Dans le PRIE, deux instruments sont plus particulièrement mis en valeur dans cette région qui doit fusionner avec le Languedoc-Roussillon : la plateforme d’informations numérique et, surtout, le contrat d’appui à l’export. Il s’agit offrir aux entreprises qui veulent se projeter à l’international ou grossir au grand large toute une palette de prestations sur mesure, du conseil juridique à l’embauche de cadres.
Adopté le 28 mars 2013, le plan régional d’internationalisation des entreprises (PRIE) en Midi-Pyrénées a été doté d’un budget de 23 millions d’euros entre 2013 et 2016. L’objectif affiché est double : à la fois densifier le tissu des entreprises exportatrices, surtout composé de grandes sociétés, et diversifier l’activité internationale, l’aéronautique représentant 85 % de l’export dans la région. Dans son introduction au PRIE, le président du Conseil régional, Martin Malvy, met en avant deux dispositifs : le contrat d’appui à l’export et la plateforme numérique d’information gratuite accessible pour 186 pays.
« Par rapport à d’autres territoires dans l’Hexagone, Midi-Pyrénées possède assez peu de PME de grande taille et d’ETI, car ce sont souvent des sous-traitants de l’aéronautique qui n’exportent pas en direct », expose Jean-Michel de Bellerive, chef du service International de CCI Midi-Pyrénées. « Il y a peu de TPE, sauf dans les niches technologiques. Ce sont surtout des entreprises de 50 et 250 salariés », renchérit Franck Edelaar, chef du bureau Économie et export au Conseil régional. La volonté de la Région est de privilégier l’action individuelle plutôt que les opérations collectives. La plateforme numérique offre des informations réglementaires, sur les droits, les taxes, les marchés, les acteurs locaux, les partenaires régionaux, le dispositif français.
« Ce type de renseignements compte pour la moitié des besoins, les 50 % concernant le financement », constate Franck Edelaar. Ces informations sont évidemment essentielles au moment où il faut bâtir un programme d’actions ou travailler avec les partenaires locaux sur une stratégie. Le contrat d’appui à l’export offre d’autres services (aide au conseil juridique, extension de brevets à l’étranger, étude de marché, etc.) pour lesquels les sociétés peuvent recevoir une subvention représentant 50 % de l’ensemble des frais. Avec une exception, l’embauche des cadres, une prestation couverte à hauteur de 30 % des salaires bruts chargés.
Pour Franck Edelaar, « le renforcement des équipes export, voire leur création, est, compte tenu de la taille des entreprises et leur besoin d’internationalisation, le plus important à privilégier ». En ce qui concerne les filières, « la Région cherche à accrocher les sociétés d’aménagement ou de maintenance aéronautique aux grandes plateformes internationales du secteur, à orienter les spécialistes des biotechnologies ou des technologies de l’information et la communication en Amérique du Nord ou au Japon, ceux des biens de consommation en Chine… ».
Le contrat d’appui à l’export a ainsi été utilisé par une vingtaine d’entreprises, une quarantaine de dossiers étant à l’heure actuelle en attente. « Nous essayons aussi, autant que possible, de faire le lien entre export et innovation. C’est pourquoi le contrat d’appui concerne aussi la mise au point de produits.
Ensuite, confie Franck Edelaar, nous aidons à l’internationalisation de l’entreprise ». L’accompagnement collectif est, quant à lui, concentré sur l’émergence des filières. En fonction des secteurs (dispositifs médicaux, TIC, technologies agroalimentaires, etc.) et des dépenses, les bénéficiaires peuvent toucher jusqu’à 4 000 euros sur un an. Le service International a ainsi opéré pour environ 140 entreprises en année pleine. Dans le PRIE, les filières prioritaires sont listées. En revanche, le rôle d’opérateur du Service international de la compagnie consulaire n’est pas évoqué.
C’est pourquoi la Région et CCI Midi-Pyrénées ont conclu en juin dernier une convention, selon laquelle le service International est officiellement l’opérateur unique pour l’accompagnement collectif, hors salon, une compétence réservée à Midi-Pyrénées Expansion, l’agence de développement économique de la région. Le PRIE n’est pas, pour autant, une fin en soi. « Nous possédons dans ce territoire de nombreuses TPE avec des produits singuliers.
Et je pense qu’en fonction de la demande, on pourrait en 2015 ajouter dans les filières reconnues l’art de vivre, la décoration, l’habitat ou les cosmétiques », délivre Jean-Michel de Bellerive. Pour favoriser l’internationalisation des entreprises, les regroupements, mais aussi les clusters et les pôles de compétitivité (Aerospace Valley, Agri Sud Ouest Innovation/Agrimip, tous deux communs avec l’Aquitaine, Cancer Bio Santé, etc.) sont soutenus de façon à mutualiser les efforts et à réaliser des synergies. Le service International anime ainsi, depuis sa fondation il y a trois ans, Digital Place, un cluster dans les technologies de l’information.
François Pargny