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Automobile : la filière se structure autour de Renault

Le marché local affiche une bonne santé et l’inauguration en février dernier de l’usine Renault dans la région de Tanger a dopé le secteur. Elle a entraîné dans son sillage des équipementiers qui constituent une nouvelle diversification pour l’économie du Royaume.

Si le secteur automobile fait pâle figure en Europe, la situation est bien différente au Maroc. Le marché intérieur se porte plutôt bien, avec des ventes en augmentation de 16 % par an. Le chiffre d’affaires du secteur s’est ainsi élevé à 134 millions d’euros en 2011. Reste que c’est surtout le lancement de l’usine de Tanger, en février dernier, qui a accéléré l’essor de l’automobile au Maroc.

Pour la première fois, un constructeur de niveau international a décidé d’installer un site de production dans le Royaume. Le Maroc, qui ne disposait jusqu’à maintenant que d’un simple site de montage à Casablanca, accueille désormais une usine flambant neuve d’une capacité de production de 400 000 véhicules en rythme de croisière. La production du site de Tanger Med est exportée quasiment à 100 %.

L’installation d’un opérateur de cette envergure, avec un investissement d’un milliard d’euros, a entraîné dans son sillage des équipementiers internationaux venus pour certains d’entre eux s’installer aux abords du site de production. Pour son installation, Renault, comme ses fournisseurs, ont bénéficié de facilités réglementaires, mais aussi de nouvelles infrastructures. Le site de Tanger a ainsi pu profiter de la proximité du nouveau port en eau profonde de Tanger Med auquel il est relié par une voie ferrée spécialement construite pour l’usine. Elle permet d’acheminer très rapidement les véhicules qui sont exportés à partir du port. Ce nouvel équipement peut recevoir des navires de transport d’automobiles. Il dispose d’une capacité d’un million de véhicules par an.

Autre facilité : la construction d’une bretelle d’accès au niveau de l’autoroute du détroit, mettant le site de production à quelques dizaines de minutes de Tanger. Une zone d’activité non loin de l’usine de Tanger doit voir le jour prochainement. Nommée Tanger Automotive City, d’une superficie de 260 hectares (ha), dont 178 ha en zone franche, elle permettra d’accueillir les industriels de la métallurgie, la mécanique, et l’électronique, parmi lesquels les fournisseurs de l’usine Renault. Le constructeur s’est fixé pour objectif de se fournir au maximum au Maroc, même si cela n’est pas encore possible pour de nombreuses pièces indisponibles sur le marché local.
Autre zone d’implantation dédiée à l’automobile : Kenitra, à 250 km de Tanger Med, connectée aux réseaux autoroutier et ferroviaire dont une partie est en zone franche sur 200 ha (Atlantic Free Zone), et une autre en zone industrielle traditionnelle sur 150 ha. Plusieurs équipementiers sont déjà installés, parmi lesquels les japonais Fujikura, Sumitomo et Yazaki et les français Saint-Gobain Sekurit et Faurecia.

Outre la construction automobile – après Renault, le pays cherche à accueillir un deuxième constructeur qui pourrait être Volskwagen – « l’activité offshore dominée par le câblage et la coiffe de siège est un autre levier de développement pour l’industrie automobile » comme le souligne Hakim Abdelmoumen, récemment élu à la présidence de l’Amica, l’Association marocaine pour l’industrie et le commerce de l’automobile. Les composants utilisés aujourd’hui par ces industries pourraient à terme être fabriqués au Maroc et non plus importés. Le secteur de l’équipement pour la première monte et les pièces de rechanges constituent aussi un axe important pour le secteur. Une centaine d’équipementiers sont présents dans le pays aujourd’hui.

Isabelle Arbona

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