Qu’il s’agisse d’avions civils et d’équipements militaires aériens et terrestres, le transport alimente largement le commerce avec le Koweït. Paris est, en outre, bien armé dans la lutte qui s’annonce pour la réalisation du réseau du métro.
Bonne nouvelle pour la France, de négatif entre janvier et juillet 2014, le solde de ses échanges de biens avec le Koweït est devenu positif pendant les sept premiers mois de cette année, passant ainsi de – 260 millions à + 345 millions d’euros. Grâce notamment à un bond de 175 % des exportations de l’Hexagone à 693 millions d’euros, mais aussi un recul de 32 % de ses importations à 348 millions d’euros. Principale source de l’embellie française, les livraisons d’Airbus.
« La dynamique est positive », insiste Philippe Galli, chef du Service économique à Koweït City, qui se félicite de « la prise de conscience actuelle de la part des sociétés françaises du potentiel d’un pays qui souffre, depuis la Guerre du Golfe, d’un déficit d’image par rapport à ses grands voisins : Qatar, Arabie saoudite, Émirats arabes unis ». Certes, reconnaît-il encore, « il y a encore beaucoup à faire », mais la visite du ministre des Affaires étrangères et du développement international Laurent Fabius en début d’année puis du Premier ministre koweïtien, Cheikh Jaber Al Moubarak Al Sabah, du 19 au 22 octobre à Paris, ont redonné un peu de visibilité à ce pays riverain du Golfe persique.
En France, plusieurs accords et déclarations d’intention ont été signés, portant sur l’acquisition de 24 hélicoptères Caracal fabriqués par Airbus (accompagné d’une option d’achat de six autres appareils), de véhicules blindés de Renault Trucks Defense et des travaux de modernisation et de réarmement des patrouilleurs P37. Par ailleurs, une réunion présidée par le ministre des finances Anas Al Saleh a été organisée par Medef international et trois accords ont été conclus sur l’établissement d’un hôpital en cancérologie Gustave Roussy au Koweït, la désalinisation de l’eau de mer entre le Kuwait Institute for Scientific Research (KISR) et l’Université de Perpignan et sur la formation professionnelle entre la PAAET (Public Authority for Applied Education and Training) et l’Académie de Paris.
S’agissant des contrats et intentions d’achat de matériel militaire de la part du Koweït, on a parlé à l’époque d’une affaire d’environ 2,5 milliards d’euros. De quoi réjouir Paris, dont les ventes d’armement au Koweït n’ont cessé de grimper ces dernières années, passant ainsi de 4,8 milliards d’euros en 2012 à 8,2 milliards deux ans plus tard et plus de 12 milliards durant les premiers mois de l’année. Quant à Medef International, offensif sur le Koweït, il souhaiterait organiser une mission d’entreprises en mars.
Dans le transport, Paris a d’autres projets dans le viseur, comme le réseau en étoile du métro de Koweït City : quatre lignes, représentant un total de 170 kilomètres, devant notamment assurer la liaison avec l’aéroport, le centre-ville et les quartiers éloignés de la banlieue. La France pousse également à la mise en œuvre d’un accord de coopération technique, conclu en 2014, qui concerne la nouvelle autorité indépendante de gestion des transports terrestres et ferroviaires, structure interministérielle à l’heure actuelle en phase de recrutement. Enfin, elle suit le dossier prioritaire de la liaison au réseau ferroviaire régional des membres du Conseil de coopération du Golfe (CCG), mais, à ce jour, le Koweït n’a pas encore décidé du mode de financement, totalement étatique ou public-privé.
François Pargny