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Dossier spécial Régions 2016 : les nouvelles régions

 

 

 

 

 

 

 

Auvergne Rhône-Alpes
Une nouvelle agence pour partir sur de nouvelles bases

La nouvelle Région Auvergne Rhône-Alpes aura bien un « bras armé » pour mettre en œuvre sa politique de développement économique, mais la nouvelle agence qui naîtra, début janvier 2017, de la fusion des anciennes agences de développement économique rhônalpine ARDI (Agence régionale du développement et de l’innovation) et auvergnate ARDE (Agence régionale de développement économique Auvergne) n’aura sans doute aucun point commun avec l’ancienne Erai (Entreprises Rhône-Alpes International), son offre étendue d’accompagnement des entreprises à l’export, et son vaste réseau de filiales et succursales à l’étranger. Depuis la mise en liquidation judiciaire de cette structure en juin 2015, le nouvel exécutif a marqué sa volonté de tourner cette page.

« La fusion de ces deux structures est fidèle à nos engagements », a d’ailleurs commenté Laurent Wauquiez fin octobre (1). « Cette nouvelle agence aura une grande efficacité et visibilité pour aider nos entreprises dans leur développement ; tout cela pour un coût de financement moindre » avait ajouté le président de cette Région qui a non seulement changé de périmètre, mais aussi de couleur politique en basculant à droite. L’élu en charge de l’internationalisation est Martial Saddier, vice-président délégué aux Entreprises, à l’emploi, au développement économique, à l’économie de proximité, au commerce, à l’artisanat, aux professions libérales.

Selon nos informations, cette nouvelle agence régionale, en cours de constitution, sera l’outil opérationnel de la région pour mettre en œuvre sa stratégie d’innovation, d’internationalisation (attractivité et aide à l’export), d’emploi et de formation. Elle aura son siège à Lyon mais une implantation conséquente en Auvergne. Ses missions, ses objectifs et son budget devraient être inscrits dans le SRDEII (Schéma régional de développement économique, d’innovation et d’internationalisation) que la Région doit adopter, au terme d’un vaste processus de consultation, dans le courant du mois de décembre. En attendant de connaître plus dans le détail les orientations qui seront fixées dans ce Schéma, un document de synthèse sur cette concertation, donne les grands axes sur l’international : « Mieux accompagner les entreprises à l’international » (et notamment simplifier et mutualiser les dispositifs), « privilégier des approches sectorielles », et « attirer les investisseurs » pas seulement étrangers (2).

La nouvelle agence, qui emploiera une cinquantaine de personnes dans un premier temps, aura surtout un rôle de coordinateur des programmes d’action autour de l’innovation, le soutien à l’internationalisation et l’appui aux entreprises (de la création à la transmission). Elle devrait logiquement faire faire plus que faire elle-même. « Ce sera une structure agile, une sorte de guichet unique régional », croit savoir un bon observateur de la scène économique régionale, impliqué dans la concertation. Elle aura une « stratégie de référencement des acteurs qui sont pertinents pour la mise en œuvre de chaque action ». Autrement dit, et conformément aux propos tenus à diverses reprises par Laurent Wauquiez ces derniers mois, pas de nouvelle Erai, mais une politique de coordination et de partenariat avec les acteurs et réseaux existants pour la mise en œuvre des appuis aux entreprises (chambres de commerce, autres structures locales comme les pôles de compétitivité et clusters, les opérateurs d’État, etc.) dans le cadre d’une stratégie mieux structurée autour de priorités économiques, sectorielles et géographiques.

Christine Gilguy

(1) Ardi/Arde : le nouvel outil économique d’Auvergne Rhône-Alpes, 27/10/2016, sur www.acteursdeleconomie.latribune.fr.
(2) Auvergne-Rhône Alpes – Économie, innovation, international : quelle ambition pour notre région ? Synthèse de la concertation.
Sur www.ambition-eco2021.auvergnerhonealpes.eu.

 

 

Grand Est
La nouvelle Région veut augmenter de 10 à 30 % le nombre de ses exportateurs

