Malgré une augmentation sensible de ses exportations en Indonésie, la France demeure un fournisseur modeste. Une bonne nouvelle, néanmoins : la hausse des exportations conjuguée à la baisse de ses importations lui a permis d’éliminer son déficit commercial.
La France ne figure pas parmi les vingt premiers pays fournisseurs de l’Indonésie. D’après la base de données GTA/GTIS, avec des importations indonésiennes en provenance de l’Hexagone de l’ordre de 914 millions d’euros pendant les neuf premiers mois de 2013, elle disposait d’une part de marché de 0,86 %. Sa contribution est donc très modeste, surtout par rapport au trio de tête, formé par la Chine, Singapour et le Japon (entre 10 et 16 % du marché) et même de leurs poursuivants immédiats, Malaisie, Corée du Sud, Thaïlande (entre 6 et 7,2 %).
Pourtant, la France a progressé. Sur les onze premiers mois de 2013, d’après les Douanes françaises, elle a accru ses exportations vers l’Indonésie de 20 % par rapport à la période correspondante de 2012, les portant ainsi à 1,38 milliard d’euros. Un record, obtenu grâce à l’envol des ventes aéronautiques (+ 53 %). Le poste Navigation aérienne et spatiale représentait ainsi à lui seul 49 % des exportations de l’Hexagone. D’après une note du Service économique en Indonésie sur « les échanges commerciaux France-Indonésie au premier semestre 2013 », « les ventes d’Airbus aux compagnies indonésiennes expliquent ce dynamisme et devraient se maintenir grâce notamment au contrat signé par la compagnie Lion Air avec Airbus le 18 mars dernier, portant sur l’achat de 234 appareils pour un montant (prix catalogue) de 18,4 milliards d’euros ». Ces derniers devant être livrés « à partir de 2014 » sur plusieurs années. En comparaison, le deuxième poste d’exportation tricolore vers l’Indonésie, la mécanique, ne compte que pour 10 % dans le total. Les ventes de l’Hexagone dans ce secteur ont, au demeurant, perdu 12 %. En revanche, le matériel électrique, qui a contribué à 7 % des exportations globales de la France, a gagné 12,4 %.
Bonne nouvelle. « Le déficit commercial de la France avec l’Indonésie s’est fortement réduit », observe Alain Bouilloux-Lafont, adjoint au chef du Service économique à Djakarta.
Parallèlement à la hausse de ses exportations, la France a diminué ses importations d’origine indonésienne, lesquelles sont tombées sur onze mois de 1,66 milliard à 1,45 milliard d’euros entre 2011 et 2013. Si bien qu’aujourd’hui, sa balance commerciale avec l’Indonésie est quasiment à l’équilibre.
François Pargny
IDE : de gros investisseurs, comme L’Oréal et Michelin
La France figurait dans le Top 10 indonésien en matière d’investissement direct étranger (IDE) en 2012, avec un flux de 441 millions d’euros. Ce montant correspondait aussi à une hausse de 24 % en un an. Un bond dû notamment à l’opération géante de L’Oréal, qui a inauguré en novembre 2012 sa deuxième usine en Indonésie dans la zone industrielle de Jababeka. Quelque 100 millions d’euros ont été injectés dans cette unité de production, la plus grande du groupe cosmétique dans le monde, dans la province de Java occidentale, à environ 60 kilomètres de Djakarta.
Fin 2012, la France disposait ainsi d’un stock d’investissements de 2,17 milliards d’euros en Indonésie, selon la Banque de France. D’après une note du Service économique, intitulée « l’investissement direct étranger en Indonésie en 2012 », les investissements directs de l’Hexagone se concentrent dans le secteur des industries extractives.
L’an passé, de nouveaux investissements tricolores ont été recensés. Les Galeries Lafayette ont ouvert le 13 juin à Djakarta leur première enseigne en Asie. Véritable temple du luxe, ce magasin, le quatrième du groupe à l’étranger après Berlin, Dubaï et Casablanca, est situé dans un centre commercial huppé, le Pacific Place. Cette franchise fait l’objet d’un partenariat avec le groupe indonésien Mitra Ardiperkasa, leader de la distribution de marques de mode dans le pays.
À la même époque, Michelin a conclu un accord, portant sur la construction d’une usine de caoutchouc synthétique destiné à la fabrication de pneumatiques à faible résistance au roulement, ce qui devrait permettre une économie substantielle de carburants. Avec l’Indonésien Chandra Asri Petrochemical (CAP), un leader local de la pétrochimie, une coentreprise a été formée, qui doit injecter 323 millions d’euros. La construction de l’usine, d’une capacité de 120 000 tonnes, devrait débuter en 2015 et le démarrage de l’activité est prévu en 2017.