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Moci communication. Le Kazakhstan passe la vitesse supérieure

Pendant les vingt dernières années, le PIB du Kazakhstan a en moyenne progressé de 5 % par an, tiré par les bénéfices des exportations d’hydrocarbures. Conscient du besoin de diversification et de modernisation de son économie, il fait la part belle aux investisseurs étrangers qu’il souhaite attirer dans des secteurs d’avenir.

 

La démission surprise en mars 2019 de Noursoultan Nazarbaïev, président depuis 1991, aurait pu faire craindre une crise politique et refroidir les investisseurs. Il n’en a rien été. L’intérim a été assuré par le président de la Chambre haute du Parlement, Kassym-Jomart Tokayev, élu président en juin dernier avec plus de 70 % des suffrages.

Ce diplomate de carrière parlant couramment chinois a occupé le poste de ministre des Affaires étrangères de 1994 à 1999, puis de 2002 à 2007. Il a également été premier ministre de 1999 à 2002. Son objectif est clair : poursuivre la politique de son prédécesseur. Pour preuve, sa première mesure fut de rebaptiser la capitale Astana du nom de Noursoultan. Cette stabilité politique a de quoi rassurer le monde des affaires. Comme la bonne performance des différents indicateurs économiques.

 

Une croissance en hausse
En 2018, le PIB du Kazakhstan a crû de 4,1 % soit légèrement plus qu’attendu par le gouvernement et les bailleurs de fonds internationaux. Cette bonne performance est en grande partie due à la remontée du cours du pétrole dont l’économie reste très dépendante. Mais pas seulement. La consommation domestique a en effet bondi de 4,5 % en 2018 selon la Banque mondiale. Elle est soutenue par une inflation modérée et l’augmentation des revenus des foyers kazakhstanais.

Une tendance qui devrait se confirmer en 2019 puisque le gouvernement a mis en place au 1er janvier un programme de soutien aux familles les plus défavorisées, comprenant une hausse de 50 % du salaire minimum et l’augmentation des rémunérations de certains fonctionnaires. Le gouvernement kazakhstanais a annoncé une croissance de 4,1 % en glissement annuel au premier semestre 2019. Pour l’ensemble de l’année, le FMI table sur une progression de de 3,8 %, tandis que la Banque mondiale envisage une performance légèrement moindre, à 3,5 %. La croissance de l’économie en 2018 a dépassé celle du voisin russe, une tendance qui devrait se confirmer pendant les trois années à venir.

Après avoir traversé une phase de forte instabilité entre août 2015 et début 2016, période au cours de laquelle il a perdu 50 % de sa valeur face au dollar, le tengué s’était relativement stabilisé en 2016 et 2017 en raison de la baisse du rouble. Il a retrouvé une certaine volatilité en 2018 : sur l’ensemble de l’année, il s’est déprécié de 13,5 % face au dollar. Les réserves en devises demeurent confortables (elles atteignaient 89 milliards de dollars au 1er janvier 2019) et le niveau de la dette publique (24,8 % du PIB) reste modéré. L’amélioration du contexte macroéconomique, en partie imputable à la hausse du cours du brut, ne fait pas pour autant oublier au gouvernement les priorités de sa politique économique. À commencer par la diversification de son économie, encore aujourd’hui largement dépendante de l’extraction du pétrole, du gaz, de métaux et de minerais dont son sous-sol est bien pourvu.

 

Une économie en cours de diversification
En atteste, le développement actuel du secteur des énergies renouvelable porté par d’ambitieux projets visant à réduire l’utilisation du charbon dans la production d’électricité. La géographie kazakhstanaise offre des atouts non négligeables en la matière : le vent des steppes, l’eau des montagnes et le soleil dans le Sud. Les perspectives dans le solaire et l’éolien sont de taille et des entreprises françaises ont déjà connu quelques succès dans le photovoltaïque.

Autre secteur soutenu par un programme d’État, les TIC ont également le vent en poupe. Le Kazakhstan vit sa transition numérique tambour battant, notamment l’administration qui dématérialise de plus en plus de démarches administratives. La hausse de la consommation profite également à de nouveaux services qui émergent avec l’essor des TIC dans le quotidien des habitants. Le e-commerce est encore un marché de niche par exemple, mais il est appelé à se développer.

 

Des opportunités dans de nombreux secteurs
Beaucoup de projets d’investissements dans des secteurs aussi variés que l’industrie, la logistique ou l’agriculture mettent l’accent sur les TIC. Il y a des opportunités pour les entreprises innovantes en ce moment au Kazakhstan. D’autant que cette ex-République soviétique dominée par des grandes entreprises publiques se dote aujourd’hui de nouveaux outils de capitalisation boursière. Noursoultan (l’ancienne Astana) ambitionne de devenir la principale plateforme financière d’Asie Centrale avec l’ouverture du Centre financier international d’Astana (AIFC).

Cette vague de modernisation s’accompagne d’une nette volonté de l’État de se désengager de l’économie et de faire émerger des entreprises privées capables de prendre le relais des grands programmes étatiques de développement économique et d’insuffler un vent nouveau dans un climat des affaires certes en nette amélioration, mais encore alourdi par les lenteurs bureaucratiques. En témoigne la privatisation partielle, en novembre 2018, de Kazotomprom, la compagnie minière nationale, première productrice d’uranium au monde. Et celle de géants du secteur public, prévues dans les mois à venir.

Pour autant, le Kazakhstan n’abandonne pas les secteurs plus traditionnels comme la chimie et la pétrochimie ou les biens d’équipements. Les investisseurs étrangers y sont toujours les bienvenus et profitent d’une politique d’aides incitative comme dans de nombreux autres secteurs. Il y a des places à prendre dans ce pays qui, lentement mais sûrement, réalise sa transition vers une économie plus ouverte et accueille les compétences et expertises étrangères à bras ouverts. Y compris dans des secteurs qu’on n’attendrait pas comme le tourisme !

 

Chiffres clés

Président : Kassym-Jomart Tokayev

Premier ministre : Askar Mamine

Superficie : 2 724 900 km² (5 fois la France, 9e pays le plus grand du monde)

Population : 18,2 millions d’habitants

Densité de la population : 6,8 habitants au km² (117,5 en France)

Langue : le kazakh (groupe des langues turciques) est parlé par 82 % de la population. 95 % des citoyens parlent également le russe et 23 % de la population sont trilingues kazakh, russe et anglais.

Revenu national brut (RNB) par habitant 2018 : 7 830 dollars (41 080 en France)

Décalage horaire : 4 heures de plus qu’en France

Temps de vol Paris – Noursoultan : 6 h 15 (6 h 55 au retour)

Monnaie : le tengué (KZT). Cours au 21 septembre 2019 :
1 tengué = 0,00258449 dollar ou 0,00234744 euro
1 dollar = 386,923 tengués
1 euro = 425,996 tengués

Délai de création d’une entreprise : 5 jours

Délai d’enregistrement de la propriété : 3,5 jours

Délai d’obtention d’un permis de construire : 101,5 jours

Perspectives de croissance FMI : 3,8 % (2019), 3,9 % (2020), 3,7 % (2021)

Banque mondiale : 3,5 % (2019), 3,2 % (2020), 3,2 % (2021)

Sources : Banque mondiale, Fonds monétaire international, CIA World Factbook.

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