Les entreprises et les entrepreneurs français n’échappent pas à l’effet attractif presque universel de Hong Kong. En fait, ils y répondent même en masse et la communauté d’affaires française est l’une des communautés étrangères les plus dynamique de l’ancienne colonie britannique. De quoi créer les conditions favorables à de nouvelles opportunités d’affaires.
Les raisons de cette attraction sont multiples. L’engouement des Français pour la place de Hong Kong est lié à la grande liberté d’entreprendre qui y règne et à la rapidité et la simplicité des formalités pour créer une société. Mais pas seulement. « Hong Kong est perçue, à juste titre, par les entreprises européennes comme une porte d’entrée vers le marché chinois, de même qu’une porte de sortie de la Chine pour les entreprises qui font du sourcing » observe Raphaëlle Eloy, chef du Service économique du Consulat de France à Hong Kong. Et l’intérêt de Hong Kong pour les produits et les services français est le résultat d’une grande complémentarité entre les besoins de Hong Kong et les savoir-faire et points forts français.
Ce que la France fait de mieux, Hong Kong en a besoin ou envie… « Je ne vois aucun autre endroit au monde ou le « made in France » est aussi qualitatif. Nous occupons les premières places dans un grand nombre de secteurs : Bouygues (avec sa filiale Dragages) a un rôle prépondérant et historique dans la construction des infrastructures de Hong Kong, nous sommes leaders dans le secteur du luxe et de l’agroalimentaire. Les Français ont également une bonne réputation dans le secteur bancaire et notamment dans les produits financiers » constate Orianne Chenain, directrice de la Chambre de commerce et d’industrie française à Hong Kong (FCCIHK). En fait, l’importante présence économique française s’explique par une forte corrélation entre les secteurs où l’expertise française est mondialement reconnue et les besoins de Hong Kong.
Le secteur de l’aéronautique qui fait la pluie et le beau temps sur les chiffres des échanges bilatéraux alimente le hub aérien régional important qu’est Hong Kong. Ce sont notamment les premières livraisons d’Airbus A320 à Hong Kong Airlines qui ont fait de 2012 une année record pour l’excédent commercial français. Les banques françaises ont quant à elle une très longue histoire à Hong Kong, l’une des principales places financières d’Asie. La Société générale fête ses 60 ans de présence à Hong Kong cette année mais l’on retrouve aussi BNP Paribas, le Crédit Agricole (CACIB), Natixis ou encore AXA…
Les diplômes Français ont également très bonne réputation dans la finance ce qui explique un grand nombre de jeunes diplômés français y compris dans les banques américaines, italiennes, allemandes et locales. Le savoir faire en bâtiment-travaux publics accompagne les énormes travaux d’infrastructure en cours (routes, tunnels, voies ferrés, métros…) dans ce territoire qui détient l’une des densités de population les plus fortes du monde. En construction, Bouygues avec sa filiale Dragages et Vinci sont présents. Pour la gestion des déchets et autres services urbains, Suez, Veolia, Thalès, Alstom sont là.
Les produits de luxe, notamment français, répondent à une demande insatiable des acheteurs locaux et des touristes chinois continentaux. Si les grands groupes (LVMH, Kering…) sont là depuis longtemps, on continue de voir arriver des marques moins connues. Sur les 55 millions de visiteurs de l’année 2013, on estime à 41 millions le nombre de Chinois continentaux auxquels on attribue jusqu’à 90 % des achats de produits de luxe à Hong Kong.
La France est également de plus en plus présente dans le secteur de la gastronomie et elle étend son influence bien au-delà des étoilés Michelin, au gré de brasseries, restaurants terrasses, bistrot, bars à vin, crêperies, boulangeries, et autres « cuisines privées » qui ouvrent régulièrement. Depuis l’abolition de la taxe sur l’importation des vins, en février 2008, les exportations de vin ont été multipliées par 12 en volume et par 3 en valeur (passant de 155 millions à 460 millions en 2013) ! Pernod-Ricard a également sa direction régionale à Hong Kong. « Cette année pendant notre événement annuel French Gourmay, on a constaté un niveau d’expertise étonnant de la part des journalistes hongkongais spécialisés sur le vin » observe Aurélie Touzard, directrice d’Ubifrance à Hong Kong.
