Né en Auvergne-Rhône-Alpes, Techtera a fait partie de la première vague des pôles de compétitivité en 2005. Dédié au textile technique pour des marchés divers (santé, sport, bâtiment-ingénierie civil, transport…), celui-ci s’est diversifié l’an dernier vers la mode, le luxe et la décoration. établi aussi depuis 2019 dans la Zone d’enseignement et de recherche d’écully, il compte à ce jour 200 adhérents, opérant à 70 % à l’export, dont 90 % de PME.
Pour que les petites et moyennes entreprises étendent leur activité à l’étranger, « nous agissons directement ou intervenons indirectement, en coopérant avec des homologues européens, notamment au grand export », explique Corinne Farace, déléguée générale de Techtera.
S’agissant de l’appui direct, « un plan de développement international (PDI) autour de grands salons est mis en place tous les ans », précise Julie Rafton, chargée au pôle du Développement des entreprises à l’international. Aux salons récurrents en Allemagne et en France (Techtextil, A+A, Heimtextil, Première Vision), s’ajoutent chaque année de nouveaux événements : en 2018, Medica (santé, Düsseldorf) ; en 2019, Ispo (sport, Munich) ; et, cette année, Performance Days (textile fonctionnel, Munich).
Pour chaque édition des salons récurrents, Techtera emmène une dizaine de ses membres, sauf pour Techtextil, le Salon international du textile technique à Francfort, pour lequel la délégation tricolore cette année atteignait 35 participants sur 450 m2. Le salon leur a permis d’établir en moyenne une centaine de contacts prometteurs. « Notre objectif pour cette biennale qui se tiendra dans plus d’un an en mai 2021 est de dépasser la quarantaine », confie Julie Rafton.
L’objectif est ambitieux, mais Techtera connaît bien ce rendez-vous professionnel, pour être membre de son Conseil consultatif, se réunissant tous les ans. « Pour avoir un pavillon collectif bien positionné, c’est utile », assure la chargée du développement des entreprises à l’international.
Le pôle de compétitivité opère aussi indirectement auprès de ses membres, « par exemple, quand elle créée avec sept homologues européens un Groupement européen d’intérêt économique (GEIE) », soutient Corinne Farace. En mars 2019, Techtera a piloté une mission exploratoire en Israël, dans le cadre du consortium de clusters européens des matériaux textiles avancés EU-Textile 2030. Ainsi, 16 industriels et clusters européens spécialisés ont rencontré 14 entreprises, laboratoires et universités israéliennes et un memorandum of understanding (MOU) a été conclu pour développer des partenariats.
Techtera est aussi leader du projet européen Alliance visant à nouer des liens dans la sécurité et la défense. C’est ainsi que cette année une délégation européenne s’est déplacée à Osaka et Tokyo. Le pôle français connaît bien le Japon, puisque c’est en 2006 qu’elle y a noué une collaboration, laquelle a été suivie par la signature d’une convention de partenariat État-État.
De nouveaux axes de travail sont régulièrement intégrés comme les smart textiles et le recyclage des textiles. Les actions de coopération sont multiples : rencontres BtoB sur les fibres innovantes, collaborations universitaires, missions partenariales de sept entreprises françaises en décembre 2018, accompagnement en France d’une startup japonaise du recyclage, mission de découverte au Japon sur les fibres textiles.
En définitive, sur l’année 2019, Techtera aura accompagné 102 entreprises sur neuf salons (Jec World, Avantex, Première Vision (deux éditions), Interfilière, Techtextil-Texprocess, A+A, Milano Unica, Heimtextil), conduit quatre missions exploratoires avec 35 entreprises et déposé 16 projets européens.
Enfin, des coopérations sont développées en France :
– avec les pôles de compétitivité Axelera, Plastipolis, Cimes pour développer des partenariats entre acteurs publics et privés au sein du réseau Composites Auvergne-Rhône-Alpes.
– avec l’association du Pôle textile Alsace (PTA) pour mener des projets de R & D collaboratifs. L’initiative a conduit au dépôt d’un projet collaboratif incluant six partenaires locaux (grands groupes, PME, startup et laboratoires).
François Pargny