La bataille à laquelle se livrent les salons spécialisés et généralistes, du type Anuga (Salon international de l’alimentation à Cologne), est symptomatique de la compétition sans concession à laquelle se livrent les villes de foires allemandes.
Ceux qui prédisaient il y a encore quelques années la mort du grand rendez-vous de Cologne en sont finalement pour leurs frais. Les concurrents très pointus ont disparu, comme Interpro (produits laitiers), Intermeat (viande) et Intercool (surgelés) à Düsseldorf, ou ont répondu aux attentes des spécialistes, à l’instar du salon du commerce de fruits frais Fruit Logistica, à Berlin, sans, pour autant, nuire à l’Anuga.
« Interpro et Intermeat étaient des salons très qualitatifs, mais il y a eu des concentrations en Europe et dans le monde, ce qui n’a plus permis de nourrir ces salons de niche. Du coup, le troisième rendez-vous, Intercool, qui se tenait en même temps, a aussi été annulé », relate Patricia Muller, directrice générale de Promessa, qui représente en France Messe Düsseldorf et Messe Munchen.
Toujours est-il que l’Anuga est bien en place et fait la loi en Europe, en alternance avec le Salon international des industries alimentaires (Sial) à Paris. « Ce sont tous les deux des marques établies. Or, l’industrie alimentaire a besoin de stabilité et, tous les ans, d’un grand salon généraliste pour connaître les tendances, rencontrer les clients et découvrir leurs projets », juge René Wodetzki, le représentant dans l’Hexagone de Koëlnmesse.
Avant sa dernière édition (7-13 octobre), de passage à Paris le 4 mai, Dietmar Eiden, vice-président Trade Fair Management de Koelnmesse, expliquait que l’Anuga, malgré son gigantisme (7 200 exposants sur une superficie globale de 284 000 m2) devait sans arrêt absorber les nouvelles tendances. C’est ainsi que le marché des boissons chaudes connaissant une « forte expansion », ce segment a été retiré de la partie Planification et boulangerie pour devenir un salon de l’Anuga à part entière.
François Pargny