Témoignage : Sylvie Luis, responsable du bureau Sappel à Madrid
« Nous avons l’intention de commercialiser de nouveaux produits »
La société Sappel, basée à Saint-Louis (Haut-Rhin), qui fabrique des compteurs d’eau et d’énergie, est arrivée en Espagne en 2008 pour attaquer le marché de l’eau. A l’époque, les sociétés espagnoles de distribution d’eau avaient lancé de grands projets d’investissements. Avec la crise, ceux-ci ont été divisés par deux, voire par trois, mais ils n’ont pas disparu. Les sociétés de distribution d’eau doivent continuer à investir, ne serait-ce que pour faire face aux obligations légales de changement de compteurs.
La force de Sappel réside dans sa capacité à offrir des systèmes de relevés à distance de haute précision et performants comme, par exemple, la radio Izar, un dispositif qui est ajouté au compteur. « Le relevé à distance intéresse les sociétés d’eau car il fournit des informations qui vont au-delà de la consommation et qui les intéressent particulièrement, notamment en matière d’identification des fuites d’eau. Nous sommes actuellement leaders en Espagne sur le segment de la lecture à distance » explique Sylvie Luis (notre photo), responsable du bureau de Sappel à Madrid qui couvre l’Espagne et le Portugal. La société a signé plusieurs contrats en 2012 et les investissements des sociétés d’eau devraient se poursuivre en 2013-2014, même si les niveaux de dépenses resteront encore bien inférieurs par rapport au niveau atteint pendant la période antérieure à la crise. Sappel, qui travaille actuellement avec un distributeur, entend bien renforcer sa présence en Espagne. Une filiale devrait être créée prochainement et des équipes commerciales propres seront constituées. « Nous avons aussi l’intention de commercialiser de nouveaux produits, comme le compteur en composite que nous lancé en 2012 sur le marché espagnol » précise Sylvie Luis. Cet appareil a reçu un prix lors de l’édition 2008 du salon Pollutec dans la catégorie « Entreprises et Environnement ».
D. S.
Témoignage : Marianne Brucy, directrice du développement international de Showroomprivé
« L’ Espagne est un important réservoir de croissance »
L’existence d’une offre diversifiée est l’une des principales raisons qui expliquent le succès de Showroomprivé, présent en Espagne depuis 2010. La société commercialise via Internet des produits de plus de 1 500 marques espagnoles et internationales avec des rabais compris entre 40 % et 70 %. L’offre est particulièrement large puisqu’elle comprend l’habillement, les cosmétiques, l’équipement électroménager, la décoration, les articles de sport, etc. Le succès a été immédiat : le chiffe d’affaires a atteint 19 millions d’euros en 2011 et il devrait progresser de plus de 50% en 2012. « L’Espagne est un important réservoir de croissance de nos ventes à l’international. Elles ont atteint en octobre un record historique, en hausse de 55% par rapport à la même période de l’année précédente » explique Marianne Brucy (notre photo), directrice du développement international de Showroomprivé. Ce succès reflète l’essor du e-commerce. “Le commerce électronique connaît actuellement une croissance de 20% par an et ce rythme devrait se maintenir au cours des cinq prochaines années » affirme José Luis Zimmerman, directeur général de l’Association espagnole de l’économie digitale (Adigital). Ce phonème s‘explique par l’augmentation du nombre d’internautes (25 millions sur 47 millions d’habitants) et le développement de l’offre de produits sur la toile. Le montant des transactions a atteint 9,2 milliards d’euros en 2011 et il a encore progressé de 19,3 % au premier trimestre de 2012, selon les statistiques de la Commission du marché des télécommunications (CMT).
L’Espagne commence à combler un gros retard. José Luis Zimmerman rappelle que les transactions sur Internet ne représentent que 2% du chiffre d’affaires du commerce au détail, très inférieur à celui du Royaume-Uni (8%). Le tourisme et les transports génèrent un tiers des transactions mais on constate une diversification vers d’autres segments : mode, alimentation, cosmétiques, etc.
D. S.
Témoignage : Alain Harfouche, directeur général de L’Occitane España
« Nous allons ouvrir une vingtaine de boutiques au cours des deux prochaines années »
« La crise est bien là » affirme Alain Harfouche (notre photo), directeur général de L’Occitane España. Comme la majorité des grands secteurs d’activité économique en Espagne, celui de l’hygiène et des cosmétiques est en récession depuis 2009. Cependant, la filiale espagnole de L’Occitane continue à se développer et a ouvert douze boutiques au cours des douze derniers mois. En parallèle, les ventes à périmètre constant devraient augmenter légèrement en 2012, une performance remarquable dans le contexte actuel de l’économie espagnole. Cette performance s’explique en partie par l’originalité du concept de L’Occitane et la mise en place d’une stratégie cohérente de développement. « La société est positionnée sur le segment du cosmétique naturel encore peu développé en Espagne » souligne Alain Harfouche. L’offre est non seulement différente par rapport aux acteurs traditionnels du marché, elle est aussi diversifiée puisqu’elle concerne la parfumerie, l’hygiène, les soins, la maison, etc. Autre atout : un niveau de prix intermédiaire entre le haut de gamme (premium) et la consommation de masse. « La filiale réalise l’essentiel de son chiffre d’affaires en Espagne via son propre réseau de boutiques et ne dépend que marginalement de distributeurs chez lesquels la guerre des prix fait rage. « Cette situation nous permet de maîtriser nos prix et notre stratégie commerciale » souligne Alain Harfouche. L’Occitane a aussi bénéficié des conséquences positives de la crise. « Dans les centres commerciaux et les grandes villes de province, les loyers ont baissé. Dans les zones les plus cotées des emplacements sont désormais disponibles même s’ils restent chers. Il y a désormais davantage de marge de manœuvre pour un nouvel investisseur » fait remarquer Alain Harfouche. La filiale va ouvrir une vingtaine de boutiques au cours des deux prochaines années qui viendront s’ajouter aux 37 existantes actuelles. « Nous investissons pour le futur. L’Espagne conserve un potentiel de développement » conclut Alain Harfouche.
D. S.