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Privatisations : tout est à vendre ou presque

Un des grands thèmes que les autorités grecques veulent mettre en avant se résume en un mot : privatisations. 

Costas Mitropoulos est l’administrateur délégué du fonds de valorisation de la République hellénique (Hellenic Republic Asset Development Fund – HRADF), créé en août 2011. La mission de cet ex-banquier : vendre pour 50 milliards d’euros de biens publics dans les cinq ans à venir, dont 15 milliards d’ici fin 2012. Les sommes récoltées par le HRADF, qui a le statut de société anonyme et dont la durée d’existence est fixée à six ans, seront affectées au remboursement de la dette publique. Selon Costas Mitropoulos, les biens en question « sont constitués à 85 % de terres et d’infrastructures, et à 15 % d’entreprises et d’actions ». 

Actuellement, de nombreuses privatisations sont en cours. Et il ne s’agit que d’un début. 

Pas moins de 70 000 biens publics sont à vendre. Costas Mitropoulos reconnaît que « ce sera difficile ». En effet, il s’agira d’en estimer la valeur, de fixer un prix dans un environnement international peu porteur, de trouver des acheteurs, et cela sans vendre à perte. Pour ce qui est de l’OPAP (équivalent grec de la Française des jeux), Costas Mitropoulos précise : « Nous voulons la vendre au plus près du prix du marché. » 

Est évoquée la solution des «bons de privatisation», qui permettraient de figer la valeur initiale du bien, avant de le mettre en vente une fois que le marché sera plus porteur. Mais dans le cas de l’opérateur public de téléphonie mobile, où les salariés sont très syndiqués et ont accepté un gel des salaires pour les trois prochaines années, le HRADF se contente de dire « qu’il appartiendra au nouveau propriétaire de faire évoluer les mentalités ». L’État grec étant présent un peu partout dans le tissu économique, la tâche du HRADF s’annonce ardue. 
D’autant que des voix s’élèvent pour demander des garanties, en termes d’emplois surtout. 

Il n’en demeure pas moins que le fonds est pressé et que la nationalité des acquéreurs importe peu. Ainsi, le géant public China Ocean Shipping Company (Cosco) a conclu en juin 2010 un contrat de 3,3 milliards d’euros pour exploiter l’embarcadère n° 2 du port du Pirée durant les 35 prochaines années, moyennant un investissement de 564 millions d’euros dans la modernisation des équipements portuaires et la construction 
d’un troisième embarcadère. Et Pékin a d’autres ambitions : rachat ou participation dans les chemins de fer, construction de complexes hôteliers, rachat de banques, etc. Voire de la production pour avoir le label EU. 
De son côté, le fonds souverain du Qatar a acquis en octobre dernier les mines d’or de Chalkidiki et va y investir 
1,2 milliard d’euros, entraînant la création de 1 500 emplois. Les entreprises françaises suivent de près le processus qui s’est amorcé en Grèce. On sait déjà que le PMU s’intéresse à la société de paris hippiques Odie malgré son lourd passif financier. 

J.-F. T. 


Les ventes en cours ou prévues jusqu’en 2013


En 2011 

• Opap, équivalent grec de la Française des jeux (49 % à 66 %) 
• Société gestionnaire de l’aéroport international Eleftherios Venizelos d’Athènes (30 % des actions, sur les 55 % que l’État détient) 
• Depa, entreprise publique de distribution du gaz et de pétrole, (32 % sur 65 % étatiques, fin 2011-début 2012) 
• EAS, armement (jusqu’à 66 %) 
• Casino Mont Parnes (49 % de part étatique) 
• Odie, pari hippique, hippodrome (100 %) 
• Ote, opérateur public de téléphonie mobile (16 %) 
• Ancien aéroport Hellinikon d’Athènes, (100 %, en deux tranches : 4e trimestre 2011 et 2012) 
• Public Power Corporation, compagnie d’électricité (51 % de part étatique) 
• Hellenic Petroleum (les 35,5 % de part publique) 
• Banque postale (les 34 % de part publique) 
• Port du Pirée (les 75 % de part publique) 
• Port de Salonique (les 75 % de part publique) 
• Larco, mines (les 55 % de part publique) 
• Licences de téléphone mobile (100 %) 
• 40 immeubles publics
 
En 2012 
• Athens Water (27 % des 61 % de part publique) et Thessaloniki Water (40 % des 74 % de part publique) 
• Poste hellénique (40 % des 90 % de part publique) 
• Aéroport international Elefthérios Venizélosd’Athènes (21 % des 55 % de part publique) 
• Ports régionaux (43 % à 66 %) (2012 et 2013) 
• Autoroute Egnatia Odos (100 %) 
• Autoroute Hellène 1 (100 %) 
 TrainOse, société des chemins de fer nationale (matériel roulant, gares, etc. 100 %) 
• Filiale de l’Ose (sorte de RFF, propriétaire de TrainOse) chargée de la maintenance (100 %) 
• Evo, armement (16 % des 51 % de part publique) 
• Caisse des dépôts et consignations (100 %) 
 Dei, électricité de Grèce (17 % des 51 % de part publique) 

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