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Foires et Salons Monde 2018 : Sven Michael Prüser, professeur de gestion des Affaires à l’université des Sciences appliquées de Berlin

Détenteur d’un diplôme de l’Université libre de Berlin en gestion des affaires en 1989, Sven Michael Prüser enseigne cette matière depuis avril 2009 à l’université des Sciences appliquées (HTW) de Berlin. Entre-temps, il a occupé des postes de dirigeants au sein de grandes sociétés de foires allemandes : d’abord, directeur à Messe Berlin (mars 1996-septembre 2001), puis Senior vice président de Deutsche Messe AG, à Hanovre (octobre 2001-mars 2009). Dans cet entretien, il expose les recettes du succès allemand : les liens avec les acteurs, comme les universités, les régions, les organisations professionnelles ; la politique d’internationalisation ; et le souci apporté à la qualité des salons.

 

Le MOCI. Comment peut-on expliquer en Allemagne que le monde universitaire s’intéresse à l’univers des foires et salons ? Et quelles en sont les conséquences ?

Sven Michael Prüser. En Allemagne, en effet, certaines chaires universitaires se consacrent aux sujets des foires et salons. L’une des raisons en est que les principales sociétés de foires et salons professionnels ainsi que l’AUMA, l’association de l’industrie des foires et salons en Allemagne, ont, au cours des dernières décennies, spécifiquement encouragé la recherche sur les salons et leurs effets en attribuant des contrats de recherche. Par exemple, l’un des sujets prédominant est de savoir comment traiter des effets économiques régionaux des salons et événements liés aux salons dans les différents Länder. D’où nos travaux sur la filière de l’industrie des salons.

 

Le MOCI. Le succès des grands salons internationaux allemands n’est-il pas celui du modèle économique allemand et de ses entreprises, basé sur l’export ?

S. M. P. Le succès de l’industrie des foires et salons allemands est dû à de nombreux facteurs. Les bases ont été posées dans les années 1950 et 1960, lorsque de nombreux organisateurs de foires et salons allemands ont ouvert leurs portes non seulement aux visiteurs étrangers, mais également aux exposants internationaux. Alors que certaines associations professionnelles allemandes en ce temps-là s’étaient opposées à cette ouverture, il est vite apparu que cette internationalisation, tant côté exposants que visiteurs, était dans l’intérêt de tous, ce qui implique et favorise une concurrence loyale.

 

Le MOCI. Traditionnellement, les professionnels du secteur en France critiquent le fait qu’un certain nombre de Messe sont déficitaires. Que faut-il en penser ? Et pensez-vous que le succès indéniable des grands salons allemands serait possible sans le soutien des villes et des länder ?

S. M. P. Comme les salons sont des manifestations générant des retombées économiques régionales importantes, les villes du monde entier tentent de les attirer dans leurs régions. Pour cela, certains parcs d‘expositions et salons sont subventionnés. Cependant, en terme de résultat, ce phénomène demeure secondaire. Dans la compétition, au final, c’est la qualité de l’ensemble de la manifestation ou salon qui reste l’élément déterminant et structurant. Par ailleurs, certaines subventions sont parfois accordées à des structures qui ne font pas preuve d’une grande efficacité. Elles ne sont pas adaptées aux besoins des salons et, au final, en terme de qualité, le résultat n’est pas probant.

Propos recueillis par François Pargny

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