Dans le Grand Est, l’international sera à n’en pas douter une priorité haute du futur SRDEII (Schéma régional de développement économique, d’innovation et d’internationalisation) dont les schémas d’orientation seront publiés d’ici fin décembre 2016 avant un vote sur le texte détaillé final en mars ou avril 2017 : cette grande région issue de la fusion de l’Alsace, de la Champagne-Ardenne et la Lorraine, qui possède une tradition industrielle forte (quoique concentrée, avec le Bas et le Haut Rhin ainsi que la Moselle qui font 60 % de l’export) et la plus longue frontière avec l’Europe de toute la France, est déjà la deuxième exportatrice de France (13,3 %), derrière l’Île de France (18,7 %). Et, précise son président Philippe Richert, c’est « la première pour le taux d’exportation par habitant », qui atteignait 10 800 EUR/hab en 2015, 200 EUR de plus que la suivante, Occitanie/Pyrénées-Méditerranée. Celui qui préside également l’association Régions de France, tient à rappeler une autre caractéristique issue de l’histoire de cette grande région industrielle : « Nous avons des entreprises qui ont un taux moyen de capitaux étrangers supérieur de 40 % à la moyenne des françaises », avec une dominante de filiales allemandes, mais aussi américaines. Des caractéristiques qui font de l’internationalisation une évidence de la stratégie de développement : « la Région a des possibilités et des obligations dans les domaines de l’internationalisation qui peuvent être plus importantes et développées que dans d’autres régions », remarque encore le président du conseil régional.

En l’occurrence, comment faire plus et mieux ? Déjà, des possibilités nouvelles sont apparues avec la fusion. Philippe Richert aime citer l’exemple des vins d’Alsace et des champagnes, dont les « producteurs se connaissaient peu et échangeaient peu » avant la fusion. Les premiers sont encore très orientés sur le marché local, en misant sur le tourisme, les seconds sont d’abord orientés sur l’export, ayant encore peu développé leur potentiel touristique. « On essaye de profiter de cette nouvelle Région pour échanger des bonnes pratiques des deux régions et aller le plus loin possible ». Plus globalement, il est ressorti du bilan réalisé lors de la phase de concertation trois grandes orientations : « la première est que nous avons besoin de renforcer le panel des entreprises qui vont à l’exportation de 10, 20 ou 30 % » détaille Philippe Richert, ce qui passera par l’identification des entreprises qui ont le potentiel pour cela. À l’heure actuelle, selon l’Insee, 14 600 entreprises du Grand Est exportent.

Deuxième aspect : alors que le commerce extérieur de la nouvelle région reste orienté a plus de 70 % sur l’Europe (avec seulement 18 % orientés vers le grand export), « il s’agit d’aller sur des marchés nouveaux, à découvrir » ; les États-Unis, par exemple, ou des pays en développement et émergents, incluant la Chine, devraient faire partie des nouvelles destinations où les efforts de prospection seront encouragés de façon ciblée. Enfin, troisième axe d’action qui sera soutenu : le « chasser en meute », même si Philippe Richert n’aime pas cette expression. Il s’agira « de partir groupé pour être plus efficace », détaille-t-il.

Le président du Grand Est ne souhaite pas entrer plus dans le détail des mesures qui seront intégrées dans le SRDEII pour inciter les entreprises, notamment les PME, à davantage s’orienter vers l’international, car toutes ne sont pas encore arrêtées ni validées en cette fin novembre. L’on sait toutefois que les trois anciennes régions avaient mis en place des dispositifs, avec des variantes dans les modalités, dans le cadre de leurs anciens Plan régionaux d’internationalisation (PRI) : financement des démarches de diagnostic/plan d’action, participation au financement des missions de prospection individuelle ou collective, par exemple, soutien au recrutement de V.I.E (Champagne Ardenne, Lorraine).

Quels seront les partenaires de la région pour la mise en œuvre ? Le réseau consulaire aura sans nul doute un rôle majeur en tant que principal point d’accès aux dispositifs d’aide à l’export dans le Grand Est et opérateur de leur mise en œuvre. « Les CCI ont vocation avec les moyens financiers et surtout humains qui sont les leurs, à accompagner les entreprises vers l’international », indique Philippe Richert, qui rappelle que dans la région Alsace, dont il était le président, les CCI étaient les organismes qui organisaient et réalisait « l’accompagnement concret », sur financement du conseil régional. Ce modèle, « on va le garder car il évite les doublons ».

Sur l’international, l’autre grand volet de l’action régionale – qui intéresse aussi l’internationalisation des entreprises de la Région – portera sur l’attractivité et la promotion des territoires auprès des investisseurs étrangers. Dans ce domaine, le Grand Est a d’ores et déjà clairement opté pour une stratégie de marque : il y aura « la mise en place systématique d’agences de l’attractivité pour la Région Grand Est et ses sous-régions avec la création d’une marque Alsace, d’une marque Lorraine, et d’une marque pour Champagne Ardenne », explique le chef de l’exécutif régional. « Nous garderons ces trois identités, mais il y aura aussi une grande identité nouvelle Grand Est ».

