Le Moci. À quoi sert la commission Sûreté du CIAN ?
Alain Flandrois. La commission Sûreté du CIAN (Conseil français des investisseurs en Afrique) que nous avons créé il y a deux ans est un lieu d’échanges de bonnes pratiques dans le domaine sensible de la sécurité des entreprises françaises en Afrique. Une trentaine de PME comme de grands groupes participe tous les deux mois à des réunions sur une thématique donnée. À chaque fois, j’invite un opérateur et un institutionnel (juriste, expert des assurances, etc.), ce qui permet d’avoir des regards croisés sur le sujet. Ces réunions donnent aussi l’occasion aux entreprises qui travaillent dans un même pays de se connaître et de s’échanger des informations pour mieux appréhender les réalités du terrain et également mettre en commun certains de leurs moyens dans des situations de crise.
Le Moci. Pouvez-vous citer certains thèmes abordés qui ont beaucoup intéressé vos adhérents ?
A. F. Je pense notamment à une réunion consacrée en mars 2014 au thème de la responsabilité juridique des dirigeants de sociétés à l’étranger à l’égard de leurs salariés où était invité l’avocat Pierre-Yves Couturier, spécialiste de ces questions. Tout le monde se souvient de la condamnation en décembre 2011 par la Cour de cassation de la société Sanofi Pasteur dans le cas de l’agression d’une salariée expatriée en Côte d’Ivoire survenue hors du temps de travail et sans lien direct avec l’exécution du contrat de travail. Cette décision, qui fait désormais jurisprudence, instaure l’extra-territorialité en matière de justice, ce qui pose un vrai problème de fond. Autre sujet abordé qui a suscité beaucoup d’intérêt début 2014: celui des nouveaux risques « Afrique 2.0 » liés au développement particulièrement rapide du téléphone mobile et des réseaux sociaux.
Propos recueillis par Isabelle Verdier