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Guide business Vietnam 2015 : les secteurs porteurs

Pays émergent, le Vietnam présente toute une série d’opportunités liées à ses besoins de modernisation et d’infrastructures physiques et industrielles. La mécanique, la construction, les TIC, la santé sont particulièrement concernés. Tout comme le tourisme, à la recherche de nouveaux savoir-faire.

 

« Quand je suis arrivé fin 1993, on était sous embargo américain, il n’y avait presque pas de produits de consommation disponible, les seules voitures qui circulaient étaient de vieux modèles français des années 60, c’était le début de l’ouverture et ensuite, tout a été très vite », se souvient Jacques Rostaing, président de JR France Group (sacs, produits de luxe) et conseiller du commerce extérieur de la France depuis 2001.
« En matière de croissance, le Vietnam a détrôné la Chine cette année. Alors que certains pays de la région sont en train de tousser économiquement, le Vietnam est en plein boom », détaille Jacques Rostaing avant d’ajouter qu’il y a « encore énormément à faire sur place dans tous les domaines sachant que beaucoup d’entreprises françaises disposent de compétences qui répondent a de vrais besoins sur place ».
Ainsi, outre l’aéronautique et du luxe, domaines d’excellence de la France, de nombreux secteurs ouvrent des fenêtres d’opportunité, notamment dans l’industrie, la santé, les TIC ou le tourisme.

 

Industrie  Des opportunités de la mécanique à la construction du métro

L’industrie en général au Vietnam a enregistré une croissance de 9,6 % pour le premier semestre 2015. Le potentiel est prometteur pour les sociétés étrangères, car la filière mécanique importe la quasi-totalité de ses biens d’équipement et l’absence de savoir-faire local incite le gouvernement à investir dans des solutions étrangères. La croissance rapide de la production industrielle dans les années à venir va renforcer la dépendance du Vietnam.
Le Vietnam offre d’autant plus d’opportunités qu’il veut s’émanciper de son voisin chinois et s’efforce de développer ses exportations vers les marchés occidentaux. « Il y a donc un vrai marché dans l’équipement, vaste terme qui désigne tout à la fois les outils de production, de protection et de contrôle, sans oublier l’ingénierie et le conseil indispensables pour aider ces usines a se transformer pour la production européenne », détaille Aymeric Pons, directeur général associé d’Erai Asia, société d’accompagnement à l’international.
Ainsi, dans le traitement de l’eau pour les industries de la boisson, Olivier Tognetti, responsable Asean de la PME spécialisée d’ICE, explique que ce marché concurrentiel requiert de la patience, mais qu’il est très prometteur car la hausse du pouvoir d’achat va inévitablement entraîner un changement des comportements et une hausse de la consommation de sodas et d’eaux en bouteille. De plus, « les embouteilleurs vont être amenés à terme à relever leurs standards et de nouveaux marchés vont s’ouvrir pour les produits à haute technicité adaptés à de grands volumes », poursuit-il.
Dans les infrastructures, de nombreux cabinets d’architectes français et d’entreprises du BTP sont déjà présents. « Dans ce secteur spécifique, on sort de deux trois années difficiles mais, depuis un an, on sent une vraie reprise », note Guillaume Crouzet, directeur général de la Chambre de Commerce et d’industrie française au Vietnam. Il est vrai qu’après quelques années de relative stagnation, le secteur de la construction a connu un redressement notable. En 2014, son taux de croissance était de 7,6 % alors que le nombre de transactions immobilières enregistrées (14 000) pour les six premiers mois de l’année 2015 a augmenté de 2,5 fois par rapport à la même période de l’année dernière. Une vraie tendance due à l’urbanisation accélérée du pays, à l’apparition de nouvelles zones urbaines et industrielles en marge des grandes villes et à la forte progression de la classe moyenne.
« La crise du BTP des cinq dernières années était purement financière : il s’agissait d’une crise bancaire et non de besoins. Le Vietnam a dû assainir son système bancaire avant de pouvoir relancer de nouveaux ouvrages.
Aujourd’hui, la situation s’est améliorée et le secteur devrait repartir sur de bonnes bases », explique Jean-Jacques Richard, en charge du département des fondations au sein du groupe de construction Fayat. « On s’est rendu compte que de grands projets d’infrastructure voyaient le jour au Vietnam, en particulier dans le domaine des transports, avec la construction des métros à Hanoï et Ho Chi Minh Ville, deux énormes projets en démarrage sur lesquels nous avons notre carte à jouer car nous disposons d’une réelle expertise en la matière », poursuit-il. À Hanoï, 8 lignes de métro sont prévues dont 4 sont en phase de préparation active tandis qu’à Saigon doivent être construites 7 lignes de métro, une de tramway et 2 de monorail.

