La communauté française grandit et affiche son savoir-faire dans nombre de secteurs. Elle s’étoffe et s’enrichit aujourd’hui avec de nouveaux créateurs dotés d’une forte capacité d’innovation.
La communauté française est très visible à Hong Kong, non seulement parce qu’elle ne cesse de grandir, mais aussi parce qu’elle s’investit dans de nombreux secteurs d’activités. Insérée dans le tissu économique local, elle se montre innovante dans les créneaux de la vie de tous les jours, tout en mettant en valeur les aspects de la culture française appréciés des Hongkongais.
À tel point que certains habitants du « Port parfumé » croient qu’il « y a plus de Français que de Britanniques ! ». À tort. La présence anglaise demeure la plus importante en nombre. Ce qui est vrai en revanche, c’est que la communauté française, estimée aujourd’hui à un peu plus de 17 000 personnes (dont 12 412 enregistrés au consulat, au 12/11/2015) – composée d’enfants pour un tiers environ et dont au moins les deux tiers travaillent – dépasse largement les autres communautés européennes qui ne comptent pas plus de 4 000 ressortissants chacune.
Les arrivées des Français à Hong Kong se sont étoffées considérablement depuis la fin de l’épidémie du Syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) en juillet 2003, progressant de 5 % en moyenne par an (de 6 % entre 2013 et 2014), voire même de 10 à 20 % certaines années. « Nous avons atteint la taille critique depuis un peu plus de quatre ans, celle qui nous permet d’être écoutés par les autorités de Hong Kong, » remarque Orianne Chenain, directrice générale de la Chambre française de commerce et d’industrie de Hong Kong (FCCIHK).
Cette écoute se trouve renforcée par l’installation de plus en plus longue des Français au « Port parfumé ». Plus de la moitié des membres de la FCCIHK y habitent depuis plus de dix ans. Ils sont « de plus en plus nombreux à occuper des hautes fonctions dans les grands groupes hongkongais. Sans compter la montée en gamme manifeste de leurs investissements à tous les niveaux, » relève Orianne Chenain, citant, parmi de multiples exemples, « The Ocean » (du groupe Comptoir), le nouveau restaurant élégant à vue panoramique de Repulse Bay.
Quels métiers viennent exercer les quelques 7 500 Français actifs de Hong Kong ? Contredisant les clichés, tous les Français ne viennent pas pour s’y épanouir soit dans le luxe, dans l’agroalimentaire, ou dans la finance (un Français sur sept y travaille environ). Ils sont également fortement impliqués dans les services professionnels, dans tous les domaines liés aux infrastructures, à la construction, aux transports (la ligne renommée de tramway de Hong Kong est notamment exploitée par RATP Dev Transdev Asia), aux « utilities », à l’urbanisation avisée « wise ».
À l’heure actuelle, les Français tentent de se démarquer dans les technologies d’avenir, dans le numérique (« digital ») et toutes ses déclinaisons, notamment dans la finance (« FinTech »), secteur en plein boom de la région administrative spéciale de la République populaire de Chine. L’innovation est un terrain sur lequel les Hongkongais attendent les Français avec impatience. Ce n’est guère une coïncidence si la deuxième édition de l’exposition (entre le 16 et le 27 novembre) « So French So Innovative », organisée conjointement pour le consulat général de Hong Kong et la FCCIHK, a suscité beaucoup d’intérêt.
Une autre tendance notable est la multiplication des créations d’entreprises françaises sur le sol hongkongais. Il faut reconnaître qu’elles bénéficient sur place de l’aide d’une administration d’une efficacité remarquable (il est possible d’enregistrer sa société en quelques minutes), de services d’informations et d’appuis gouvernementaux performants, comme InvestHK (http://www.investhk. gov.hk). Elles sont épaulées par des infrastructures et des facilités appropriées, dont la possibilité de s’installer au cœur de multiples incubateurs, tel « Cyberport », où il est devenu courant d’entendre parler le Français.
« L’accélération des créations d’entreprises dans le domaine de l’e-commerce et des nouvelles technologies est notable depuis mars 2015 », confirme Orianne Chenain. Afin de soutenir au mieux cette nouvelle vague, « nous réunissons désormais notre commission du « BAG » (Business Advisors Group) de conseils aux jeunes entrepreneurs – animée gratuitement par les plus anciens membres de la Chambre de commerce dotés de l’expérience des marchés locaux et régionaux – une fois par semaine quasiment, à comparer à une fois par mois en 2014, » indique-t-elle. La présence française à Hong Kong a de beaux jours devant elle.
Edwige Murguet