« La France garde une position très forte avec une image qualitative éprouvée» observe Orianne Chenain. « Les exportations françaises vers Hong Kong ont plus que doublé au cours des cinq dernières années. Hong Kong est le second excédent commercial bilatéral de la France depuis 4 ans maintenant (après le Royaume-Uni). Il s’élève à 4,3 milliards d’euros fin 2013. Le montant total des exportations est de 4,8 milliards d’euros dont environ 58 % en 2013 a été réexporté vers d’autres pays d’Asie » indique Raphaëlle Eloy.
F. de C.
« Think Asia, Think Hong Kong » à Paris le 28 octobre
Le HKTDC (Conseil de développement du commerce de Hong Kong), organe de promotion du commerce de Hong Kong organise un événement de promotion à Paris, le 28 octobre afin de resserrer encore les liens entre les communautés d’affaires et d’encourager les entreprises françaises à venir explorer les opportunités du marché asiatique, et en particulier chinois. « Think Asia Think Hong Kong » aura lieu dans le cadre de la visite du Chef de l’Éxecutif, C.Y Leung, avec une délégation d’environ 150 entreprises. Un événement qui s’inscrit aussi dans le cadre du cinquantenaire de l’établissement des relations diplomatiques entre la France et la République populaire de Chine, dont Hong Kong est une région administrative à statut spécial. Le HKTDC a déjà mis en place des initiatives semblables par le passé au Japon, aux États-Unis et au Royaume-Uni. Mais pour répondre à l’intérêt grandissant des entreprises françaises pour l’Asie, le HKTDC a choisi de venir à la rencontre des Français.
Contacts : voir au chapitre « Pratiques », les contacts utiles dans l’encadré « Hong Kong fait son show… »)
Les Français, quatrième source de projets de création d’entreprises
Le tissu de la présence économique française dans la Région administrative spéciale est d’autant plus riche qu’il est extrêmement varié. Hong Kong accueille ainsi de plus en plus de sièges régionaux de grandes entreprises, qui répondent à une demande locale mais couvrent aussi tant le marché chinois que, dans certains cas, toute l’Asie Pacifique. Mais des PME y sont aussi installées de longue date, spécialisées dans l’import-export vers la Chine et le reste de l’Asie. Elles sont pour beaucoup issues de projets d’entrepreneurs individuels venus tenter leur chance dans le commerce des vins ou dans la restauration, ou encore de start-up dans le domaine des technologies. Les Français représentent désormais le premier groupe de population occidentale à postuler pour des visas d’investisseurs, et ils sont au second rang, toute nation confondue, derrière l’Inde.
« La tendance s’est accélérée » remarque Simon Galpin, directeur du bureau de promotion des investissements à Hong Kong, HK Invest. « Nous avons aidé 11 entreprises en 2010, 16 en 2013 et nous sommes déjà à 19 aux six premiers mois de cette année. » Selon Invest HK, à la fin du premier semestre 2014, la France était devenue la 4e source de projets de créations d’entreprises, alors qu’elle était en 13e place il y a un an. Les entrepreneurs français sont devenus le premier groupe le plus important d’un pays occidental à demander des visas d’investissement. Et le second, toute nation confondue, derrière l’Inde. Au total, le Service économique du consulat de France à Hong Kong estime que 300 entreprises françaises sont présentes à Hong Kong et que 450 entreprises hongkongaises ont été créées par des Français. L’ensemble de ces deux groupes emploierait près de 33 000 personnes et représenterait un chiffre d’affaires total de l’ordre de 12 milliards d’Euros.
F. de C.