 

TIC   Un boom ininterrompu, du logiciel à la sécurité

« On voit beaucoup d’entreprises dans ce secteur. Celles-ci viennent principalement pour du offshoring, c’est-à-dire la délocalisation de tâches qui jusque-là étaient traitées en France, mais la vente de produits commence à se développer également », note Guillaume Crouzet, directeur général de la Chambre de commerce et d’industrie française au Vietnam.
Les autorités vietnamiennes en ont fait l’un de leurs secteurs prioritaires. Il faut dire que le Vietnam est un pays jeune (un peu plus de la moitié des 90 millions d’habitants à moins de 30 ans) féru de nouvelles technologies. Le Premier ministre a lancé un programme ambitieux visant à faire du Vietnam une grande puissance dans les technologies de l’information et de la communication (TIC) à l’horizon 2020. Un secteur qui connaît une croissance annuelle de 20 %, ininterrompue depuis le début des années 2000, portant leur contribution au produit intérieur brut (PIB) à hauteur de 7 %. Toutes les branches du marché sont en croissance : outsourcing, sécurité informatique, gestion de réseaux, édition et vente de logiciels, assistance informatique à distance… Face à une offre locale encore immature, la sophistication est une valeur ajoutée très recherchée, a fortiori dans le domaine de la sécurité numérique et les entreprises françaises ont des atouts à faire valoir.
« Au Vietnam, le processus est un peu lent, car il faut parfois passer par des chemins détournés, des intermédiaires. On doit gagner leur confiance et les convaincre que notre produit est efficace mais nous sommes confiants car l’Asie présente un énorme potentiel », explique Michael Blot de la société IT-Development, qui vend depuis septembre dernier sur le marché vietnamien un logiciel de gestion des équipements à destination des opérateurs téléphoniques. à noter que les e-applications et les activités de e-commerce sont en pleine croissance et le mouvement n’est pas prêt de s’arrêter dans un pays où l’on estime que de 70 a 80 % des 20 millions de foyers vietnamiens seront équipés d’un ordinateur à l’horizon 2020.
« On voit également des entreprises qui ne disposent pas ou ne souhaitent pas avoir de département informatique en France confier ces fonctions support à des partenaires français présents au Vietnam », note Vincent Huynh, directeur du bureau de Business France à Ho Chi Minh-Ville, selon lequel « le back-office et le business process outsourcing proposés ici peuvent notamment englober l’assistance informatique, le support technique, l’infogérance, l’hébergement de serveurs ou de sites internet mais aussi la comptabilité, la finance… », tout ce qui est moins stratégique pour que l’entreprise puisse se concentrer sur les valeurs ajoutées les plus fortes comme le business development ou la recherche et développement.

