La nécessité d’une internationalisation des activités s’est imposée, depuis quelques années, comme une priorité non seulement pour les politiques publiques des gouvernements successifs mais aussi pour les entreprises elles-mêmes.
Pour les pouvoirs publics, il y va désormais de la croissance et des grands équilibres macro-économiques : depuis son pic de 2011 (à – 74,5 milliards d’euros), le déficit commercial a pu être réduit d’un tiers (- 48 milliards en 2016), mais cela reste insuffisant, il continue à plomber la croissance du pays. Selon l’Insee, le commerce extérieur a coûté – 0,9 point de PIB en 2016, après – 0,3 point en 2015. Autant dire que la relance de l’exportation et, surtout, la mobilisation des PME et ETI autour des opportunités des marchés étrangers, devrait rester une priorité haute des pouvoirs publics, quelle que soit leur couleur politique.
Le nombre d’entreprises exportatrices a augmenté, les besoins en ressources humaines aussi
Pour les entreprises, il y va aussi de leur pérennité : face à une économie française en faible croissance, les marchés étrangers doivent constituer des relais de croissance incontournables. En Europe, bien sûr, et au-delà, dans les pays émergents, qui affichent des taux de croissance deux à six fois plus élevés, selon les cas, que ceux des pays avancés. Le nombre d’entreprises exportatrices a augmenté ces quatre dernières années, repassant la barre des 120 000 et se stabilisant autour de 124 000 opérateurs : un nombre croissant d’entreprises se tourne donc vers les marchés internationaux. Parmi elles, de très nombreuses PME qui ne se maintiennent pas toujours très longtemps à l’export.
Ce contexte crée en effet des besoins en ressources humaines qualifiées dans de nombreux domaines et partout en France, les établissements doivent se mettre en ordre de marche pour répondre à une demande qui peine parfois à être satisfaite. Développement commercial, responsable marketing, administration des ventes, responsable du sourcing international, managers de filiales, responsable logistique… Autant de métiers qui, à l’international, nécessitent l’acquisition de connaissances et compétences plus spécifiques, qui commencent – une évidence – par la maîtrise d’une ou plusieurs langues étrangères, en premier lieu l’anglais. Les jeunes qui s’engagent dans des cursus post-bac connaissent-ils ces besoins et savent-ils opter pour les bonnes formations supérieures ? Les entreprises qui recrutent dans les métiers du commerce et du développement internationaux trouvent-elles les profils dont elles ont besoin ?
C’est en nous posant ce type de questions que nous avions décidé il y a deux ans d’adjoindre à notre traditionnel palmarès des meilleures formations supérieures au commerce international, un véritable guide des métiers et des cursus qui y préparent le mieux. Nous renouvelons ce pari pour cette édition 2017.
En première partie, nous présentons la huitième édition de notre Palmarès des meilleures formations au commerce international de bac +2 à bac +5.
Élaboré sur la base de critères très qualitatifs pondérés par des professionnels du développement export, il se veut proche des attentes des entreprises. Les notes sont parfois très serrées, de sorte que ce palmarès est surtout destiné à donner quelques repères aux étudiants en quête d’une formation pertinente et aux entreprises qui recrutent pour s’y retrouver dans une offre abondante et peu harmonisée.
Cette année 31 établissements publics et privés ont participé à notre enquête, permettant d’évaluer 79 cursus. Sans compter le classement des lycées proposant un BTS CI par le taux de réussite obtenu au diplôme (résultats de juin 2015). Un bon point de départ pour faire ses choix.
En deuxième partie, à travers une enquête sur les besoins des entreprises à l’international, pour lequel nous nous sommes appuyés sur l’expertise des Conseillers du commerce extérieur de la France (CCEF) et d’exportateurs expérimentés, nous proposons un vaste panorama des métiers qui recrutent sur l’international et des diplômes et profils que les recruteurs apprécient. L’ensemble a été mis à jour et enrichi de nouveautés.
Sont passées en revue les fonctions commerciales, en achats/logistique, en finance/assurance/droit, stratégies, sans oublier quelques grandes spécialités sectorielles. De quoi donner un aspect plus concret à des notions parfois vagues.
Enfin, en troisième partie, nous livrons les dernières évolutions du volontariat international en entreprise (V.I.E), un dispositif public qui constitue, pour les étudiants, une voie royale pour faire ses premières armes professionnelles à l’international, et, pour les entreprises, un dispositif de soutien à leur développement export tout autant que de recrutement de jeunes talents.
Tant pour les étudiants que pour leurs futurs employeurs, l’heure est venue de choisir des cursus qui collent à leurs ambitions.
Christine Gilguy