Depuis un an et demi, les relations entre Alger et Paris sont bonnes. La France a accru ses exportations de près de 10 % en 2011 et demeure le premier pays fournisseur de l’Algérie.
Marquée dans le passé par des hauts et des bas, la relation entre Paris et Alger est aujourd’hui au beau fixe. Comme un symbole, depuis de longs mois, l’implantation de Renault de l’autre côté de la Méditerranée est annoncée comme imminente par le ministre algérien de l’Industrie et des PME, Mohamed Benmeradi. Côté français, on préfère attendre avant de se prononcer. Mais on n’hésite pas à rappeler que Mohamed Benmeradi, à plusieurs reprises, en 2011, a négocié de grands projets d’investissement français en Algérie avec Jean-Pierre Raffarin, alors envoyé spécial du président de la République française. La mission de l’ancien Premier ministre français a été un succès, se réjouit Réda El Baki, le directeur général de la chambre de commerce et d’industrie algéro-française, dans un entretien exclusif accordé auMoci (voir suite du dossier), même si quelques dossiers n’ont pu être bouclés, comme celui de l’usine de la marque au losange.
« Le contexte politique et social est délicat dans les deux pays, puisque des élections majeures viennent de s’y tenir. Et Renault ne veut pas être stigmatisé et accusé de sacrifier l’emploi dans l’Hexagone sur l’autel de la mondialisation », explique un observateur économique à Alger.
« Malgré les aléas politiques, l’Algérie est toujours restée très proche de la France », constate, de son côté, Alain Boutebel, le directeur de la Mission économique Ubifrance à Alger. Le forum de partenariat à Alger a ainsi permis d’organiser 4 177 rendez-vous B-to-B entre PME françaises et algériennes, les 30 et 31 mai 2011. Et une opération similaire, « plus ciblée », selon Alain Boutebel, devrait se tenir cette année à Paris, les 6 et 7 juin, avec une vingtaine de sociétés algériennes à la recherche de partenaires.
Bon an mal an, le bureau d’Ubifrance à Alger accompagne 380 entreprises françaises.
La France reste le premier pays fournisseur de l’Algérie, avec une part de marché de 15,12 % en 2011, devançant largement l’Italie (9,93 %) et la Chine (9,86 %).
D’après la base de données GTA/GTIS, la France a connu une progression de ses exportations en Algérie de 9,79 % à 5,76 milliards d’euros en 2011. Une hausse qui s’est poursuivie en janvier 2012, puisque par rapport au premier mois de l’année précédente, les livraisons de l’Hexagone en Algérie ont gagné 16,19 %, passant ainsi à 371,8 millions d’euros.
Toutefois, d’une période à l’autre, les exportations n’ont pas augmenté de la même façon. Ainsi, en 2011, les livraisons de céréales ont bondi de 119,44 %, représentant ainsi 26 % du total des ventes françaises, avec un montant supérieur à 1,5 milliard d’euros.
À l’inverse, pendant le premier mois de 2012, elles ont affiché une chute de 40,4 % par rapport à janvier 2011. De même, si les produits mécaniques, pharmaceutiques et électriques ont enregistré des baisses l’an dernier, en janvier de cette année, ces postes d’exportation se sont tous redressés. La pharmacie a même affiché un doublement des ventes, alors que les fournitures à l’Algérie de combustibles minéraux et huiles ont explosé (+ 4 708 %), ce secteur se hissant à la deuxième place, derrière l’automobile.
F. P.