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Commerce extérieur : déficit commercial conséquent pour la France

La Pologne fait preuve d’un grand dynamisme, notamment dans l’agroalimentaire. Et les grands noms de l’industrie française sont implantés sur place et n’exportent pas de l’Hexagone.

1,3 milliard d’euros, c’est le chiffre du déficit commercial de la France avec la Pologne, tant en 2012 qu’en 2013. Un résultat, a priori, surprenant, et pourtant. Des écrans plats à l’automobile, en passant par l’électroménager et le mobilier, les produits made in Poland s’exportent largement. En outre, le plat pays d’Europe centrale est redevenu la grande puissance agricole qu’elle était sous le régime communiste. « 10 000 à 12 000 entreprises françaises exportent en Europe centrale et pas de façon régulière et la moitié du déficit de nos échanges avec la Pologne provient de l’agroalimentaire », regrette Jean-Marc Fenet, le chef du Service économique Europe centrale et balte, basé à Varsovie. La Pologne a pu effectuer son rattrapage dans l’agriculture grâce à la politique agricole commune (Pac). Ce sont encore 32,1 milliards d’euros qui lui seront versés d’ici 2020 au titre de la Pac.

De façon concrète dans l’agroalimentaire, la France affiche un solde négatif de ses échanges pour toute une série de produits : tabac, viande (volaille…), poissons, préparations alimentaires, fruits et légumes (pommes…), etc. Une situation qui a amené producteurs et importateurs de produits français à se réunir pour la première fois au début de l’année au sein d’une nouvelle structure, le Club agroalimentaire. La solution idéale serait que la grande distribution française, très présente en Pologne, importe plus de produits Made in France. 

Globalement, l’an dernier, les Douanes françaises ont noté une stabilisation des échanges bilatéraux, la France ayant accru ses exportations de 1,52 % à 6,7 milliards et ses importations de 1,39 % à plus de 8 milliards. Mais force est de constater que si les exportations de l’Hexagone ont en moyenne progressé en Pologne ces dernières années (+ 14,44 % en 2010, + 11,75 % en 2011, – 0,55 % en 2012), le dynamisme des importations a été supérieur (+ 22 % en 2010, + 11,28 % en 2011, + 2,1 % en 2012). 
Une autre raison du déficit commercial de la France est l’implantation en Pologne de l’ensemble des membres du Cac 40 (lire page suivante). Bonduelle, par exemple, exporte dans la région de Pologne mais pas de France. D’après la base de données GTA/GTIS, qui traite les données des Douanes polonaises, la part de marché de l’Hexagone avec la nation d’Europe centrale, à la fois son 12e client et fournisseur dans le monde en 2013, est supérieure à 4 %.

François Pargny


Agroalimentaire : les déficits de l’offre française

« Le foie gras n’est pas un produit de grande consommation, l’huile d’olive française subit la concurrence en provenance d’Italie et de Grèce, tout comme votre charcuterie qui est confrontée à celle de la Pologne, de l’Italie et de l’Espagne ». En outre, observe le Polonais Dariusz Kusnierz, directeur de l’agence de marketing alimentaire Sopexa, « l’offre française est très chère, n’est pas toujours adaptée au goût local et souffre parfois d’un déficit de notoriété ». Par exemple, le jambon de Parme « est mieux perçu » en Pologne que le jambon de Bayonne. Selon le dirigeant de Sopexa, Italiens et Espagnols récoltent aujourd’hui les fruits de leurs efforts de promotion et marketing engagés dans l’agroalimentaire dans les années 90. Et aujourd’hui « nombre d’entreprises françaises se retireraient, ne voulant pas investir sur place ». Dariusz Kusnierz estime à 100 000-200 000 euros l’investissement annuel à réaliser en moyenne pendant cinq à dix ans pour réussir. 

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