Christine Gilguy

 

Bourgogne-Franche-Comté
Mener une politique cohérente à l’international

« Toutes mes délégations, dont depuis quelques semaines l’export, c’est moi qui les ai demandées », confie Patrick Ayache, vice-président à la Région Bourgogne-Franche-Comté, chargé des fonds européens, du contrat de plan, du tourisme, du rayonnement international et de l’export. Pour cet élu du Doubs, il est « essentiel de réunir des services qui ont souvent l’habitude de travailler séparément » pour mener « une politique cohérente à l’international » dans le contexte d’une « concurrence cordiale » entre les treize nouvelles régions, « mais, néanmoins, féroce » en matière d’export ou de tourisme. C’est pourquoi, lors de Vinexpo Hong Kong, du 24 au 26 mai, où une délégation d’entreprises de Bourgogne-Franche-Comté était présente, des rencontres ont été également organisées avec des tours opérateurs.

Pour son premier mandat politique à la demande de la présidente du Conseil régional Marie-Guite Dufay, élue le 4 janvier, le représentant du groupe Notre région d’avance – la gauche unie, ancien directeur général des services de la ville de Besançon pendant quatorze ans (2002-2016), a de grandes ambitions. Selon lui, « le tissu industriel n’est pas suffisamment positionné à l’export et la Région a conscience que les marchés en développement sont beaucoup à l’international et moins en France ». Quelques thèmes seront ainsi inscrits dans le schéma régional de développement économique, d’innovation et d’internationalisation (SRDEII), qui sera voté d’ici la fin de l’année : sensibiliser les PME-TPE ; leur assurer un développement pérenne, en commençant par opérer dans des zones de partenariat traditionnel qui sont plus sécurisantes (région du Cap, Rhénanie-Palatinat, Chili) ; fédérer le réseau des acteurs à l’international et le simplifier, l’opérateur central devant être la Chambre régionale de commerce et d’industrie (CRCI) Bourgogne-Franche-Comté.

S’agissant des aides à l’international – aides directes – elles devraient donc être accrues, mais « il faudra aussi améliorer le chasser en meute et travailler avec des secteurs bien organisés », livre Patrick Ayache, qui annonce une cinquantaine d’opérations à l’international l’an prochain « pour tous les domaines d’activité et avec un objectif de 600 entreprises accompagnées ». Reprenant le modèle de financement des volontaires à l’international en entreprise (V.I.E) de l’ex-Bourgogne (indemnité couvrant 50 % du salaire du V.I.E + prise en compte une partie des frais de gestion et d’hébergement) – alors que la Franche-Comté ne finançait pas dans le cadre de cette procédure gérée par Business France pour le compte de l’État – la nouvelle région « va soutenir ce service sûr et indispensable à des sociétés qui n’ont parfois pas la taille critique à l’international ». Les aides concerneront aussi le conseil ou les jeunes sociétés innovantes.

Enfin, le vice-président veut que les PME et TPE profitent des fonds européens (Feder, programme Interreg avec la Suisse…). « Il y a des porteurs de projets qui s’ignorent ou qui refusent de se plonger dans les mécanismes européens. Pour les aider, nous allons donc créer une fabrique à projets, c’est-à-dire une structure légère et itinérante, se déplaçant sur le terrain », promet le vice-président, qui déclare ne rien ignorer de la lourde tâche qui l’attend. Entre 2014 et 2020, les fonds européens représentent une manne de 1,4 milliard d’euros.

François Pargny

 

Normandie
CCI International, confirmé et renforcé

Parmi les fusions réalisées dans l’Hexagone, celle de la Normandie est particulière, dans la mesure où l’international était déjà mutualisé depuis plusieurs années dans les anciennes régions Basse-Normandie et Haute-Normandie, avec la fondation de CCI International Normandie. Pour autant, l’une et l’autre disposant d’une agence d’innovation, ces deux structures, Miriade et Seinari, ont été transformées pour donner naissance à l’Agence de développement de Normandie (ADN), qui a été lancée, le 19 avril, par Hervé Morin, président de la Région Normandie, et Sophie Gaugain, première vice-présidente en charge du Développement économique. « Le rôle de CCI International Normandie est renforcé, assure son directeur, Thierry Achard de la Vente, puisque l’ADN lui a délégué l’aide aux entreprises et l’accompagnement à l’international ».

