Premier pays fournisseur et principal investisseur au Congo, la France assure une présence dans tous les secteurs. Ce qui lui permet de tenir à bonne distance la concurrence internationale.
Malgré la montée en puissance des pays émergents au Congo, Michel Dhé, le chef des Services économiques (SE), ne semble pas inquiet. Bien au contraire. « Les Congolais sont naturellement accrochés à la France et dans l’importante communauté congolaise en France – au moins 30 000 personnes – il y a de plus en plus de Franco-Congolais qui reviennent, confiants dans l’avenir de leur pays d’origine, pour investir dans la menuiserie industrielle, l’immobilier ou le dépannage automobile ».
De fait, la France domine tant en matière de commerce que d’investissement. D’après la base de données GTA/GTIS, sa part de marché s’élevait à 30,9 % en 2012, contre 21,2 % et 14,3 % à la Chine et au Brésil. Présente dans le commerce, l’Empire du Milieu compte aussi des investissements dans le ciment ou le bois. De son côté, la France est présente partout. Selon les Douanes françaises, ses exportations ont encore gagné 5,7 % pour atteindre 403 millions d’euros pendant les huit premiers mois de l’année 2013 et le Congo est le premier bénéficiaire des investissements directs étrangers (IDE) de la France en Afrique centrale, avec un stock de près de trois milliards d’euros en 2012.
D’après les SE à Brazzaville, les 120 entreprises françaises ou congolaises avec des intérêts tricolores assurent une présence diversifiée, avec des secteurs forts, comme la logistique, l’agroalimentaire, la banque, le BTP, la distribution, les hydrocarbures et le parapétrolier.
Au premier trimestre, Veolia et EDF ont également signé des contrats de conseil en organisation et amélioration des performances techniques et financières avec la Société nationale d’électricité (SNE) et la Société nationale de distribution d’eau (SNDE). La présence de l’Hexagone ne cesse d’être renforcée, comme le montre aussi la mission de la région Picardie en mai 2012 à l’occasion du forum Green Business ou encore, en septembre de la même année, la visite d’une trentaine de sociétés emmenées par le Medef.
Fin novembre 2013, quelques entreprises bordelaises se sont encore déplacées au Congo sous l’égide du CBSOA (Club d’entreprises Bordeaux Afrique). Enfin, le 4 décembre à Paris, lors du forum France-Afrique, Nicole Bricq a annoncé l’ouverture d’un bureau d’Ubifrance « au Congo-Brazzaville l’an prochain. »
François Pargny
Pointe Noire, un cœur qui bat pour Total et Air France-KLM
Capitale économique du Congo, Pointe-Noire est au cœur du développement pétrolier et minier. Les 3 et 4 décembre, le géant Total a invité une trentaine de sociétés à découvrir au large de ses côtes la zone d’exploitation pétrolière offshore de Moho Nord, « qui nécessitera au bas mot un investissement de 10 milliards de dollars pour la décennie à venir », précise le chef des Services économiques, Michel Dhé. Alors que Total exploite le permis de Moho-Bilondo depuis mars, la mise en production de Moho Nord est prévue en 2015.
De son côté, Air France-KLM a récemment décidé de renforcer son offre sur Pointe Noire, avec six vols par semaine au départ de l’aéroport Paris-Charles de Gaulle (s’ajoutant à ses quatre vols vers Brazzaville). D’après nos informations, la compagnie aérienne pourrait y ajouter un septième vol à l’été prochain.