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Moci communication Kazakhstan 2019. Infrastructures

La position géographique du Kazakhstan en fait un acteur incontournable de l’initiative chinoise et les autorités entendent développer les infrastructures de transport et de logistique. L’articulation avec le programme national de développement des infrastructures du Kazakhstan aboutit à renforcer les grands corridors internationaux.

 

Le Kazakhstan dispose d’une localisation stratégique en Asie centrale sur l’axe Europe-Asie : c’est un carrefour de plusieurs routes commerciales et le passage obligé pour la circulation par voie terrestre des marchandises entre la Chine et l’Europe. Le projet chinois des Nouvelles Routes de la Soie (« Belt and Road Initiative », BRI), qui inclut le Kazakhstan, renforce encore cet atout de nature géographique et repositionne le Kazakhstan comme un élément clé de ce corridor de trafic. Le pays a même été décrit comme étant la « boucle de la ceinture ».

 

Un trafic dynamique
La BRI propose deux grandes routes, l’une traditionnelle, via la mer et le transport de conteneurs par navires, et l’autre ferroviaire, via le Kazakhstan. L’atout de ce pays réside dans le fait qu’il dispose d’une longue tradition ferroviaire. Le Kazakhstan compte 3 000 kilomètres de voies ferrées (sur un réseau total de 16 000 kilomètres) permettant le transport international de marchandises.

La société nationale des chemins de fer, Kazakhstan Temir Zholy (KTZ), qui est l’une des plus importantes entreprises du Kazakhstan, est l’opérateur. C’est aussi l’un des grands acteurs mondiaux du secteur ferroviaire. Le fret représente environ 85 % de son chiffre d’affaires. Le trafic total a atteint 220 milliards de tonnes/kilomètre en 2018, selon le dernier rapport annuel de KTZ. Des chiffres qui donnent la mesure de la force et du savoir-faire de la société en matière de fret ferroviaire.

L’opérateur bénéficie à plein des Nouvelles Routes de la Soie. Le trafic ferroviaire entre la Chine et l’Union européenne, via le Kazakhstan, qui a démarré en 2011, enregistre une très forte croissance. En termes de conteneurs, le flux a pratiquement triplé en l’espace de deux ans puisqu’il est passé de 105 000 EVP (équivalent vingt pieds) en 2016 à 311 000 EVP en 2018, selon les chiffres fournis par KTZ. Cette dynamique de forte croissance s’est maintenue pendant les huit premiers mois de 2019 (+41 % pour les conteneurs).

Ces chiffres sont importants car ils contrecarrent le scepticisme initial quant à la viabilité de la voie terrestre du projet chinois, notamment en ce qui concerne la réalité des flux depuis le Vieux Continent. KTZ fait état d’un taux de remplissage de 76 % en 2018 entre l’Europe et la Chine. Ce dynamisme du trafic s’explique par l’avantage que représente la voie ferrée. Les marchandises chinoises exportées vers le Royaume-Uni sont acheminées en 18 jours, soit bien moins que par la voie maritime.

 

La stratégie des corridors
Le développement futur du trafic suppose cependant la réalisation d’investissements dans le transport et la logistique. Le Kazakhstan raisonne dans une logique de corridors de transport, intégrant les différents modes (rail, route) et dotés de centres logistiques. L’objectif est de permettre l’optimisation des supply chains et la réduction des délais de livraison. C’est d’ailleurs ce qui intéresse les opérateurs internationaux du monde maritime et portuaire : ils souhaitent être présents sur les corridors et ne plus se limiter à transporter des boîtes et à les charger (ou les décharger) dans des terminaux portuaires dédiés.

Le Kazakhstan entend bien valoriser sa position régionale pour développer d’autres trafics, qui viendront compléter les Nouvelles Routes de la Soie. Le développement de nouveaux itinéraires vers le golfe Persique fait également partie des priorités des autorités kazakhstanaises. La ligne Kazakhstan-Turkménistan-Iran a ainsi été inaugurée en décembre 2014.
Autre priorité, la promotion de la Route de transport international trans-caucasienne (TTIR selon l’acronyme en anglais). Partant de très bas, le trafic a enregistré une très forte croissance : il est passé de 300 EVP en 2017 à 3 900 EVP en 2018. Le chiffre est encore faible mais le potentiel est réel. Le flux pourrait représenter à terme un volume de trafic équivalant à 300 000 conteneurs par an pour une valeur de plus de 900 millions de dollars.

 

Un plan ambitieux de développement des infrastructures
Aux investissements prévus dans les corridors, s’ajoutent ceux inclus pour développer les infrastructures dans le cadre du programme national « Nurly Zhol » qui couvre la période 2015-2019. Il s’agit d’une initiative stratégique clé pour assurer la continuité du développement économique du pays et atteindre l’émergence en 2050.

« Nurly Zhol » recouvre sept secteurs : le transport et la logistique ; l’industrie ; l’énergie ; les services publics ; le logement ; les infrastructures sociales ; et les PME. Les investissements prévus sont évalués à 9 milliards de dollars.

En 2018, un montant équivalant à 2,1 milliards de dollars a été alloué, dont 1,12 milliard de dollars d’origine budgétaire. Les principaux secteurs destinataires ont été les routes (896 millions de dollars) et les voies ferrées (241 millions de dollars). Selon les données officielles, 4 600 kilomètres de routes ont été rénovés et 528 kilomètres de voies ferrées nouvelles ont été construits.

L’année 2019 a été caractérisée par le développement des péages. En janvier, ce dispositif a été implanté sur les axes Almaty-Kapshagai, Almaty-Khorgos et Astana-Temirtau (471 kilomètres en tout). L’objectif est d’étendre les péages à 5 500 kilomètres d’autoroutes supplémentaires afin d’atteindre un montant total de 6 500 kilomètres en 2022.
Le succès de « Nurly Zhol » a conduit le gouvernent du Kazakhstan à prolonger le programme jusqu’en 2025.

 

Un développement accéléré des télécommunications

Le gouvernement du Kazakhstan a fait un gros effort pour doter le pays d’un réseau moderne de télécommunications. Aujourd’hui, le pays a le réseau le plus moderne d’Asie centrale. La 4G est disponible dans les principales villes du pays, notamment à Noursoultan et Almaty. L’objectif est maintenant de commencer à déployer le réseau 5G dans les trois principales villes du pays (Noursoultan, Almaty et Shymkent) d’ici la fin de l’année 2020.

 

Khorgos, nouveau hub logistique

Situé à la frontière sino-kazakhstanaise, Khorgos est un emplacement stratégique des Nouvelles Routes de la Soie. C’est là où est réalisé le transbordement des conteneurs, rendu nécessaire par la différence d’écartement de voies entre les réseaux ferroviaires de la République populaire de Chine et du Kazakhstan.
Une zone économique spéciale a été créée (« SEZ Khorgos-Eastern Gate »). Il s’agit d’un port sec opéré par la compagnie ferroviaire nationale Kazakhstan Temir Zholy, qui a cédé, en 2017, une participation de 49 % à deux acteurs chinois : Cosco Shipping Company et le port de Lianyungang. L’intérêt du groupe Cosco, un des principaux acteurs du transport maritime mondial, témoigne de l’importance du projet.
L’objectif est d’attirer des entreprises privées dans cette zone afin d’y développer des opérations classiques de stockage, transformation, redistribution, etc.
Et, bien sûr, d’incorporer les nouvelles technologies en matière de logistique.
Khorgos a pour ambition d’être un hub logistique stratégique dans le cadre des Nouvelles Routes de la Soie.

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