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Guide 2017 des formations : le V.I.E, un atout maître des entreprises et des jeunes diplômés

Un atout pour les entreprises se développant à l’international ? Le V.I.E (volontariat international en entreprise) l’est sans conteste, pour l’employeur comme pour la jeune recrue. Retour sur une formule unique en son genre et que nous envie certains pays étrangers.

 

Cette formule portée par Business France permet d’employer, pour une mission professionnelle à l’étranger et sous statut public, des jeunes diplômés de 18 à 28 ans. Sélectionnés pour leur autonomie, leur ouverture d’esprit et leur capacité à s’adapter, les jeunes diplômés en V.I.E présentent des profils appréciés dans les missions de prospection.

En 2016, le développement commercial représentait un peu plus de 11 % des missions, les postes de technico-commercial moins de 3 %. Start-up de 20 salariés spécialisée dans la récupération et la valorisation des noms de domaine expirés, Domraider par exemple recrute pour début avril dix country business developers en Allemagne, Pays-Bas, Belgique, Autriche, Suède, République tchèque, Pologne, Suisse, Italie et Montenegro.

« Le V.I.E présente une façon souple de prospecter un nouveau pays, de tester notre offre sur place. Parce que nous sommes dans le digital et qu’il nous faut aller vite, nous avons fait le choix de développer concomitamment en 2017 plusieurs pays européens. Le V.I.E est une très bonne façon de mener une prospection de façon massive et peu risquée en termes de gestion et de coûts », avance Begonia Garrido, international operations manager en charge des V.I.E chez Domraider.

D’un an renouvelable, ces missions pourront éventuellement déboucher sur une embauche si le pays et le candidat tiennent leurs promesses. Profils recherchés ? Des jeunes diplômés de bac +2 à bac +5 présentant un profil commercial ou de business développer.

« Une expérience dans le marketing digital ou auprès d’agents de référencement SEO ou communication, qui sont nos principaux clients identifiés, est appréciée. Parler la langue du pays et avoir l’esprit globe-trotter sont deux autres qualités importantes », commente Begonia Garrido.

Autre start-up, intervenant dans les objets connectés via carte SIM, Matooma recrute de son côté deux ingénieurs commerciaux en Allemagne et Italie. « Les deux personnes seront drivées dans leurs actions depuis la France, elles seront les yeux et les oreilles de l’entreprise dans le pays. Après cette phase d’étude de faisabilité, un country manager s’installera dans le pays si son intérêt est confirmé. Mais ce poste exige des compétences et une posture qui ne seront pas forcément celle d’un jeune diplômé en V.I.E, même si cette évolution n’est pas exclue », note Fabienne Lips, responsable innovation.

Le V.I.E est en effet un formidable accélérateur de carrière pour les jeunes diplômés. Laure Crespo a suivi une formation en achat et un mastère spécialisé Management de la fonction achat à Grenoble Ecole de management. Déjà en alternance depuis deux ans et demi chez Schneider Electric, la jeune fille y décroche un V.I.E d’acheteur à Budapest, avant d’être embauchée en juin dernier à Singapour comme manager des flux amont dans une usine. « Dans les deux cas, ce sont des postes qui, à 26 ans et en sortie d’école, ne m’auraient pas été proposés en France. Les V.I.E. permettent non seulement de se confronter au monde professionnel en contexte professionnel, mais aussi à un niveau de responsabilités élevé », souligne-t-elle.

Autre atout : le V.I.E est un tremplin sur le marché de l’emploi

À 27 ans, Mathieu Bourlet vient, lui, de terminer une mission de deux ans au Kazakhstan pour le compte d’Alstom Transport. Intégré au bureau local du groupe, il a participé à son activité comme tout autre employé. « L’équipe étant de taille modeste, mes missions étaient polyvalentes, ce qui m’a permis de m’investir, en fonction des besoins, dans différents projets liés à l’activité commerciale : veille sur les marchés, réponse aux appels d’offres, suivi des contrats au quotidien, formation… Mon travail était donc assez varié », se félicite-t-il.

Son objectif désormais : être recruté dans les rangs de l’équipe locale afin d’y poursuivre ce travail. « Il y a des opportunités à la suite de mon V.I.E, qui m’a permis d’acquérir de l’expérience et  un historique des affaires de l’entreprise, du marché… », veut croire ce diplômé d’EM Lyon. Se faire embaucher dans la foulée de son V.I.E. n’a rien d’anecdotique. Selon une étude commandée en 2014 par Business France, 68 % des jeunes en V.I.E. reçoivent une proposition d’emploi à l’issue de leur mission. Certaines entreprises conçoivent même ces missions comme un vivier.

C’est par exemple le cas de Lesaffre, un groupe familial de 9 300 salariés, acteur mondial de référence dans le domaine des levures et de la fermentation. Elle compte en permanence une trentaine de V.I.E, principalement dans la production et la finance. Cette dernière fonction représente 15 % des V.I.E. « Nous proposons aussi quelques missions dans la logistique, parfois dans le commerce. Par exemple nous recherchons en ce moment un profil de technico-commercial en Turquie », indique Agnès Vanhoutte, référente mobilité internationale dans l’entreprise. La durée moyenne des missions chez Lesaffre est de 18 mois, certaines s’étalant sur deux ans. À leur issue, les trois quarts des VIE sont embauchés. En formant ces jeunes, nous pouvons ainsi détecter les talents de demain. Ils ne sont pas forcément recrutés sur le même poste, puisque nous construisons avec eux un parcours de carrière de dimension internationale. Beaucoup d’anciens V.I.E grandissent d’ailleurs au sein du Groupe et occupent aujourd’hui de nombreux postes à responsabilités.

Gaëlle Ginibrière

Le V.I.E en chiffres

• Un objectif de 10 000 V.I.E annuels fixé pour fin 2017
• 9 573 V.I.E en activité fin 2016 pour le compte de 1 934 entreprises (hors PME à temps partagé)
• La durée moyenne des missions est de 18 mois
• Les V.I.E exercent dans 134 pays
• 46 % d’entre eux sont basés en Europe occidentale, 16 % en Amérique du Nord
• La première destination est la Belgique (12,6 % des V.I.E), suivie des États-Unis (12,3 %) et de l’Allemagne (9,7 %).
• 92 % des V.I.E sont titulaires d’un bac +5 et au-delà
• 56 % des V.I.E sont en poste dans une entreprise dont le chiffre d’affaires est inférieur à 200 M EUR, alors que ces entreprises ne représentent que 21 % des sociétés utilisatrices du V.I.E.
• Le secteur bancaire est le premier utilisateur de V.I.E, suivi de l’automobile et l’industrie pharmaceutique.
Sources : Business France, 20/12/2016.

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