En matière d’investissement direct étranger, la France se classe derrière les deux leaders, Allemagne et Pays-Bas. Elle est représentée dans tous les secteurs.
« La France figure parmi les grands investisseurs internationaux en Pologne tant en stock, avec un montant de 22 milliards d’euros depuis 25 ans, qu’en flux, avec un volume de trois à quatre milliards en 2013 », souligne Jean-Marc Fenet, chef du Service économique régional pour l’Europe centrale et balte, basé à Varsovie.
En cumul, c’est l’industrie qui se taille la plus belle part, avec 29 %, précise l’Agence polonaise d’information et d’investissement étranger (PAIiIZ). Suivent les télécommunications (24 %), l’énergie (14 %), la grande distribution (13 %) et les services financiers (6 %).
D’après la Banque nationale de Pologne, en 2012, sur un montant global d’investissements directs étrangers (IDE) de 178,3 milliards d’euros, la France, avec 21,9 % est devancée par l’Allemagne, avec une part de 26,9 %, et les Pays-Bas, avec 26 %.
« Parmi les investissements que nous avons traités récemment, près de Cracovie Somfy va y créer 800 à 1 000 emplois et Valeo y accroître sa production de pièces détachées », dévoile Iwona Chojnowska-Haponik, directrice de l’investissement étranger à PAIiIZ. La présence française est très diversifiée, y compris dans le secteur financier. Avec le rachat de la banque détail BGZ, BNP Paribas entre dans le Top 10 en Pologne. Le fleuron de la présence française est Orange, qui détient plus de la moitié du marché de la téléphonie fixe et un tiers du mobile. Toute la grande distribution est présente, tous les intervenants dans les grands chantiers d’infrastructures financés avec des fonds européens, comme Bouygues, Eiffage, Vinci, Colas, Systra, Egis ou Alstom, dont le Pendolino commandé en 2011 par la société PKP Intercity devrait entrer en service avant la fin de l’année.
EDF est le troisième énergéticien dans le pays, GDF le cinquième mais aussi le premier dans les énergies renouvelables, grâce à sa présence dans la biomasse. Dalkia gère le réseau de chaleur de Varsovie. De son côté, Sita a emporté le contrat d’incinérateur à Poznan. Une affaire qui a fait l’objet du premier partenariat-public-privé (PPP).
François Pargny
Les ZES attirent une dizaine de sociétés françaises
« Michelin possède à Olsztyn, dans l’ancienne Prusse orientale, une usine trois fois plus étendue en surface que celle de Clermont-Ferrand », indique Jean-Marc Fenet, chef du Service économique régional en Europe centrale et balte. Le fabricant français est installé dans la région de Warmie-Mazurie, classée Zone économique spéciale (ZES). D’autres sociétés françaises sont établies dans des ZES : Lafarge Ciment, Lemahieu, Faurecia, Federal Mogul, Onduline, Steria, Saint Gobain Glass, Valeo, Air Liquide et Hutchinson.
« Créées au milieu des années 90 pour aider les régions à chômage structurel et compenser la perte des industries traditionnelles, comme les mines et la sidérurgie, les ZES devaient être fermées en 2017. Elles seront finalement maintenues jusqu’en 2026. Au nombre de 14, elles ont déjà permis la création de 180 000 salariés et des investissements, mi-polonais, mi-étrangers, de l’ordre de 20 milliards d’euros », indique Iwona Chojnowska-Haponik, directrice de l’investissement étranger en Pologne. Les avantages sont des exemptions d’impôts, l’accès à des terrains préparés à des prix compétitifs et l’assistance gratuite dans les démarches formelles liées à l’investissement.