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Relations bilatérales : l’aéronautique, poids lourd des échanges

Le volume des échanges bilatéraux entre la France et l’Inde, après un net rebond en 2010, a ralenti en 2011 (+ 5,8 % à 7,46 milliards d’euros), rapporte une étude du Service économique de New Delhi, publiée en février 2012. Résultat, le déficit bilatéral français atteint « un record historique ». L’aéronautique y est pour beaucoup.

En 2011, les exportations françaises vers l’Inde ont diminué de 4,5 % pour atteindre 2,77 milliards d’euros. Cette baisse est la conséquence d’un ralentissement marqué des importations aéronautiques civiles indiennes : de nombreuses compagnies aériennes privées ont été créées à partir de 2003 et leur première phase d’achat prend fin actuellement. Par ailleurs, nombre d’entreprises indiennes de ce secteur se trouvent en difficulté financière du fait de la concurrence et de la hausse du carburant. Kingfisher, par exemple, vient d’être suspendue par l’Association internationale du transport aérien (IATA) en raison d’impôts impayés et ses comptes ont été gelés par l’administration fiscale indienne.
 
Néanmoins, en dépit de la baisse de ces ventes, la part de marché de la France dans le secteur aéronautique reste à un niveau élevé en Inde (30 à 35 % chaque année), précise l’étude. Une part de marché qui devrait être renforcée avec la perspective du premier succès du Rafale de Dassault Aviation à l’export. Les exportations françaises, hors aéronautique, augmentent néanmoins de 12 % avec des résultats particulièrement bons pour l’agroalimentaire (+113 %), l’agriculture (+72 %), la sidérurgie de base (+24 %), les produits chimiques (+16 %) et la pétrochimie (+15 %).

En parallèle, les importations françaises ont continué leur progression. La France a importé pour 4,69 milliards d’euros de marchandises en provenance d’Inde en 2011, un chiffre en hausse de 12,9 % sur un an. « L’Inde est désormais notre 21e plus grand fournisseur », souligne l’étude. La structure des importations d’origine indienne varie peu par rapport à 2010, avec la prédominance de trois secteurs : textile-habillement-cuir-chaussures (31 %), produits raffinés (21 %) et équipements mécaniques, électriques et informatiques (12 %). Les échanges entre les deux pays sont donc loin d’être équilibrés et ce, au détriment de la France. 

Depuis 2000, le solde commercial de la France vis-à-vis de l’Inde a presque toujours été négatif (sauf en 2006 et 2007 du fait d’importantes exportations aéronautiques). Le déficit bilatéral français s’est creusé en 2011 et atteint un record de 1,92 milliard d’euros (1,26 milliard d’euros en 2010). Globalement le déficit bilatéral, hors aéronautique, suit une progression assez régulière qui correspond à la montée en puissance de l’Inde en tant que pays fournisseur.
 
Néanmoins, « les exportations françaises conservent leur fort potentiel de croissance », rassure le Service économique. « La plupart des compagnies aériennes indiennes ont une activité croissante et pourraient reprendre leurs commandes au-delà de 2012. L’aéronautique devrait donc être un moteur fort de nos exportations pour la prochaine décennie. » Dans l’avenir, les exportations françaises devraient être soutenues par les livraisons d’équipements nucléaires civils à partir de 2014.
 
En outre, les premiers effets de l’accord de libre-échange Inde-Union européenne (s’il est conclu cette année) seront mesurables à partir de 2015. Sur ces bases, les échanges commerciaux civils franco-indiens pourraient se rééquilibrer à l’horizon 2015. 

A. C.

Voir en bas de page le tableau en PDF des importations et exportations de la France avec l’Inde


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