 

La santé   Un marché à soigner de toute urgence

« Fortement influencés par la France qu’ils considèrent comme une référence mondiale en la matière, la plupart des cadres de l’Association des médecins vietnamiens ont été formés par l’Hexagone et parlent parfaitement français », explique Aymeric Pons, directeur général associé d’Erai Asia, « et il y a des opportunités dans la construction d’hôpitaux, la vente d’équipements et de médicaments, même s’il faut évidemment rester compétitif et innovant ».
Plusieurs domaines sont concernés par cette croissance favorable : les laboratoires, la chimie, les biotechnologies, la médecine, l’industrie pharmaceutique et l’agroalimentaire. Il y a donc des oppor- tunités pour les entreprises françaises dans l’export.
« L’industrie pharmaceutique a toujours été le lieu d’une intense coopération entre les deux pays », ajoute Jacques Rostaing, conseiller du commerce extérieur de la France (CCEF) et président de JR France Group (sacs, articles de luxe), avant de rappeler que les trois seules rues qui n’ont pas été débaptisées après l’arrivée des communistes sont les rues Yersin, Calmette et Pasteur.
En 2014, la taille du marché pharmaceutique vietnamien était estimée à près de 3,8 milliards de dollars et les estimations pour les années à venir portent sur une croissance annuelle à deux chiffres pour atteindre 6,3 milliards en 2017. Plus de 50 % des besoins en médicaments sont importés, représentant environ 70 % du marché en valeur. Le marché des technologies médicales représentait, quant à lui, 945 millions de dollars en 2014, avec une croissance estimée à 18 % par an sur la période jusqu’en 2017. 86 % des besoins sont importés. La production locale étant limitée aux matériels de faible technicité (seringues, gants, lits et autres consommables), de grands groupes étrangers commencent à établir des sites de production dans le pays.
La France n’est pour l’heure que le huitième fournisseur du Vietnam, mais les perspectives de croissance sont très encourageantes. À noter tout de même que l’accès à ce marché nécessite de passer par un importateur/distributeur disposant d’un important réseau de visiteurs médicaux pour faire la promotion et la présentation de votre savoir-faire.

 

Le tourisme  Un besoin d’infrastructures et une demande de savoir-faire

En 2013, le gouvernement vietnamien a désigné le tourisme comme devant être l’un des fers de lance de l’économie du pays dans les années à venir. Il a ainsi engagé un vaste programme de promotion, modernisation et professionnalisation. L’objectif est d’accueillir, à l’horizon de 2020, environ 22 millions d’étrangers et 58 millions de touristes vietnamiens, pour une recette totale d’environ 10 milliards de dollars. Pour ce faire, le pays devra améliorer ses infrastructures et la qualité de l’offre existante, ce qui donne des ouvertures aux sociétés françaises déjà bien représentées, notamment aux agences de voyage et des groupes hôteliers.
Les autorités avaient mis l’accent sur le tourisme russe et chinois, mais les récentes émeutes antichinoises au Vietnam en mai 2014 et la dévaluation du rouble ont fait baisser ces deux clientèles. Depuis plusieurs mois, on constate la volonté d’attirer à nouveau les touristes des zones « traditionnelles », à savoir l’Europe, l’Amérique du Nord, l’Australie et le Japon. S’inspirant du modèle thaïlandais, le Vietnam a annoncé en juin dernier que les ressortissants français, allemands, britanniques, italiens et espagnols n’auraient plus besoin de visa pour visiter le pays dans le cas d’un séjour n’excédant pas quinze jours.
De plus, les grands groupes hôteliers sont de plus en plus attirés par le Vietnam. On compte à ce jour environ 13 500 hôtels, dont 53 de catégorie 5 étoiles et 127 de catégorie 4 étoiles. Pour faire face à la demande croissante du secteur, l’offre hôtelière pourrait atteindre 8 000 nouveaux hôtels, dont 35 à 40 % de 3 à 5 étoiles, d’ici 2020. « Le groupe Accor, qui dispose pour l’instant de 28 établissements au Vietnam, pense ainsi doubler sa capacité dans la décennie à venir, ce qui sous-entend de vraies opportunités pour ses sous-traitants, avec des besoins en lits, canapés, parfums d’intérieur, produits de décoration et autres », explique Aymeric Pons, directeur général associé d’Erai Asia. Et le développement du secteur tourisme-hôtellerie, couplé à l’augmentation du pouvoir d’achat de la population, pourrait également profiter au marché des produits agroalimentaires, que ce soit dans la production, l’importation ou la distribution.

Fabrice Turri

 

 

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