » et « les entreprises sont lassées par les incertitudes politiques » a-t-il observé.

Poursuite de la baisse des défaillances

Les entreprises s’habituent aux chocs politiques. Rien qu’en 2016, trois événements majeurs – le référendum britannique favorable au « Brexit », les élections présidentielles américaines et le référendum italien négatif sur la réforme de la Constitution – ont débouché sur une forte volatilité des marchés d’actions. L’indicateur du risque politique a bondi chez Coface de + 13 points en moyenne en Allemagne, en France, en Italie, en Espagne et au Royaume-Uni.
Mais pour autant, les défaillances d’entreprises devraient continuer à diminuer, ce qui est bon signe pour la reprise : la baisse atteindra ainsi de l’ordre de – 7 % aux Pays-Bas et en Italie, – 5,6 % en Allemagne, – 5,2 % en Belgique, – 1 % en France. Un « bémol », toutefois : « les créations d’entreprises restent souvent à un niveau inférieur à celui d’avant crise. Au final, il y a tout de même des motifs d’optimisme : globalement, il y aura, « dans la zone euro, moins de gains de pouvoir d’achat, mais la reprise a encore de beaux jours devant elle », assure-t-on chez Coface. Si les salaires vont s’envoler en 2017 en Allemagne, par exemple, cette tendance sera encore supérieure au Royaume-Uni à cause du regain d’inflation.

Au Royaume-Uni, l’effet dépréciation de la Livre

Les prix à l’import outre-Manche vont augmenter à cause de la dépréciation de la livre (- 15 % par rapport à l’euro fin 2016). Celle-ci a apporté un bol d’air aux secteurs de la pharmacie et de l’automobile, mais a finalement peu profité globalement aux exportations britanniques (+ 1,5 %). Très rapidement, l’addition dépréciation monétaire et montée de l’inflation pourrait mettre à la peine quelques domaines d’activité, à l’instar de la construction ou de la distribution, dont les besoins d’intrants sont importants.
Ainsi, après le Danemark (+ 12 %), le Royaume-Uni sera l’État membre de l’Union européenne (UE) avec la progression la plus forte du nombre de défaillances d’entreprises : + 8 % environ en 2017, alors que les créations d’entreprises ont enregistré une hausse impressionnante, d’environ 36,5 %, entre le pic d’avant-crise et 2015.
Enfin, prévient-on chez Coface, attention aux résultats des élections françaises et allemandes : « en cas de choc politique majeur de la même ampleur que le référendum britannique, la croissance européenne pourrait baisser de – 0,5 point en moyenne ». Ce qui montre bien que l’Europe continentale et le Royaume-Uni ont besoin de s’entendre avant le départ des Britanniques de l’UE.

François Pargny

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