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Guide 2018 de l’accompagnement à l’export-France : Jérôme de Lavergnolle, président de la commission Formation du Comité national des Cnccef

Le Moci. Quels sont les systèmes et aides au recrutement les plus efficaces ?

Jérôme de Lavergnolle. Le système le plus efficace, de loin, est le volontariat international en entreprise (V.I.E). Pour un jeune V.I.E, c’est la possibilité au démarrage de sa carrière de se former dans des conditions d’organisation protégées. Il est vrai que ce sont trop souvent les grandes entreprises qui en profitent et pas assez les PME. Il nous revient au Conseil national des conseillers du commerce extérieur de la France, à travers également sa commission Parrainage des PME et ETI présidée par Alain Taïeb, d’améliorer la participation des petites et moyennes entreprises. Il y a plein de jeunes candidats au V.I.E et pas assez de PME. Non seulement il faut convaincre plus de ces entreprises, mais on peut aussi proposer à plusieurs d’entre elles, quand elles n’ont pas besoin d’un V.I.E à temps plein, de le partager avec d’autres entreprises. C’est l’idée co-V.I.E. Il faut multiplier cette possibilité et, en même temps, il convient d’aller plus loin dans l’hébergement des jeunes dans un espace vraiment protégé, une grande entreprise ou une chambre de commerce et d’industrie, qui puisse mettre à leur disposition bureau, ligne téléphonique ou ordinateur.

 

Le Moci. Y a-t-il un système de recrutement ou de rapprochement jeune-entreprise que vous voudriez créer ou amplifier ?

J. de L. Il faut, dès le démarrage d’un cursus académique, donner la possibilité à des jeunes de faire des stages en entreprise à l’étranger. Il faut évidemment que les sociétés aident les stagiaires notamment à se loger. Cette possibilité offerte aux jeunes devrait être systématique. Or, si les écoles françaises se sont engagées dans cette voie, les universités sont très en retard à cet égard. Même en licence de commerce international ou en gestion et économie, le stage en entreprise à l’étranger n’est que rarement pratiqué.

 

Le Moci. Lorsque le Premier ministre a présenté la réforme du dispositif d’appui au commerce extérieur, le 23 février à l’Edhec de Roubaix, il a déclaré attendre des CCEF, à côté des CCI, des propositions en matière de formation à l’international. Où en êtes-vous ?

J. de L. Il est encore un peu tôt, mais nous ferons des recommandations. Jocelyne Studer-Laurens, vice-présidente de la commission Formation, participe au groupe Formation que vient de mettre en place Bercy. Ce qui est une reconnaissance mais logique à la vue de l’implication de notre réseau. Sur les 4 000 CCEF dans le monde dont un tiers environ est en France, 535 sont à l’initiation, un mot que je préfère à formation, car notre rôle est plutôt de donner envie aux jeunes de s’ouvrir sur l’international que de les former à proprement parler. Toujours dans l’Hexagone, nous collaborons avec 290 établissements, dont une soixantaine d’écoles de commerce, une cinquantaine d’universités, une trentaine d’écoles d’ingénieurs, dispensons 6 000 heures de formation par an.
Nous mettons à leur disposition notre guide des métiers de l’international dont nous lançons la troisième édition cette année et nous assurons des cycles de conférences sur des thèmes pratiques (freins à l’importation dans un pays donné…). Rien ne remplace l’expérience pratique vécue par un chef d’entreprise lors de la conquête des marchés à l’export. Nous nous sommes aussi donnés comme mission de développer au sein de notre réseau à l’étranger nos opérations de formation. Et comme de plus en plus d’écoles françaises développent des implantations, les CCEF ont une très grande légitimité à témoigner de leur expérience locale.
De même, ils peuvent aider les jeunes Français qui partent en stage pour des séjours en général de six mois. Sans oublier tout le travail de formation qui peut être accompli vis-à-vis des cadres locaux dont nos entreprises ont besoin sur place. Dans ce cadre, nous commençons à collaborer avec Campus France, qui accueille des étudiants étrangers sur notre territoire et possède un formidable réseau d’alumni.

Propos recueillis par François Pargny

 

Les CCE de Provence Corse s’engagent à Recrut’Export
Lors du 2e Forum Recrut’Export au World Trade Centre Marseille Provence, le 29 novembre dernier, le comité Provence Corse des CCE a conseillé et orienté les jeunes en recherche d’emploi et animé la conférence « Partagez l’expérience d’un expert à l’international ». Plus de 100 offres d’emploi ont été présentés à plus de 600 candidats.

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