Le Moci. Votre pays peut il être considéré comme bien intégré au commerce mondial ?
Nguyen Canh Cuong. Oui, tout à fait. La valeur des exportations du Vietnam a augmenté de 7,5 fois en 10 ans, atteignant 114 milliards USD en 2012. Le textile-habillement est au premier rang, suivi du pétrole brut, les téléphones et ses accessoires, les chaussures, les fruits de mer, les ordinateurs et les composants informatiques, les machines et équipements et pièces détachées, les produits du bois, le riz, le caoutchouc, le café …Sur le marché mondial, le Vietnam occupe la première place pour l’exportation du riz et du poivre et la deuxième place pour l’exportation du café et des noix de cajou. La demande d’importation du Vietnam est aussi en hausse rapide. Au cours de ces 10 dernières années, le montant des importations du Vietnam a augmenté de 6,9 fois, pour atteindre 113 milliards USD en 2012. Le Vietnam importe beaucoup de machines et d’équipements, de pièces détachées, d’essence, de tissus, de matières plastiques, de matières premières et d’accessoires pour la confection des vêtements et des chaussures, et de produits chimiques.
Ces performances sont le résultat de la participation du Vietnam à plusieurs grands accords de libre-échange : entre les pays membres de l’Asean, dont le Vietnam fait partie, et entre l’Asean et ses principaux partenaires comme la Chine, le Japon, l’Inde, la Corée, l’Australie et la Nouvelle-Zélande; à l’APEC (Coopération économique pour l’Asie-Pacifique) et à l’OMC (Organisation mondiale du commerce); à un accord commercial avec les États-Unis, à des accords de partenariat et de coopération avec le Japon et avec l’U.E. (Union européenne), et à un accord de libre-échange avec le Chili. J’ajoute que le Vietnam participe au projet du Trans-Pacific Partnership, et est en négociation pour un accord de libre-échange avec l’UE et avec l’AELE. Il va, ce mois d’avril, entrer également en négociation pour un accord similaire avec l’Union douanière Russie – Biélorusssie – Kazakhstan.
Le Moci. Et en termes d’ouverture aux investissements étrangers ?
N. C. C. L’accès à de nouveaux marchés a créé de nouvelles opportunités d’investissement. Les secteurs en croissance rapide sont le pétrole, les produits agricoles et aquatiques, l’industrie lourde, les matériaux de construction, l’électronique, les logiciels informatiques, le textile-habilement, la chaussure, et les meubles. Depuis la promulgation de la loi sur l’investissement étranger en 1988, le Vietnam a reçu environ 200 milliards de dollars d’investissement venant de plus de 90 pays et territoires.
Le Moci. La position de la France est relativement modeste. Pensez-vous qu’elle puisse s’améliorer ?
N. C. C. Les relations économiques et commerciales entre les deux pays ont connu une constante évolution. En 2012, le volume total du commerce bilatéral a atteint 3,7 milliards USD, plus de quatre fois ce qu’il était 10 ans auparavant. Les exportations du Vietnam vers la France ont atteint 2,16 milliards USD et les importations 1,58 milliards. Les produits phares des exportations vietnamiennes en France sont les produits aquatiques, les chaussures, le textile-habillement, les meubles, le café, les portables. Les principaux produits importés de France sont les produits pharmaceutiques, les machines et équipements, les produits chimiques et les biens de consommation haut de gamme.
Dans le domaine des investissements, la France est le deuxième investisseur européen au Vietnam (375 projets en cours et d’un montant total d’investissement de 3,1 milliards USD au 31 décembre 2012).
Le Vietnam et la France pourraient augmenter leur coopération commerciale et en matière d’investissement dans de nombreux secteurs : énergie, pharmacie, alimentaire, meuble, mode, infrastructures, architecture, design, transports publics (métro notamment), du sport. Je tiens aussi à insister sur le fait que dans un avenir proche, le Vietnam et l’UE vont signer un accord de libre échange. Cet accord créera de nouvelles opportunités pour les entreprises du Vietnam et de l’UE de développer leur coopération commerciale et en matière d’investissement au service de leurs intérêts mutuels. Nous serons prêts.
Propos recueillis par C.G.