Entretien avec le Dr Yann Rouaud, directeur Médical Assistance d’International SOS

Le Moci. Est-il très risqué pour un voyageur d’affaires d’aller dans les pays touchés par le virus d’Ebola ?

Yann Rouaud. Il est recommandé de différer les voyages non essentiels prévus dans les trois pays les plus touchés par le virus d’Ebola (Liberia, Sierra Leone et Guinée) et d’évacuer la population expatriée qui n’est pas indispensable. Il reste que le voyageur d’affaires est exposé de manière moins aiguë au virus que les personnels de santé qui sont en contact avec les malades. Notre plus grande crainte concernant le voyageur d’affaires est qu’il soit touché par des événements non liés à Ebola (accident de la route, accident cardio-vasculaire, etc.) et qu’il soit difficile de le soigner et de l’évacuer en raison de la surcharge des hôpitaux et de l’hésitation des sociétés de transport aérien sanitaire à prendre en charge les personnes venant de ces pays.

Le Moci. Quelles sont les précautions que doit prendre un voyageur d’affaires face au virus d’Ebola ?

Y. R. Je conseillerais en premier lieu au voyageur d’affaires de s’informer avant de partir : nous avons mis en place un site d’International SOS entièrement dédié au virus* avec les dernières informations et toute une partie de conseils pratiques avec notamment dans la section « Education Materials » une vidéo s’adressant spécifiquement aux voyageurs d’affaires (voir article). Ceux-ci doivent également bien se connaître médicalement, prévoir les médicaments qui leur sont nécessaires et respecter les règles concernant le paludisme que l’on a tendance à oublier. Enfin, le moindre signe suspect doit être signalé aux centres spécialisés compétents.

Le Moci. Comment se passe le quotidien des personnels de sociétés étrangères présentes dans les pays touchés par le virus ?

Y. R. Toutes les entreprises se sentent concernées par Ebola. Afin de les accompagner dans cette problématique, nous proposons à nos clients sur place une palette de services qui va de la hotline et du conseil téléphonique aux évacuations médicales en passant par la mise en place de « fever clinics » et la fourniture de matériels de désinfection et de protection.

Propos recueillis par Isabelle Verdier

*https://www.internationalsos.com/ebola/index.cfm?content_id=407&language_id=ENG