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France-Etats-Unis : des exportations en hausse

Les exportations françaises aux Etats-Unis (voir tableau en PDF), sixième client de la France, ne semblent pas souffrir de la crise américaine : elles sont sur une tendance haussière de plus de 17 % (après + 5,6 % en 2011) et se caractérisent par une forte composante industrielle. Mais la France n’est que le dixième fournisseur des USA, les produits français étant confrontés à une vive concurrence, notamment asiatique et européenne.

En voie de sous-industrialisation la France ? L’industrie, pourtant, et en premier lieu les équipements mécaniques (machines-outils, chaudières, engins mécaniques…) tiennent le haut du pavé dans les exportations à destinations des États-Unis, selon les statistiques de la Douane françaises compilées par la base de données GTA-GTIS : 19,7 % du total de ses ventes sur les neuf premiers mois de l’année 2012, suivie par l’aéronautique (14,58 %).

Sur l’ensemble de l’année 2011, les « équipements mécaniques, matériels électriques, électroniques et informatiques » avaient représenté 18,2 % du total des exportations françaises (23,4 milliards d’euros), en hausse de 8 % par rapport à 2010. Mieux, les « matériels de transport » ont représenté 26,3 % de ces ventes (+ 19 %) et les « autres produits industriels » 38 % (+ 5,2 %). Des chiffres qui tordent le cou au cliché d’une Amérique dédaignant les savoir-faire industriels tricolores, mais friande de produits « typiquement français ». Cela étant, les produits phares de la « french touch » font partie des best sellers : ils arrivent en troisième position avec les « vins et spiritueux », certes férocement concurrencés par les vins dits « du nouveau monde », mais affichant toujours une image d’authenticité et de « chic à la française ». Même si les habitudes de consommation sont en train de changer aux États-Unis, le luxe garde de beaux jours devant lui. Pour preuve, en 2011, les ventes de « textiles, habillement, cuir et chaussures » Made in France ont bondi de 13 %. Reste que, malgré ces succès quasi assurés (les consommateurs de produits de luxe étant relativement épargnés par la crise), la production française, tous secteurs confondus, souffre globalement d’une compétitivité défaillante.

Une note de la Direction générale du Trésor datée de mars 2012 souligne ainsi les performances moindres de la France comparées à celles de l’Allemagne et du Royaume-Uni : « Parmi les trois pays, l’Allemagne est le seul, sur les dix dernières années, à avoir amélioré sa part de marché aux États-Unis (proche de 5 %), notamment par sa capacité à se positionner et gagner des parts de marchés pour les produits de haute technologie ». Selon les statistiques américaines d’importation compilées par la base GTA-GTIS, la part de marché allemande atteignait, en 2011, 4,87 %, hissant l’Allemagne au cinquième rang des fournisseurs des États-Unis. Suivait le Royaume Uni, au septième rang avec 2,32 % et la France, au dixième rang avec 1,81 %, talonnée par… l’Irlande. La tendance 2012 est au maintien de cette part de marché.

La France, dont de nombreux groupes industriels et de services sont implantés aux États-Unis, est toutefois bien placée en matière d’investissements directs étrangers (IDE) : elle est le détenteur du quatrième stock d’investissements avec 198,7 milliards de dollars en 2011, selon les statistiques américaines, derrière le Royaume-Uni (442,2 milliards), le Japon (289,5 milliards) et les Pays-Bas (240,3 milliards) (voir tableau en PDF). La progression de ses flux d’ IDE aux États-Unis a été dynamique entre 2010 et 2011 passant de 0,2 milliard d’euros à 4,5 milliards d’euros selon la Banque de France. Si les Français ne savent pas toujours se vendre aux États-Unis, ils savent parfois s’y faire une place.

S. C.

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