Lorsqu’une PME entame une démarche à l’international, elle a besoin de conseils et d’accompagnement dans de multiples domaines. Les organismes de soutien publics peuvent fournir des solutions à moindre coût.
Guichets : les chambres de commerce territoriales (CCIT) via leur structure dédiée CCI International en région ; Ubifrance au niveau national ; des organismes publics régionaux dans certaines régions.
Selon le type de demande, d’autres organismes partenaires de l’équipe de France de l’export peuvent intervenir: les conseillers du commerce extérieur de la France (CCEF), par exemple, proposent du parrainage de V.I.E (volontaire international en entreprise).
L’équipe de France de l’export
Le dispositif public d’accompagnement des PME à l’international a été profondément rénové à partir de 2008. L’équipe de France de l’export est un concept qui recouvre l’instauration d’une coopération et d’une coordination renforcées entre divers organismes oeuvrant au développement international des entreprises françaises, notamment dans le cadre de conventions formelles signées avec l’État ou Ubifrance.
Aux côtés d’acteurs nationaux historiques – Ubifrance (Agence pour le développement international des entreprises) et les Missions économiques, Coface – Direction des garanties publiques (DGP), Oséo, conseillers du commerce extérieur de la France (CCEF) –, différentes administrations comme les Douanes sont associées, désormais, dans le cadre de conventions de partenariat avec l’État ou Ubifrance :
• en France, les Régions, dans le cadre de chartes régionales pour l’export signés avec les conseils régionaux, les CCIT, des sociétés de conseil privés également appelés opérateurs spécialisés du commerce international (OSCI), des structures spécialisées sur certains secteurs comme Sopexa (agroalimentaire), l’Adepta (équipements agro-industriels) ou encore l’Ademe (environnement, éco-entreprises), des fédérations professionnelles, des pôles de compétitivité ou clusters, des organismes publics – Institut national de la propriété intellectuelle (Inpi), Agence française de développement (AFD), etc. –, des banques, etc. La liste est longue;
• à l’étranger, essentiellement les CCI françaises à l’étranger (CCIFE), mais également des sociétés privées d’accompagnement.
Tous ces organismes forment cette « équipe de France de l’export ».
Les organismes clés
CCI International :
il s’agit d’une structure commune des CCIT en France. Les CCIT sont le principal point d’entrée de proximité dans le dispositif public d’appui aux entreprises pour leur développement international. En propre ou dans le cadre de partenariats avec l’État, Ubifrance ou encore les conseils régionaux et leurs agences (surtout pour les PME), les CCIT proposent des prestations d’information, conseil et formation, diagnostic export, accompagnement à l’international de courte ou longue durée (missions de prospection, participation à des salons ou événements, projet de développement, etc.).
Important : les CCIT travaillent en réseau avec les chambres de commerce et d’industrie françaises à l’étranger (CCIFE) notamment à travers leurs structures communes CCI International et des Clubs d’appui pays (CAP), structures qui rassemblent les experts géographiques des deux réseaux et facilitent la veille sur les marchés étrangers.
Repère
Le diagnostic export
« L’analyse des forces et faiblesses de l’entreprise est communément appelée diagnostic export ou encore diagnostic interne. Il faut le différencier de l’analyse des opportunités et des menaces qui, elles, ne peuvent se trouver que dans l’environnement extérieur à l’entreprise.
Le diagnostic export s’appuie sur la théorie marketing du « Swot » (Strengths – forces –, Weaknesses – faiblesses –, Opportunities – opportunités –, Threats – menaces). Il s’intéresse au « S » de Strengths et au « W » de Weaknesses de l’entreprise… ».* Prestation phare dédiées aux entreprises qui débutent à l’export, le diagnostic export fait partie d’une gamme de prestations d’accompagnement très souvent subventionnées par les Régions (voir 2 – Les régions). D’autres prestations – conseil, études de marché, dépenses de prospection, V.I.E, etc. – peuvent également être subventionnées par les Régions ou l’État via Ubifrance, Coface, Oséo, par exemple.
*Extrait du Guide Moci « L’export en 10 étapes » 2012. Chapitre 2, Pierre Charmillon.
En ligne sur www.lemoci.com
Le programme France Export
C’est une des réalisations concrètes de l’équipe de France de l’export: un calendrier commun d’actions concrètes sur des salons étrangers. Le programme France export, renouvelé chaque année, comporte près de 1 000 opérations collectives organisées dans le monde entier pour les PME françaises soit par Ubifrance en direct, soit par ses partenaires « labellisés » (voir 3 – Les aides à la prospection). Ces opérations peuvent prendre diverses formes: pavillons sur des salons, missions, rencontres ou conventions d’affaires. Elles constituent autant d’opportunités de prospecter de nouveaux marchés ou de mise en relation avec des prospects à des coûts subventionnés.
