« Au Canada, c’est le Québec qui a été l’initiateur et le plus fervent promoteur de l’ouverture des négociations », a souligné Pauline Marois, lors de son passage à Bruxelles le 16 décembre, à l’occasion d’une tournée européenne. Avant même la ratification finale de l’accord de libre-échange conclu entre l’UE et le Canada le 18 octobre dernier, la Première ministre cherche déjà à positionner le Québec comme partenaire stratégique des Européens. Deuxième marché cible de la Belle Province après les États-Unis, l’Europe lui offre de nouvelles opportunités. Étroitement associées aux négociations, et désormais acteurs incontournables dans la mise en œuvre de cet accord économique et commercial, les autorités québécoises se sont fixées des objectifs ambitieux.
Alors que les exportations de marchandises ont déjà connu, en une décennie, une augmentation de 10 % – représentant 12 % du total de ses exportations – le gouvernement provincial espère profiter de l’accord de libre-échange pour booster de 10 % supplémentaires les ventes vers l’UE au cours des cinq prochaines années. « Nous sommes ici pour faire en sorte que les entreprises se préparent à l’ouverture accrue de nos marchés », a indiqué Pauline Marois, précisant que les retombées économiques, estimées pour le Québec, étaient de l’ordre de 2,2 milliards de dollars canadiens (1,5 milliard d’euros) par an en termes de produit intérieur brut (PIB) et susceptibles de générer la création de 16 000 emplois.
Au-delà de l’ouverture de l’espace communautaire, la Province mise sur le renforcement des liens bilatéraux avec certains Etats membres, ses principaux partenaires étant la France, la Belgique, l’Allemagne et le Royaume-Uni. Parmi les secteurs porteurs pour des collaborations conjointes, figurent notamment l’aéronautique, les textiles techniques ou le multimédia. Autre priorité stratégique : l’électrification des transports, un domaine qui a fait l’objet, à Paris le 13 décembre, de la création d’un groupe d’experts franco-québécois, chargés de veiller à favoriser la collaboration entre les milieux industriels et la recherche des deux côtés de l’Atlantique. Plus globalement ce sont tous les secteurs innovants que le Québec entend développer, notamment via des partenariats ciblés. Un volet prioritaire du programme du gouvernement provincial vise à ce que les dépenses de R&D atteignent 3 % du PIB.
Kattalin Landaburu, à Bruxelles