Si CCI International est ainsi « l’acteur de proximité », l’ADN, qui se présente comme un guichet unique pour les entreprises, a la haute main sur le volet financier. Elle préside, à cet égard, un comité, qui s’est réuni pour la troisième fois le 10 novembre, avec l’ensemble de l’Équipe de France à l’export. En matière d’aides régionales, le dispositif a été simplifié, puisque seuls deux produits sont désormais proposés :
– Impulsion Export offre à l’entreprise une aide directe, représentant pour tout projet à l’international 50 % des frais (déplacement, participation au salon, conseil…), avec un plafond, toutefois, de 35 000 euros par action.
– Le programme d’actions collectives annuel pour lequel la Région apporte à CCI International une aide de 50 %, ensuite reversée aux entreprises. En 2017, 17 opérations sont prévues.

François Pargny

Hauts-de-France
CCI International, déjà opérateur délégué dans la pratique

Dans les Hauts-de-France, résultat de la fusion du Nord-Pas-de-Calais et de la Picardie, l’organisation du soutien à l’export n’est pas encore définitivement gravée dans le marbre, même si, le 23 juin dernier, la Chambre régionale de commerce et d’industrie et le Conseil régional ont conclu un accord de coopération en dix points, dont l’international, prévoyant que CCI International Hauts-de-France pilotera les actions à l’export, avec notamment les participations aux salons internationaux. En fait, pour la structure consulaire, ce n’était qu’une confirmation de ce qui se passait depuis le début de l’année, puisque CCI International Hauts-de-France, après la fusion préparée pendant un an et demi de CCI International Nord de France et CCI International Picardie, fonctionne déjà avec une équipe unique sur tout le territoire national. Ce sont ainsi 50 personnes, sous la direction de Virginie Blida, ancienne directrice de CCI International Nord de France, qui déroulent un programme également unique et avec un budget quasi unique.

Pour autant, à ce jour, la mission que remplit dans la pratique l’entité consulaire pour l’accompagnement des entreprises n’a pas fait l’objet d’une convention avec la Région. Laquelle hésite encore dans le choix de sa direction administrative servant de lien avec CCI International. En outre, d’après nos informations, tout récemment, certains membres des anciennes équipes du Conseil régional de Picardie réclameraient de mener certaines opérations. Une revendication qui s’explique par le fait que dans cette ancienne région, l’exécutif comme la Chambre régionale menaient, sans pour autant se concerter, des actions à l’export. Alors que dans le Nord-Pas-de-Calais le Conseil régional avait délégué l’action à l’export à CCI International Nord de France, laquelle avait su gagner en efficacité en mutualisant l’international des 13 chambres territoriales.

François Pargny

Nouvelle Aquitaine
Vers un guichet et un parcours unifiés de l’export

L’internationalisation des entreprises sera une des priorités de la Région Nouvelle Aquitaine, qui doit adopter son SRDEII (Schéma régional de développement économique, d’innovation et d’internationalisation) vers mi-décembre. Elle s’oriente même vers la constitution d’un « guichet régional unique de l’export » pour les entreprises, avec des points d’entrées de proximité dans les différents départements. Quand à l’organisation des aides, elle se fera en fonction du suivi, par l’entreprise, d’un parcours de l’export la menant d’un diagnostic à l’établissement d’une stratégie, puis l’orientant vers différents opérateurs en fonction de ses besoins.

Une organisation qui n’est pas sans rappeler celle qu’avait adoptée l’ancienne Aquitaine, dans le cadre de son Plan régional d’internationalisation des entreprises (PRIE), d’autant plus que CCI International, le service d’appui à l’internationalisation mutualisé de la CCI de Région, sera l’opérateur de ce nouveau dispositif. « L’enjeu, pour la Nouvelle Aquitaine, était d’obtenir la régionalisation de l’organisation des CCI. C’est sur de bons rails : on va vers une CCI Internationale Nouvelle Aquitaine », nous confirmait Anne-Cécile Petit, chef du service Développement international des entreprises et attractivité économique à la Région Aquitaine, début novembre. Les services et organigrammes de la nouvelle Région étaient, à cette date, encore en cours de réorganisation.

En matière de principe d’action, la nouvelle Région, que préside le socialiste Alain Rousset, ex-président de la Région Aquitaine – le soutien à l’export relevant de la délégation de Bernard Uthurry, vice- président en charge du Développement économique et de l’économie numérique –, sera par ailleurs la seule collectivité territoriale bailleur de fonds en matière d’aide à l’export dans le cadre du SRDEII. « Il s’agit d’assurer une cohérence d’ensemble » explique Anne-Cécile Petit. D’autant plus que « la logique du parcours de l’export est quelque chose de nouveau pour le Limousin et Poitou Charente ».

