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Relations bilatérales : la France dépassée par la Chine, rattrapée par les Etats-Unis

Partenaire historique du Togo, l’Hexagone est confronté à la montée en puissance de compétiteurs puissants, comme la Chine et les Etats-Unis. Si sa part de marché diminue, en revanche, sa présence reste forte dans la parfumerie-cosmétique, la pharmacie et dans les investissements.

Bonne nouvelle, la Société Générale réfléchit à l’installation d’une succursale à Lomé. A ce jour, aucune banque française n’est présente au Togo, alors que les établissements marocains notamment, Attijariwafa Bank et Banque marocaine du commerce extérieur (BMCE) à travers la Banque of Africa (BOA), sont entrés en 2013 sur le marché. La France, dont le Togo est un partenaire traditionnel, si ses performances à l’export s’améliorent (d’après les Douanes françaises, 367 millions d’euros en 2012, 397 millions en 2013), perd, néanmoins, du terrain par rapport à d’autres compétiteurs : Chine, Etats-Unis, Belgique, Ghana.

A partir des importations togolaises, le Centre du commerce international, agence conjointe aux Nations Unies et à l’Organisation mondiale du commerce (OMC), a noté une percée des Etats-Unis entre 2011 et 2012, avec des achats togolais passés d’environ 25 millions à plus de 100 millions d’euros. En 2012, la France aurait stagné à 120 millions. Quant à la Chine, elle aurait dépassé la France, devenant ainsi premier fournisseur en 2010, et les approvisionnements togolais en provenance du géant asiatique auraient continué à progresser pour atteindre environ 180 000 millions d’euros.

Ces chiffres doivent, toutefois, être pris avec prudence. D’abord, parce qu’ils sont très différents de ceux des douanes françaises. Ensuite, indique le Service économique (SE) à Lomé, « les exportations américaines et belges incluent beaucoup de voitures d’occasion, dont, pour les dernières, une partie vient de France » et « certains grossistes belges de produits alimentaires exportant vers le Togo s’approvisionnent en France ».
Quant aux ventes de l’Hexagone, le poste « produits pétroliers » raffinés est très erratique. Il est lié à des « opérations de courtage international » touchant surtout « des produits raffinés n’étant jamais débarqués sur le sol togolais », observe encore le SE.

En 2012, les livraisons françaises ont particulièrement progressé dans la pharmacie et dans la chimie, la parfumerie et la cosmétique, respectivement de 46 % et 32 %. L’an dernier, d’après les informations que Le Moci est parvenu à recueillir, les exportations ont baissé dans la même proportion dans la chimie-parfumerie-cosmétique, alors que la pharmacie a encore gagné 2,4 %. L’électronique et l’informatique a progressé également de 5,3 %. C’est le premier poste à l’exportation avec près de 48 millions d’euros, devant les industries agroalimentaires, avec environ 38 millions (- 12,9 %), et la pharmacie, avec près de 36 millions.

En ce qui concerne les investissements, Castel prévoit d’injecter des fonds dans de nouvelles lignes de production et d’emballage de sa brasserie. Bolloré, de son côté, se dote d’un troisième quai pouvant accueillir des navires porte-conteneurs d’une capacité maximale de 7 000 tonnes équivalent vingt pieds (EVP).

A l’époque, le groupe français a signé avec Vinci pour un montant de 42,5 millions d’euros la construction et le dragage du quai. L’an dernier, Eiffage a, pour sa part, empoché un contrat de 26 millions pour réaliser les travaux de terre-pleins. « Si dans les travaux publics, l’offre chinoise moins disante peut être un handicap, pour des chantiers qui exigent un savoir-faire reconnu, les entreprises françaises parviennent à se placer », commente François Giovalucchi, conseiller économique à Lomé.

François Pargny

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