Avec la réforme territoriale de la loi NOTRe (Nouvelle organisation territoriale de la République), le rôle des Régions comme stratège et pilote des politiques publiques de développement économique et d’internationalisation des entreprises sur leur territoire, est définitivement validé. En outre, cette réforme a créé 13 grandes régions en Métropole. Les dispositifs d’aides à l’export vont eux aussi évoluer, mais en attendant l’adoption de leur stratégie par les nouveaux exécutifs, une période de transition s’est ouverte. Voici un panorama réalisé avec le concours du réseau des conseillers CCI International.
En 2016, le nombre de régions métropolitaines a été réduit de 22 à 13. Pour rappel, voici les nouvelles entités régionales :
• Les nouvelles « grandes régions » : Alsace/Champagne-Ardenne/Lorraine ; Aquitaine/ Limousin/Poitou-Charentes ; Auvergne/Rhône-Alpes ; Bourgogne/Franche Comté ; Languedoc-Roussillon/Midi-Pyrénées ; Nord-Pas-de-Calais/Picardie ; Normandie.
• Les inchangées : Bretagne, Corse, Centre-Val de Loire (ex. Centre), Île-de-France, Pays de la Loire, Provence-Alpes-Côte d’Azur.
La cartographie page suivante, livre en un coup d’œil le poids qu’elles pèsent dans les exportations françaises à partir des statistiques de la douane française pour 2015.
Les nouveaux exécutifs régionaux issus des élections de décembre 2015 doivent s’atteler à l’élaboration des Schémas régionaux de développement économique, d’innovation et d’internationalisation (SDEII) prévus par la réforme. Ces SDEII intégreront les actuels plans régionaux d’internationalisation des entreprises (PRIE) ou leur équivalent, qui fixent, entre autres, les objectifs, la stratégie et les priorités sectorielles des Régions en matière de soutien à l’export.
Dans les nouvelles grandes régions, cela prendra un peu de temps puisqu’il s’agit de fusionner des politiques et des dispositifs jusqu’à présent conçus pour les anciennes entités territoriales. Surtout si les conseils régionaux ont changé de majorité politique.
Durant la période de transition, en 2016, ce sont donc, le plus souvent, les dispositifs d’aides déjà en place qui sont en vigueur, notamment dans le cadre des Plans régionaux d’internationalisation des entreprises (PRIE) en cours.
Dans de nombreux cas, les « équipes régionales à l’export », qui regroupent les opérateurs sur lesquelles s’appuient les aides concrètes aux entreprises, associent jusqu’à présent Agences régionales de développement (ARD) ou leur équivalent, Direccte (Direction régionales des entreprises), Chambres de commerces et d’industrie (CCI), organisations d’entreprises, CCEF, Business France, Bpifrance, Coface… En matière d’organisation opérationnelle, les Régions s’appuient le plus souvent sur des plateformes Internet uniques d’information sur les aides à l’export pour simplifier la vie aux entreprises locales. Les CCI sont souvent le premier partenaire de proximité pour assurer la mise en œuvre concrète des aides en direction des entreprises, qu’il s’agisse de diagnostic, de formation, ou d’accès aux différents dispositifs locaux ou nationaux. Dans certaines Régions, des structures régionales coordonnent, voire mette en œuvre ces soutiens. Quelques exemples : Bretagne, avec Bretagne Commerce international (fusion en 2013 entre
Bretagne International et CCI International), qui sous-traite les prestations d’accompagnement à des opérateurs extérieurs, publics ou privés ; Paca avec sa nouvelle Agence régionale d’innovation et d’internationalisation des entreprises (ARII) (qui a absorbé les anciennes MDER et Méditerranée technologies). En Auvergne Rhône-Alpes, le nouvel exécutif semble avoir définitivement écarté l’idée de recréer une entité dédiée après la liquidation judiciaire d’Erai, l’an dernier.
Mais d’une région à l’autre, les méthodes, les programmes et les organisations présentent une grande hétérogénéité, comme en témoignent les fiches par région qui suivent. Ces fiches synthétiques sont destinées à fournir des repères aux entrepreneurs, avec le concours de CCI International. Elles livrent ainsi des informations sur la stratégie, les organisations régionales du soutien à l’export (opérateurs clés), le nom des sites portails d’information sur l’international s’ils existent, les différents dispositifs d’aides financières et les contacts clés.
Christine Gilguy