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Entretien avec Aïdan Karibjanov, co-président du Conseil des affaires franco-kazakhstanais

Aïdan Karibjanov est vice-président de la holding d’Etat Samruk-Kazyna et co-président du Conseil des affaires franco-kazakhstanais. Francophone, c’est un des hommes clés pour l’animation du partenariat et de la coopération industrielle et technologique entre Paris et Astana.

Le Moci. Quel rôle particulier la France doit-elle jouer selon vous dans le développement du Kazakhstan ?
Aïdan Karibjanov. La priorité de l’économie kazakhstanaise est sa diversification. Elle est trop basée sur l’exportation du pétrole et des matières premières. Nous voulons donc créer de nouvelles productions avec de la valeur ajoutée. C’est là que la France peut jouer un rôle et être un partenaire important de l’économie kazakhstanaise, notamment en nous apportant sa technologie. Un des vecteurs de cette diversification est l’innovation. C’est de l’apport de nouvelles technologies, et de hautes technologies, dont nous avons besoin.

Le Moci. Le Kazakhstan est une terre de grands contrats pour la France. Les PME de l’Hexagone ont-elle aussi une place dans les relations franco-kazakhstanaises ?
A. K.
 Absolument. C’est même une priorité. Les Total, Areva, Alstom etc. sont là parfois depuis longtemps. Elles ont une expertise du Kazakhstan et elles ont comme partenaires de grandes structures et des sociétés kazakhstanaises. Par ailleurs, notre marché est aussi déjà ouvert pour des groupes connus, comme Pernod Ricard ou Louis Vuitton, dont un magasin vient d’être inauguré à Almaty. Mais nous voulons maintenant que viennent les entreprises de taille moyenne, ce que j’appellerais les entreprises du second rang par leur taille. Ce sont elles, parfois dans le sillage des grands groupes français, mais pas uniquement, qui peuvent aussi nous apporter leur technologie et savoir-faire et donc signer d’intéressants contrats pour elles au Kazakhstan.

Le Moci. Y a-t-il des secteurs qui n’ont pas encore été explorés par des entreprises françaises et qui mériteraient de l’être ?
A. K. De nouveaux secteurs apparaissent, du moins deviennent plus importants dans notre économie. Je pense à l’industrie agroalimentaire ou à la grande distribution. Donc là, comme dans tous les autres secteurs, les entreprises françaises sont les bienvenues. Regardez les grands chiffres de notre économie, les indices macroéconomiques ou tout simplement le niveau des revenus. Vous verrez qu’ils s’améliorent et que cela crée de nouveaux besoins. Enfin, il ne faut pas oublier que notre économie demeure une grande productrice de pétrole, avec le champ de Kashagan qui va bientôt entrer en production, et de matières premières, surtout des minerais. Tout cela demande beaucoup de services et d’outsourcing. Or nous voulons transformer sur place une partie de ces produits bruts.

Le Moci. Le Conseil des affaires franco-kazakhstanais a notamment pour mission de contribuer à régler les problèmes qui peuvent exister pour les entreprises françaises qui travaillent au ou avec le Kazakhstan. Quels sont les questions dont vous discuterez lors de la prochaine rencontre ?

A. K. Je crois sincèrement qu’il n’y a pas de dossier critique. Cela dit, oui, il y a des dossiers qui méritent notre attention. Par exemple, celui des permis de travail, encore top compliqués à obtenir. Celui des achats d’Etat et des commandes effectuées par nos ministères. C’est un frein aux affaires dans certains grands contrats. C’est compliqué parce que cela suppose de changer la loi. Mais le Conseil des affaires franco-kazakhstanais est le lieu pour parler de ces questions, et pour faire des propositions. Je vous assure que nous faisons tout ensuite pour faire remonter l’information afin de soutenir les progrès de notre partenariat stratégique.

Propos recueillis par Régis Genté

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