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Relations bilatérales : France-Brésil, un partenariat qui se renforce

Malgré un contexte très concurrentiel et le protectionnisme sans complexe de Brasília, les exportations françaises progressent et certaines entreprises ont obtenu des contrats de référence au cours de la période récente. Dilma Roussef et François Hollande ont relancé le partenariat stratégique.

Si les chiffres de la balance commerciale française ne sont pas bons, ce n’est sûrement pas à cause du Brésil. En 2012, les exportations tricolores vers ce pays ont augmenté de 16 % pour atteindre 4,6 milliards d’euros et le solde des échanges a été positif à hauteur de 400 millions d’euros. Pendant les six premiers mois de 2013, les exportations ont crû de 7 % et l’excédent a fait un bond en avant à 650 millions d’euros !

Un autre chiffre mérite d’être relevé, celui de la part de marché tricolore, stable en 2012 à 2,7 %. Les chiffres des échanges bilatéraux sont d’autant plus positifs pour la France que la concurrence sur le marché brésilien est féroce. Depuis un an, plusieurs hauts responsables de l’administration américaine se sont rendus au Brésil. La pression asiatique, notamment chinoise, est toujours aussi forte. Par ailleurs, le protectionnisme est une réalité. Si les entreprises françaises arrivent à percer, c’est principalement en raison du positionnement de l’offre tricolore sur des produits à valeur ajoutée, de l’existence de plus de 500 filiales de sociétés françaises sur place et de la ténacité de leurs cadres. Pendant le premier semestre de 2013, les exportations de produits chimiques et pharmaceutiques ont augmenté de 20 %.

Le secteur aéronautique-espace, un point fort de l’offre tricolore, illustre le potentiel du Brésil. Thales Alenia Space (TAS), conjointement avec Arianespace, a remporté en août l’appel d’offres portant sur la construction d’un satellite géostationnaire à usage dual (civil et militaire). Le contrat, qui est estimé à un peu moins de 300 millions d’euros, prévoit un accord de transfert de technologie qui fera de TAS le partenaire industriel de référence du Brésil pour mener à bien son plan national. « Ce contrat a été remporté dans des conditions de transparence totale et face à des concurrents très solides, un Américain et un Japonais » indique un expert du secteur.
Autre exemple : Latécoère vient de gagner le contrat pour le développement et la production des portes des nouveaux avions E-Jet E2 d’Embraer. La valeur du contrat sur toute la durée du programme est de 1 milliard de dollars !

Ces contrats témoignent aussi de la solidité de la relation qui existe entre les eux pays, au-delà du feuilleton qui se poursuit quant à l’issue finale de l’appel d’offres pour l’acquisition de 36 avions de chasse, pour lequel le Rafale de Dassault est en compétition. À l’occasion de la visite officielle de Dilma Rousseff en France, en décembre 2012, la présidente du Brésil et François Hollande ont signé une déclaration conjointe « pour une nouvelle étape du partenariat stratégique franco-brésilien ». Ce document comprend un élément nouveau dans la relation bilatérale : la tenue, sous l’égide des ministres des deux pays en charge des affaires économiques et financières, d’un Forum économique France-Brésil annuel, dans le cadre d’un partenariat avec les secteurs privé et public. « L’objectif du Forum est de créer un grand moment annuel de la relation économique bilatérale entre les deux pays avec la participation des ministres concernés, des entreprises et des administrations » explique Antoine Chéry, chef du Service économique régional à Brasília. Cette manifestation cumulera en fait plusieurs événements : une rencontre entre les ministres en charge de l’économie et des finances des deux pays ; une réunion de la commission mixte et une rencontre entre hommes d’affaires aussi bien français que brésiliens. Le 1er Forum devrait se tenir d’ici la fin de l’année.

Un autre domaine de coopération prometteur est celui des pôles de compétitivité. Le ministère brésilien du Développement, de l’industrie et du commerce extérieur (MDIC) est très intéressé par l’expérience française dans ce domaine, dans la mesure où celle-ci favorise un rapprochement entre l’industrie, notamment les PME, et la recherche, deux univers traditionnellement éloignés l’un de l’autre au Brésil. Le 9 septembre 2013, une rencontre s’est tenue à Paris entre pôles de compétitivité français et brésiliens sous l’égide de la Direction générale de la compétitivité, de l’industrie et des services (DGCIS). Quatre secteurs ont été sélectionnés : parapétrolier, pharmacie, aéronautique-spatial et cosmétiques.

Du côté brésilien, il y a une volonté claire d’appuyer l’industrie brésilienne, durement touchée par la concurrence étrangère, et de promouvoir l’innovation de façon volontariste, notamment dans le secteur des hydrocarbures. Les investisseurs étrangers ont toute leur place et répondent à l’appel comme le montre la multiplication des centres de recherche-développement de grandes entreprises du secteur des hydrocarbures dans le parc technologique de Rio de Janeiro (Schlumberger, Halliburton, etc.). En juillet 2013, Vallourec a inauguré un nouveau centre de recherche à Rio de Janeiro, qui est dédié à l’ensemble des activités pré-salifères du groupe.

Côté relais français sur place, le développement de l’activité est soutenu par un dispositif d’appui français complet sur place : Service économique régional à Brasília, Ubifrance, Chambre de commerce France-Brésil, Conseillers du commerce extérieur (CCE). Sans oublier la Banque publique d’investissement (Bpifrance) qui dispose d’un VIE hébergé par le bureau d’Ubifrance à Rio de Janeiro, installé par l’ancienne Oséo. « Pour réussir au Brésil, il faut du temps. Nous offrons aujourd’hui une gamme complète de financements pour appuyer les entreprises françaises » explique Éric Tainsh, responsable de Bpifrance export.

D. S.

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