Le partenariat entre la France et le Québec est intense et associe tous les acteurs politiques, économiques, sociaux : les gouvernements, les régions, les entreprises, notamment. A la longue liste des collaborations, vient ainsi de s’ajouter tout récemment l’électrification des transports. Explication.
Le 13 décembre dernier, Pauline Marois, Première ministre du Québec, et Pierre Moscovici, ministre français de l’Économie et des finances, ont annoncé la création d’un groupe de travail bilatéral sur l’électrification des transports. Une initiative qui renforce des liens étroits noués et développés depuis longtemps au sein du Groupe franco-québécois de coopération économique (GFQCE).
Pierre Moscovici s’est félicité d’une entente visant à « trouver des solutions pour accroître les performances énergétiques et rendre les technologies plus sûres et moins polluantes ». En retour, Pauline Marois a estimé que cette « collaboration » allait permettre aux deux parties de se positionner « parmi les leaders du secteur des véhicules électriques » sur leurs « continents respectifs et de développer les meilleures pratiques mondiales ».
« Pauline Marois a annoncé qu’elle suivrait directement les progrès du groupe de travail, dont le pilotage a été confié, côté québécois, au député Daniel Breton, et s’agissant de la France, au sénateur du Doubs Martial Bourquin », indiquait alors au Moci Frédéric Kaplan, chef du Service économique au Canada.
Échanges d’informations, projets communs de transport public et individuel, infrastructures urbaines, les thèmes de réflexion ne manquent pas. Une analyse des possibilités qui sera facilitée par la présence au Québec des Français Bolloré, PSA et Renault. De façon concrète, il convient de déterminer les outils de mobilité (bus, voiture…), les systèmes de recharge électrique ou de batteries, les clusters et les centres d’étude à développer et, bien sûr, les normes en matière de sécurité, de fiscalité ou encore de recyclage.
L’électrification électrique s’ajoute ainsi à toute série de sujets de coopération économique et technologique développés au sein du CFQCE par les régions ou les clusters (grappes technologiques au Québec et pôles de compétitivité en France). Parmi les secteurs de coopération, figure aussi en bonne place le numérique. L’économie sociale et solidaire a aussi été retenue, parce que le Québec possède une forte tradition en matière de coopérative. Enfin, dans le cadre du programme Entreprenariat et jeunesse, une cinquantaine d’entrepreneurs des deux côtés de l’Atlantique, âgés de moins de 30 ans, se rencontrent tous les ans.
Des partenariats sont encore recherchés dans le cadre du développement du nord du Québec. « Il y a 120 potentiels d’exploitation minière, ce qui peut nous ouvrir des possibilités dans toute une série d’activités, comme l’environnement et les télécommunications », délivre Frédéric Kaplan. « Ce vaste plan de développement, voulu par Pauline Marois, représente un investissement de l’ordre de 615 millions d’euros sur cinq ans, mais il faut aussi des infrastructures routières ou des centres de formation », complète Axel Baroux, directeur Canada d’Ubifrance. Les ressources minières (terres rares…) existent. « Il faut maintenant lancer les travaux pour arriver à un véritable plan de financement et à des travaux concrets », ajoute le représentant de l’agence publique française.
François Pargny
La France, deuxième investisseur et dixième fournisseur
« La France est le deuxième investisseur étranger au Québec, après les États-Unis », annonce Axel Baroux, directeur Canada d’Ubifrance. Son stock d’investissements approchait ainsi 11,8 milliards d’euros en 2011. « Sur les 550 entreprises françaises présentes au Canada, 70 % sont installées au Québec, dont une grande majorité dans la région de Montréal », ajoute Frédéric Kaplan, chef des Services économiques au Canada.
Quant au commerce bilatéral, il se caractérise par un envol croissant des échanges dans l’aéronautique. Par ailleurs, sur un volume global de 2,6 millions d’euros en 2012, près des deux tiers (1,7 milliard) sont des exportations françaises, dont 20 % dans l’agroalimentaire. Dixième fournisseur, l’Hexagone détenait ainsi une part de marché de 2,7 % en 2012.