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Infrastructures : de forts besoins dans l’eau, l’électricité, l’agroalimentaire

Le développement de la Libye passera obligatoirement par une politique de rénovation et de construction des grandes infrastructures. Le secteur privé, libyen et étranger, aura son rôle à jouer, notamment dans l’agro-industrie.

Même si les dégâts des principales infrastructures sont limités, les autorités libyennes souhaitent effectuer un inventaire. Au-delà de la reconstruction, elles sont tentées de lancer un programme de rénovation et de modernisation de l’économie. Pendant la révolution, des lignes de transmission électrique ont été détruites sur l’axe est-ouest Benghazi-Tripoli. De nouvelles unités sont aussi indispensables pour traiter les eaux usées ou les déchets hospitaliers.

D’après nos informations, les possibilités sont multiples : génération électrique, réseaux de transmission, de distribution et énergies renouvelables (solaire). Tout comme les besoins sont immenses dans le traitement de l’eau, des ordures ménagères ou encore la maintenance des usines existantes. Au demeurant, plusieurs contrats impliquant le géant français Suez Environnement n’ont pu être finalisés (gestion des eaux de Tripoli et Benghazi, conjointement avec Veolia Environnement) ou les travaux n’ont pu être terminés (usine de traitement des eaux usées de Zliten).

Toute une série de secteurs, des télécommunications à la santé, en passant évidemment par les hydrocarbures, vont offrir de nouvelles opportunités d’affaires. Mahmoud Jibril, Premier ministre par intérim, président du Conseil exécutif du Conseil national de transition (CNT) à Benghazi pendant la guerre civile, aurait indiqué son souhait de favoriser l’entreprenariat privé en Libye, ce qui ouvrirait la voie à des partenariats avec des PME étrangères.

Toujours est-il que cette approche libérale pourrait toucher tout particulièrement l’agro-industrie. Les autorités libyennes seraient ainsi prêtes à céder un certain nombre d’usines d’État et à favoriser la constitution de joint-venture avec les PME libyennes. Le pays a également un besoin pressant de silos à grains, dans les ports mais aussi à l’intérieur du pays. Entre le blé, le maïs, le soja ou l’orge, le pays importe chaque année 3,5 millions de tonnes de grains. Il lui faut aujourd’hui une capacité supplémentaire de stockage de 300 000 tonnes.

La Libye possède aussi une usine de produits laitiers Candia-Olin, joint-venture avec le groupe Soufflet, mais ce n’est pas suffisant. Les besoins de production sont donc importants, comme dans le fromage, l’huile ou l’alimentation animale. Les fabricants d’intrants (engrais…), de semences ou de nouvelles variétés de céréales peuvent aussi gagner des marchés. Tout comme les spécialistes de la génétique.

Enfin, l’occasion est donnée aux Français de poser un pied dans l’agriculture, à l’instar des Américains, présents du côté de Benghazi et Syrte. Des terres fertiles seraient ainsi disponibles à une centaine de kilomètres de Benghazi. 

F. P.

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