Le consensus entre les trois anciennes régions Aquitaine, Limousin et Poitou Charente sur ces grandes orientations a sans doute été facilité par le fait que des trois, la première, plus industrialisée et internationalisée, était celle qui avait mené le plus loin son organisation de « pilote » de l’export dans le cadre du PRIE. En ce qui concerne les outils opérationnels, les deux anciennes agences de développement économique régionales de l’Aquitaine et du Limousin (Poitou Charente n’avait pas d’agence dédiée dans ce domaine), l’ADI et Limousin Expansion, ont d’ailleurs fusionné dès juin 2016 pour donner naissance à une agence unique au niveau régional.

Les objectifs détaillés de la Nouvelle Région en matière d’internationalisation des entreprises seront dévoilés dans le SRDEII. Mais sur les grands principes, si les PME restent les cibles prioritaires, celles-ci ont été élargies : « On va élargir aux ETI et aux exploitants agricoles, notamment les producteurs de vin », indique Anne-Cécile Petit. Trois dispositifs d’appui sont proposés pour faire l’objet d’un règlement d’intervention : un programme primo exportateur, un programme exportateurs confirmés et un programme d’aide au recrutement de cadres export incluant le financement du V.I.E (volontariat international en entreprises). « Le dispositif sera plus ouvert mais le filtre sera le parcours de l’export » résume notre interlocutrice.

Christine Gilguy

 

Occitanie/Pyrénées-Méditerranée
Le choix de maintenir les organismes existant

Dans la fusion entre Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon, ce qu’il faut retenir, c’est que l’existant a été conservé. L’opérateur principal est l’agence du développement économique, de l’export et de l’innovation (Madeeli), instrument d’accompagnement des entreprises créé en février 2015 par Midi-Pyrénées, qui « ne doit pas seulement les outiller, mais aussi les aider à s’outiller pour intégrer de nouvelles compétences ou former leur personnel », explique sa présidente déléguée Nadia Pellefigue, vice-présidente du Conseil régional Occitanie/ Pyrénées-Méditerranée, en charge du Développement économique, de l’innovation, de la recherche et de l’enseignement supérieur, qui préside également le Comité stratégique export, réunissant 53 membres (réseau consulaire, CCEF, pôles de compétitivité, syndicats, etc.).

Si Madeeli doit monter des missions collectives et des participations à des salons, ce n’est pas exclusif. Tenant compte de la diversité des acteurs et surtout des expériences, d’autres opérateurs sont employés, comme la Chambre régionale de commerce et d’industrie (CRCI) qui monte la participation de la région, avec le pôle de compétitivité Aerospace Valley, au Salon de l’aéronautique du Bourget, secteur ô combien important, puisqu’il représente les deux tiers des exportations de la quatrième région exportatrice de France.

Pour sa part, Sud de France Développement, structure d’accompagnement phare de l’ex. Languedoc-Roussillon, continue à préparer des participations collectives, par exemple au World Mobile Congress à Barcelone. C’est aussi cet organisme qui pilotera, du 5 au 8 janvier 2017 à Las Vegas, en collaboration avec Madeeli, la délégation de 26 entreprises régionales au Consumer Electronics Show (CES). Sud de France anime encore le réseau des Maisons à l’international créées par l’ancienne région Languedoc-Roussillon, « ce qui doit être particulièrement utile pour nouer des joint-venture, les Maisons à l’international pouvant servir de carrefours pour de tels accords entre les entreprises », estime Nadia Pellefigue.

En matière d’attractivité, l’État et les collectivités territoriales, région, départements, métropoles, doivent s’entendre. Nadia Pellefigue plaide pour la fondation d’un comité indépendant « pour mettre en place une stratégie commune et dont le travail soit corrélé avec celui du comité stratégique à l’export ». S’agissant des aides à l’export, l’élue de Haute-Garonne ne souhaite pas s’engager, tant que le Schéma régional de développement économique, d’innovation et d’internationalisation (SRDEII) n’est pas voté. Cinq outils seront, toutefois, utilisés : subvention, avance remboursable, garantie, commande publique, prise de participation au capital social.

Quant au volontariat à l’international en entreprise (V.I.E), le système en place en Midi-Pyrénées sera étendu à l’ensemble du nouveau territoire, en l’occurrence une indemnité de 50 % pour le salaire du V.I.E + les frais de gestion et d’hébergement (alors que le Languedoc-Roussillon ne finançait pas le V.I.E). À noter encore que, comme en Ile-de-France, le SRDEII est préparé en même temps que le Schéma régional de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation (SRESRI), deux schémas dont Nadia Pellefigue assure le suivi, et le Contrat de plan régional de développement des formations et de l’orientation professionnelle (CPRDFOP). « Nous croyons que ces trois piliers sont indispensables pour bâtir une stratégie globale pour l’emploi et la croissance », souligne encore la vice-présidente du Conseil régional.

François Pargny

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