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Entretien avec Jérôme de Lavergnolle

 

Le Moci. Quelle est l’action des CCE (conseillers du commerce extérieur de la France) pour encourager les formations au commerce international ?
Jérôme Lavergnolle. Aujourd’hui plus de 650 CCEF interviennent pour sensibiliser les étudiants aux débouchés de l’international, soit plus de 9 000 heures par an. Au niveau des comités, nous comptons plus de 350 collaborations avec des établissements d’enseignement supérieur, qu’il s’agisse d’écoles de commerce, d’ingénieur, de BTS Commerce international ou de filières universitaires. Il s’agit à la fois de participer à des jurys d’admission ou de fin d’études, de réaliser un suivi tutorée des étudiants en stage à l’étranger et d’assurer des conférences sur des sujets très techniques (crédit documentaire, implantation filiale…) ou plus généraux (appréciation des différences interculturelles…). Ces conférences se concluent par des QCM. Lorsque l’étudiant a participé à toutes les conférences, atteint un certain score au QCM, et obtenu une note d’anglais et de culture générale d’un certain niveau, il se voit remettre un certificat des CCEF. 580 sont remis chaque année.

 

Jérôme de Lavergnolle, président de la commission formation du CNCCEF (Comité national des conseillers du commerce extérieur de la France).

 

Le Moci. Qu’en est-il de l’action des CCEF à l’étranger ?
J. L. 66 CCEF des comités à l’étranger sont désormais en charge des sujets de formation. Ils participent par exemple aux forums emploi et orientation des lycées français. La plupart des écoles de commerce françaises ont également des campus à l’étranger et il est intéressant de les mettre en lien avec les comités locaux des pays dans lesquels ils sont implantés. Nous nous intéressons à ces formations, car même si notre objectif est de former les Français à l’export, nous n’oublions pas que les entreprises ont besoin de former des cadres locaux qui ont vocation à rester.

 

Le Moci. Les écoles de commerce préparent-elles bien leurs étudiants à travailler à l’export ?
J. L. Le grand atout des écoles de commerce est qu’elles permettent de vivre diverses expériences à l’étranger : semestre ou année d’échanges universitaires, stages, année de césure. Toutes ne relèvent pas forcément du commerce international, mais elles permettent de découvrir le monde, différentes cultures… Les expériences à l’étranger ne concernent pas que les grandes écoles. Les BTS commerce international proposent également des missions export à l’étranger. Je regrette d’ailleurs à titre personnel que ces missions ne soient pas plus longues, par exemple 6 mois en fin de seconde année, en concentrant davantage les cours jusqu’en mars, même si je sais que les étudiants de BTS sont encore jeunes et que les entreprises préfèrent recruter des étudiants plus mûrs, de niveau master pour travailler à l’international.

 

Le Moci. Est-il toujours compliqué pour les PME d’attirer de jeunes diplômés ?
J. L. Je n’irais pas forcément dans ce sens. En tant que P-dg des Cristalleries Saint-Louis, je peux témoigner que nos équipes de commerciaux sont composées de profils tous issus d’écoles de commerce. Si l’on regarde les V.I.E (Volontariat international en entreprise), même si les grands groupes ont tendance à truster ces missions, les PME se mettent de plus en plus ensemble pour partager un volontaire. Je constate également que les PME offrent des débouchés aux jeunes de retour de V.I.E ou qui après deux à trois ans d’expérience dans une grande entreprise internationale souhaite endosser davantage de responsabilités.

Propos recueillis par Gaëlle Ginibrière

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