Site du programme : www.programme-france-export.fr/
Ubifrance : l’Agence pour le développement international des entreprises gère au plan national, dans le cadre d’une convention de performance signée avec l’État, les fonds publics destinés à des actions visant à promouvoir le développement international des PME françaises : organisation et subventions des pavillons France sur les salons à l’étranger, de missions de prospection individuelles ou collectives, de rencontres.
Ubifrance gère aussi le dispositif du volontariat international en entreprise (V.I.E), pour lequel elle a noué des partenariats avec plusieurs organismes (CCEF, réseau consulaire, etc.). (Voir 4 – Les aides au recrutement de cadres export).
L’agence dispose de directeurs dans les 22 régions métropolitaines françaises. Elle possède aussi 80 bureaux dans soixante pays, capables d’assurer un suivi sur place.
Dans 16 capitales étrangères, elle fournit des prestations de communication et de relation presse (voir 3 – Les aides à la prospection).
Les régions : en attendant la généralisation des « guichets uniques », des organismes financés par les collectivités locales – régions, départements – peuvent également être des guichets. Exemples: Erai (Entreprise Rhône-Alpes International) en Rhône-Alpes, Sud de France développement en Languedoc-Roussillon (voir 2 – Les régions).
Vers des « guichets uniques » en région
Les régions devraient être plus étroitement associées à la politique nationale d’aide publique aux PME exportatrices à l’avenir. Depuis juillet 2011, à la suite de la signature d’une nouvelle Charte nationale de l’exportation, le secrétariat d’État au Commerce extérieur de l’ancien gouvernement a signé des chartes régionales pour l’exportation associant les conseils régionaux et les principaux acteurs locaux de l’équipe de France de l’export (Ubifrance, CCI, Oséo, Coface, CCEF).
L’objectif de ces chartes: constituer de véritables « guichets uniques » d’accès aux soutiens publics à l’export afin d’en simplifier l’accès aux PME. Dix-huit régions ont signé à ce jour de telles chartes : Alsace, Aquitaine, Auvergne, Bourgogne, Centre, Champagne-Ardenne, Franche-Comté, Haute-Normandie, Ile-de-France, Lorraine, Midi-Pyrénées, Nord-Pas-de-Calais, Picardie, Poitou-Charentes, Provence-Alpes-Côte d’Azur, Rhône-Alpes, Guyane, la Réunion.
Contacts
Aides en matière de conseil, diagnostic et orientation:
• Ubifrance : www.ubifrance.fr
• CCIT et CCI International : www. cci.fr/web/international ; voir aussi les contacts dans « 2 – Les régions ».
• CCEF : www.cnccef.org
Les dispositifs d’aide clés français, classés par type de besoin de l’entreprise, sont détaillés dans les pages qui suivent avec les sources d’information et les contacts.
Témoignage
Comment l’entreprise Doublet utilise les soutiens publics *
« Il y a une quantité astronomique d’acteurs et de types d’aides. C’est assez confus, d’autant que les prestations et le coût sont variables… », regrette Manuel Dubois, le directeur administratif et financier de Doublet, une PME du Nord-Pas-de-Calais leader mondial de la fabrication de drapeaux. Il a pourtant recours en permanence à deux volontaires internationaux en entreprise (V.I.E), en partie subventionnés par le Conseil régional du Nord- Pas-de-Calais. Ce n’est que pour l’ouverture de sa filiale en Grande-Bretagne, en 2009, que Doublet a sollicité un contrat d’assurance prospection commerciale auprès de Coface, qui permet de récupérer un peu de trésorerie (et une indemnisation en cas d’échec).
Doublet connaissait déjà le dispositif à l’époque de l’ouverture de sa filiale allemande. Mais, en 2007, le coût de l’implantation outre-Rhin était bien moindre qu’outre-Manche. Pour son projet d’acquisition au Brésil, Doublet envisage de solliciter les aides de Coface et d’Oséo, permettant de financer des rachats d’entreprise. Auparavant, Ubifrance et CCI international seront mis à contribution pour aider à la prospection d’une entreprise cible. Par ailleurs, Doublet bénéficie des aides d’Oséo pour la R&D.
* Extrait de « PME à l’international » n° 65, Le Moci n° 1897 du 1/09/2011. Article complet en ligne sur www.lemoci.com.